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Loi électorale : La majorité au sein de la sous-commission ad hoc favorise à ce stade la proposition Ferzli

L’appui des Forces libanaises et du Hezbollah au projet de loi électorale du Rassemblement orthodoxe reste équivoque.

Les discussions de la sous-commission ad hoc sur la loi électorale se poursuivent au Parlement libanais. Archives AFP

Au deuxième jour des travaux de la sous-commission parlementaire ad hoc chargée de plancher sur une proposition de loi électorale, c’est la même ambiance positive que s’emploie à transmettre le président de la sous-commission, le député Robert Ghanem. « Les parties s’efforcent d’aboutir à des principes acceptables, qui n’excluent aucune composante du pays », a-t-il déclaré.

 

Or c’est sur la manière de percevoir cette « non-exclusion de l’autre » que rejaillissent les divergences politiques des dix membres de la commission. La proposition de loi avancée par le Rassemblement orthodoxe, et appuyée par les factions chrétiennes depuis leur réunion de Bkerké dimanche dernier, « est celle qui bénéficie du plus grand appui jusque-là », affirme à L’Orient-Le Jour le député Kataëb Samy Gemayel.


Six des dix députés réunis hier auraient en effet exprimé leur soutien à cette proposition, au détriment du projet du gouvernement (la proportionnelle sur 13 circonscriptions) et de la proposition du 14 Mars, basée sur 50 circonscriptions. La proposition du Rassemblement orthodoxe est censée assurer « la meilleure représentation des chrétiens », en leur permettant d’élire exclusivement les députés de leurs confessions respectives.

 

(Lire aussi : Mikati : La date des élections est fixe ; seule la loi est changeante)

L’appui des Kataëb et du CPL
Cette proposition est d’abord appuyée d’une manière univoque par les Kataëb et par le Courant patriotique libre. Le député Samy Gemayel estime en effet qu’elle « favorise la stabilité du pays en redonnant à chaque confession sa voix, de manière que personne ne se sente plus lésé ». De même, le député du CPL Alain Aoun affirme à L’OLJ que cette proposition, « qui a des qualités et des failles, a le mérite de restituer le pouvoir sur la base des vrais représentants de la société libanaise ».


Le débat sur la constitutionnalité de cette proposition, fortement contestée par le bloc du Futur et le PSP, ne se posera que si l’appui dont bénéficie actuellement le projet en question est maintenu lors du vote à l’Assemblée. Or le soutien qu’accordent les Forces libanaises, d’une part, et le Hezbollah, d’autre part, à cette proposition du Rassemblement orthodoxe n’est pas certain.


D’abord, le député des FL Georges Adwan a affirmé, à l’issue de la réunion matinale de la sous-commission hier, que « le vote véritable de la loi que nous voulons se fera à l’Assemblée nationale ». Cette déclaration rejoint celle du leader des FL Samir Geagea, qui a demandé au président de la Chambre de convoquer les députés à une séance plénière au cas où les réunions de la sous-commission n’aboutiraient pas. Force est de relever dans ce cadre que dans ses propos, le député Adwan ne se soucie pas de valoriser la proposition du Rassemblement orthodoxe.

 

(Lire aussi : Vague de réprobation au sein du 14 Mars contre le document orthodoxe)

Les FL et le Hezbollah
Les FL s’étaient rétractées, rappelons-le, au sujet de leur appui à la proposition de M. Élie Ferzli, arguant de sa contradiction avec le pacte national. La réaffirmation de leur appui aujourd’hui est conditionnée par l’aval réel de cette proposition par les alliés du CPL, à savoir le Hezbollah. 

 

Bien que s’étant fermement opposé à ce projet lors des premières réunions de la sous-commission, il y a deux mois, le Hezbollah l’appuie aujourd’hui officiellement et s’attache à sa position au sein de la sous-commission. Pour le député Gemayel, « cet appui vise uniquement à redonner (au général) Michel Aoun une certaine légitimité chrétienne qu’il ne détient plus ». « Mais le Hezbollah n’ira pas jusqu’au bout, puisque la proposition du Rassemblement orthodoxe vise à diversifier les représentants au sein de chaque communauté », souligne M. Gemayel. Interrogé par ailleurs sur les raisons pour lesquelles le courant du Futur n’appuie pas cette proposition, à l’instar du Hezbollah, le député Alain Aoun a affirmé que « le Futur refuse de rectifier la représentation des chrétiens ». À la question de savoir si le Hezbollah est soucieux de cette représentation, M. Aoun a déclaré qu’il refuse de répondre à la place du parti de Dieu.

 

(Lire aussi : Samir Frangié : Si la loi dite « orthodoxe » passe, je lancerai un appel au boycott)


Hier, le député Ali Fayad s’est contenté de rejeter la formule des 50 circonscriptions ainsi que la loi de 1960, tandis que le président de la Chambre se disait « apaisé du fait de l’ambiance qui marque le débat au sein de la sous-commission ».

 

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