L’ancien député Samir Frangié a estimé hier que la loi Ferzli « torpille toute l’expérience libanaise depuis 1920, celle du vouloir-vivre ensemble, cet exploit chrétien fondamental dans l’édification du Liban ». « Cette loi annihile la coexistence et ramène le pays à ce qu’il était avant le Grand Liban, a-t-il souligné. Par ailleurs, cette loi annihile l’exploit fondamental réalisé par le 14 Mars, à savoir l’unité islamo-chrétienne. Elle marginalise enfin les chrétiens à un moment historique où le monde arabe se dirige, avec le printemps arabe, vers la démocratie et l’État civil. Nous prétendions que nous étions les pionniers dans ce domaine, et voilà que nous donnons de nous l’image contraire aujourd’hui », a ajouté M. Frangié, dans un entretien au quotidien al-Moustaqbal.
« Je suis contre cette loi, et si elle est adoptée, je ne voterai pas, a ajouté l’ancien député de Zghorta. En tant que citoyen, il est de mon droit de voter pour le candidat de mon choix, indépendamment de sa communauté. Si cette loi est adoptée, je lancerai un appel au boycott des élections et je mènerai une bataille féroce contre le scrutin. J’appelle en outre les citoyens à créer un Sénat libéré du carcan confessionnel, parce que la Chambre se transformerait en conseil communautaire. Je m’étonne que ceux qui ont appelé à l’abolition du confessionnalisme politique sous la tutelle syrienne, en l’occurrence le Hezbollah et Amal, puissent accepter aujourd’hui une telle loi. C’est là la preuve de leur fiasco retentissant. »
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