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Moyen Orient et Monde - Analyse

Le repli sur le pays alaouite, dernier recours pour Assad

À Kafarnabel, les manifestants syriens se sont montrés particulièrement créatifs hier. Raëd al-Farès/Shaam News Network/Handout/Reuters

Le président syrien Bachar el-Assad pourrait en dernier recours se confiner dans le pays alaouite, d’où il continuera à diriger la bataille car il semble déterminé à ne pas négocier malgré 21 mois de conflit dévastateur, estimaient hier des analystes. Ses troupes ont été chassées de larges zones du Nord et de l’Est syriens par les rebelles et semblent désormais se concentrer sur un axe allant du sud du pays jusqu’au pays alaouite sur la côte ouest, sa région natale, en passant par Damas et sa périphérie, aujourd’hui au centre des combats.


M. Assad « s’accroche jusqu’au bout au pouvoir, quitte à provoquer des massacres », affirme Agnès Levallois, politologue et spécialiste du Moyen-Orient. « Il cherche à gagner du temps. Plus il gagne du temps, plus il pense qu’il pourra s’en sortir (...) Non pas en récupérant l’ensemble du territoire, mais en en gardant une partie : Damas, le nœud stratégique de Homs et de fait la voie vers la montagne alaouite », estime-t-elle. Mais « il a encore la capacité de contrôler Damas durant des mois avant d’envisager l’option de la région alaouite », reliant les grandes régions de Lattaquié à Tartous le long de la côte, souligne Mme Levallois.

 

(Lire aussi : Contre-offensive loyaliste dans la banlieue de Damas)

 

Pour Andrew Tabler, expert au Washington Institute, « le régime sera bientôt chassé (totalement) du nord et de l’est du pays, et cela se fera à un énorme prix car il s’est engagé dans une escalade, avec plus d’artillerie et de bombes, ainsi que la menace des armes chimiques ».
Selon de nombreux Syriens, des armes de tout genre sont entreposées dans la montagne alaouite, depuis bien avant le conflit lancé dans le sillage du printemps arabe. Ces stocks, affirment les experts, n’ont pas encore été utilisés et M. Assad peut en plus compter sur d’importantes forces au sein du régime et de l’armée.


Fort de ces atouts, il « n’envisage pas l’option du dialogue (...) car il a le sentiment, à tort évidemment, qu’il peut gagner et qu’il a encore des ressources pour ne pas négocier son départ », affirme Mme Levallois. « Il aurait pu profiter du fait que l’émissaire Lakhdar Brahimi était à Damas et que les Russes essaient de faire quelque chose pour s’accrocher à une possibilité de dialogue. Au contraire, il a eu recours à une violence accrue », note-t-elle. « S’il refuse l’initiative de M. Brahimi, c’est soit qu’il est complètement dans sa bulle et qu’il perd le sens de la réalité, soit qu’il estime que le rapport de force sur le terrain peut encore assurer sa survie », poursuit-elle.

 

(Lire aussi : Moscou se prépare à l'ère post-Assad)


Le plan de M. Brahimi prévoyant un cessez-le-feu, la formation d’un gouvernement aux pleins pouvoirs et l’organisation d’élections ne se prononce pas sur le sort de M. Assad, alors que l’opposition pose son départ comme condition préalable à toute négociation. Issu de la minorité alaouite, une branche du chiisme, M. Assad, dont la famille est au pouvoir depuis quatre décennies, a fait le choix de la répression contre le mouvement de contestation populaire lancé en mars 2011, arguant qu’il était animé par des « terroristes armés et financés par l’étranger ». La révolte s’est muée en une rébellion armée, soutenue par des jihadistes étrangers, et les combats ne connaissent aucun répit sur fond d’impasse diplomatique persistante.

 

(Lire aussi : Nasrallah : Si la solution militaire perdure en Syrie, la guerre sera longue)


Pour Peter Harling, spécialiste de la Syrie à l’International Crisis Group, « le régime a adopté dès le début une logique dans laquelle il reste enfermé. Dans cette vision, il se défend – et par extension défend la Syrie – face à une agression qui ne lui offre pas d’autre option ». M. Assad conserve « un noyau dur qui lui permet de continuer à faire monter les enchères, comme il le fait depuis presque deux ans », en espérant une solution d’une partie étrangère « qui tiendra compte de ses intérêts », selon lui. Et pour Mme Levallois, « il est dans la logique de la terre brûlée, même si cela aboutit à la mort de plus de 300 000 personnes ».

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commentaires (5)

Pour le moment il semble qui est plutôt replié sur lui même... avant de plier bagages comme Kadhafi...

M.V.

00 h 52, le 06 janvier 2013

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Commentaires (5)

  • Pour le moment il semble qui est plutôt replié sur lui même... avant de plier bagages comme Kadhafi...

    M.V.

    00 h 52, le 06 janvier 2013

  • Grande Syrie....sic!Mais bon,ce qui est sûr,c'est que si tout le peuple syrien était opposé à Assad,même si on exclut les alaouites,et la "neutralité des minorités chrétiennes(resic!),il serait tombé depuis belle lurette....y a donc problème! Et si la solution était plutôt un Grand Liban,voire même un Très Grand Liban?Je rigole.....quoique....après tout,nous avons l'expérience,non?Et malgré les efforts deséspérés de certains,nous ne nous tapons toujours pas les uns sur les autres....profitez de notre savoir-faire unique!Le vaccin libanais(brevet et marque déposés)

    GEDEON Christian

    05 h 29, le 05 janvier 2013

  • Dernier Recours pour l'assadique, pour ses sbires, ses séides et ses affidés d'Ici et d'à côté.....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 27, le 05 janvier 2013

  • ...Et rebelote!! Je pense franchement qu'il n y a aucun repli qui est tant souhaité par les commanditaires de cette agression ainsi que des tueurs étrangers et locaux de la Syrie. Nous entendons ces conneries depuis près de 2 ans maintenant. C'est de la soupe réchauffée!! Le peuple qui soutient l'état et monsieur Assad est composé de toutes les composantes du pays sans distinction (la Grande Syrie répudie ce genre de discours à la Libanaise si cher à la presse anti-Syrienne).

    Ali Farhat

    04 h 43, le 05 janvier 2013

  • Bande de nusayrîs !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    21 h 29, le 04 janvier 2013

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