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Culture - Livre

Entre confessions et autodérision... « Un très grand amour » de Franz-Olivier Giesbert

Dégageant un parfum de confessions intimes enrobées d’autodérision, « Un très grand amour » de Franz-Olivier Giesbert est le roman parfait pour ces jours de tempête.

Franz-Olivier Giesbert, alias FOG, une figure médiatique parisienne qui ne craint pas de se dévoiler à travers ses romans.

Si janvier, avec sa deuxième rentrée littéraire, est, sans doute, un mois propice à la lecture, cette semaine de tempête l’est à coup sûr. Que pourrait-on trouver de mieux à faire que de se plonger dans un bon livre, emmitouflé bien au chaud, alors que, dehors, il pleut des trombes, il neige, il vente... à vous déraciner des arbres. Enfin, il s’agit là d’une d’Épinal. Car, en réalité, au Liban, où il y a si peu d’arbres, la nature en colère s’en prend aux infrastructures routières, qu’elle défonce sans peine, vu la qualité des travaux publics! Bref, en ces tempétueux lendemains de fêtes, le meilleur refuge reste les pages d’un roman.
Celui qu’on vous propose est une confession aux accents d’autodérision qui se cache sous le label de «roman». D’ailleurs, l’auteur prévient d’emblée: «Ceci est un roman et il ne faut pas le lire autrement. Tous les personnages de ce livre sont purement imaginaires, sauf l’amour, le cancer et moi-même.» Mais pour les lecteurs qui connaissent cette grande figure médiatique parisienne qu’est Franz-Olivier Giesbert, journaliste, patron du Point, animateur sur France 2, romancier et biographe de politiques (Mitterrand et Chirac, notamment), les nombreuses similitudes entre son parcours et celui de son héros, Antoine Bradsock, ne laissent pas l’ombre d’un doute quant aux origines de ce récit.

Récit d’une rupture et d’une résurrection
Car il s’agit, en fait, d’un récit. Qui déroule le commencement et la fin d’un amour. Entre les deux, Franz-Olivier Giesbert (alias FOG) brosse, à quelques nuances près, son autoportrait. Celui d’un animateur d’émissions culturelles télévisées, frôlant la soixantaine, homme à femmes, aux ambitions de romancier, comptabilisant plusieurs mariages, autant de divorces et une flopée d’enfants, qui tombe follement amoureux d’Isabella, une jeune femme italienne qui pourrait être sa fille. Il l’épouse. Six ans de bonheur et deux petites filles plus tard, on lui détecte un cancer de la prostate. Son monde s’écroule, sa femme le rejette, les effets secondaires de son traitement (dont une virilité en berne et l’incontinence) achèvent de le détruire. Mais l’homme est résistant. Il surmontera les épreuves et retrouvera après «le très grand amour»... «l’amour vrai». Titre de son prochain roman, nous promet, par ailleurs, FOG!
S’il dévoile avec courage – il faut le reconnaître! – et avec une certaine autodérision ses petites lâchetés, ses peurs, sa «sensibilité de femme», dit-il, et l’état de déliquescence dans lequel l’a mis sa maladie (dont il donne des détails intimes d’une crudité parfois insupportable), c’est, par contre, avec une certaine complaisance confinant à l’autosuffisance que FOG émaille son livre de ses propres citations. Certaines formules sont heureuses, certes, mais les plus belles sont celles qu’il puise aussi, abondamment, dans les œuvres des grands écrivains qu’il vénère, à l’instar de Julien Green (dont il reprend, non sans malice, en exergue, la fameuse formule: «La vérité est un scandale. Toute vérité. La preuve, on l’a clouée sur la croix»), Tournier, Léautaud, Kleist ou encore Simone Weil et sainte Thérèse d’Avila!
Ce mélange de réflexions littéraires, de vécu et de mise à nu parfois scabreuse, certes, mais au final émouvante, contribue à faire du «très grand amour» de Franz-Olivier Giesbert un vrai plaisir de lecture. Que l’on apprécie ou pas son auteur. Au demeurant bien écrit, il s’en dégage une force de vie et un enthousiasme à aimer qui en font un livre positif. À découvrir.
Sorti aux éditions Gallimard en 2010, il est actuellement disponible en librairie à Beyrouth en format poche des éditions Folio.
Si janvier, avec sa deuxième rentrée littéraire, est, sans doute, un mois propice à la lecture, cette semaine de tempête l’est à coup sûr. Que pourrait-on trouver de mieux à faire que de se plonger dans un bon livre, emmitouflé bien au chaud, alors que, dehors, il pleut des trombes, il neige, il vente... à vous déraciner des arbres. Enfin, il s’agit là d’une d’Épinal. Car, en...

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