L'acteur français Gérard Depardieu a rencontré dimanche le président russe Vladimir Poutine et reçu son passeport russe, a annoncé le porte-parole de M. Poutine.
Cette "brève rencontre" a eu lieu dans la résidence du président à Sotchi, sur les bords de la Mer Noire, a précisé Dmitri Peskov, avant d'ajouter que l'acteur avait reçu son passeport russe.
A la question de savoir si Depardieu avait reçu le passeport de la main de M. Poutine, le porte-parole a simplement répondu non, sans donner plus de détails.
L'acteur a obtenu jeudi la citoyenneté russe sur ordre de Vladimir Poutine, une décision que des analystes considèrent comme un pied de nez à la France.
Peu après l'annonce de Vladimir Poutine, l'acteur s'est félicité de ce geste dans une lettre où il exprime son amour pour la Russie et pour le président russe.
Il y a aussi fait l'éloge de la démocratie dans le pays, ce qui a provoqué un concert de critiques en Russie et à l'étranger. "On n'oubliera pas et on ne lui pardonnera jamais cette phrase: +c'est une grande démocratie+", a ainsi déclaré le journaliste Matvei Ganapolski sur Echo Moskvy.
La presse européenne a de son côté multiplié les sarcasmes à l'égard de l'acteur de 64 ans. Il a notamment été qualifié d'"obligé d'un autocrate" (Sud-Ouest, France) ou d'"ami des dictateurs" (El Mundo, Espagne).
(Lire aussi: La lettre dithyrambique de Depardieu envers le régime russe suscite des sarcasmes)
Très célèbre en Russie, Depardieu apparaît régulièrement dans diverses publicités, notamment pour la banque Sovietski et pour une marque de ketchup.
Il figurait, souriant et applaudissant, dans le parterre de stars devant lequel Vladimir Poutine, alors Premier ministre, avait entonné l'air de "Blueberry Hill" lors d'un concert de bienfaisance à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) en 2010.
Une publicité de Depardieu pour la banque Sovietski.
AFP PHOTO / OLGA MALTSEVA
Mais l'acteur, connu pour ses frasques, s'est également fait remarquer pour son implication dans des projets et événements controversés dans l'ex-URSS, comme auprès du responsable tchétchène Ramzan Kadyrov, accusé de multiples exactions.
Il a récemment enregistré une chanson avec Gulnara Karimova, fille aînée du président ouzbek Islam Karimov, au pouvoir depuis 1989 et très critiqué en Occident pour son bilan en matière de droits de l'Homme.
L'acteur avait créé la polémique en France en annonçant son intention de fuir le pays pour éviter le projet de taxation à 75% des plus hauts revenus du président socialiste François Hollande - projet récemment censuré par le Conseil constitutionnel.
Il a acheté une maison dans le village belge de Néchin, frontalier de la France, attiré par la fiscalité avantageuse de la Belgique où il n'y a pas d'impôt sur la fortune ni de taxation des plus-values.
En Russie, l'impôt sur le revenu est de 13% pour tous.
S'estimant "injurié" par les critiques sur cet exil fiscal belge, Gérard Depardieu avait annoncé mi-décembre qu'il "rendait son passeport" français dans un coup de gueule contre le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault qui avait jugé "assez minable" son départ.
Vendredi, c'est Brigitte Bardot, qui a à son tour menacé de demander la nationalité russe, si les autorités françaises décidaient d'euthanasier deux éléphantes d'un cirque malades.
"Si nous recevons une telle demande, elle sera bien évidemment étudiée", a réagi samedi M. Peskov, cité par l'agence Itar-Tass.
Brigitte Bardot n'en est pas à sa première démonstration d'amitié à l'égard de la Russie et de Vladimir Poutine, qu'elle a déjà qualifié par le passé de son "Premier ministre préféré".
Pour mémoire
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Cette "brève rencontre" a eu lieu dans la résidence du président à Sotchi, sur les bords de la Mer Noire, a précisé Dmitri Peskov, avant d'ajouter que l'acteur avait reçu son passeport russe.
A la question de savoir si...
commentaires (6)
Et bientôt peut-être "Tchétchène ou Azerbaïdjanais".... grâce bien sûr à ses Douteuses "amitiés" !
Antoine-Serge KARAMAOUN
09 h 10, le 07 janvier 2013