Ajaltoun, à 750m d'altitude, au nord est de Beyrouth, sous un manteau blanc, le 10 janvier 2013. Photo Michel Touma
La tempête de neige, baptisée Olga, a continué de frapper le Liban hier, pour la troisième journée consécutive, faisant une nouvelle victime et provoquant davantage de dégâts dans plusieurs régions. Un homme, Mohammad Qaadane (né à Marj el-Zouhour en 1970) a notamment été retrouvé mort de froid dans sa voiture à Taalabaya, dans la Békaa-Ouest. Mardi, la tempête avait fait trois victimes. Deux familles ont, d’autre part, été secourues par la Défense civile à Dhour Zahlé du fait que l’eau avait englouti leur tente. Vingt-cinq autres familles de nomades ont été également secourues après avoir été piégées par les pluies torrentielles à Anjar. D’autres victimes étaient à déplorer dans la région du Moyen-Orient, comme ces deux femmes décédées dans leur voiture en Cisjordanie (source : AFP).
La fermeture des routes a provoqué parfois de véritables paniques comme à Denniyé (Nord). Les habitants ont appelé le ministère des Travaux publics à aider à la réouverture de la route principale qui relie les villages du caza à Tripoli, parce que les efforts des municipalités et de la Défense civile ne suffisaient pas à eux seuls. En réponse à leur appel, le ministère a envoyé plus tard dans la journée quatre bulldozers pour ouvrir la route et aider les véhicules de la Défense civile.
(Lire : Le Liban entier sous la neige)
Catastrophe agricole au Akkar
Les intempéries ont causé une catastrophe agricole dans le Akkar, où des crues du Nahr el-Kébir et d’autres fleuves ont inondé de nombreux champs et des maisons de riverains. Selon Abdallah Darwiche, un moukhtar de la région, « les inondations, puis le gel, détruiront la majeure partie des cultures du caza ». Il a également fait remarquer que « les inondations et les coulées de boue se sont mélangées à l’eau des nappes phréatiques et des fosses septiques, ce qui pourrait provoquer une catastrophe sanitaire ». À Kobeyate, on a mesuré trente centimètres de neige. À Cheikh Taba, un mur de l’évêché orthodoxe du Akkar s’est effondré en raison de la tempête. À ce propos, le député Khaled Zahraman a mis en garde contre « une grande catastrophe humanitaire qui menace le Akkar ». Il a demandé aux responsables concernés « de porter secours aux populations sinistrées, cloîtrées chez elles avec les enfants en raison des routes coupées par la neige ». Il a fait mention de « coupures d’électricité qui durent depuis deux jours » et de « l’absence de moyens de chauffage et de denrées de première nécessité dans ces régions ».
Également au Nord, la neige est tombée à Zghorta à partir de 350 mètres d’altitude. Le brouillard a rendu la visibilité très mauvaise sur les hauteurs. Dans les montagnes de Bécharré, le froid et la neige ont été aggravés par des coupures d’électricité résultant de pannes que les équipes n’ont pas pu réparer à temps. Pour dégeler les routes, toutes coupées par la neige et le gel, les municipalités, assistées des bulldozers du ministère des Travaux publics, ont salé les voies.
(Reportage : Une situation effroyable pour les réfugiés syriens à Saïda)
Au Liban-Sud
Même panorama au Sud : les chutes de neige ont recouvert les villages du caza de Tyr et la tempête a considérablement ralenti les activités de commerce. Le port de la ville était fermé hier, pour la troisième journée consécutive. Là aussi, le secteur agricole a payé le prix fort du fait des inondations et du gel. Les dégâts étaient considérables aussi à Saïda. Quelque 35 personnes handicapées ont été piégées dans le centre qu’elles fréquentent par l’effondrement d’une partie du mur de soutien du bâtiment. Le ministre de l’Intérieur a dépêché le mohafez du Sud, Nicolas Abou Daher, sur les lieux, afin de superviser l’opération de sauvetage, qui s’est déroulée avec succès. Les grands blocs de béton du mur, qui menaçaient de s’effondrer, ont été retirés. Par ailleurs, dans tous les secteurs du Sud, des dégâts ont été répertoriés, notamment dans les exploitations agricoles de Bint-Jbeil.
Les joies de la neige dans le temple de Baalbeck, dans la Bekaa. REUTERS/Ahmed Shalha
Dans la Békaa-Ouest, l’épaisseur de la neige dans les villages qui se trouvent à plus de 1 200 mètres a atteint les 50 centimètres. Plusieurs localités ont été isolées par les intempéries et plusieurs routes coupées. À Rachaya et Baalbeck, même scénario : des villages coupés du monde et des routes impraticables. Les coupures d’électricité étaient en outre généralisées. La situation était similaire au Chouf et dans plusieurs régions du Mont-Liban.
À Hay el-Sellom
Par ailleurs, les travaux de balayage des remblais à Hay el-Sellom (banlieue sud de la capitale) se sont poursuivis hier, afin d’éviter que l’eau n’entre de nouveau dans les domiciles et les commerces qui se trouvent près du fleuve, et qui sont menacés d’effondrement à tout moment. Parallèlement, un bâtiment du quartier Zaatariya, à Fanar (Metn), était lui aussi menacé d’effondrement hier et a été évacué.
Dans Hay el-Sellom inondé, la vie est devenue très difficile. REUTERS/Sharif Karim
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