Contre-offensive loyaliste dans la banlieue de Damas

Les troupes du régime syrien ont progressé hier dans la banlieue de Damas. L’artillerie et l’aviation bombardaient intensément des localités proches de la capitale, où la rébellion a installé ses bases arrière pour lancer des attaques contre la ville. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), de nouveaux renforts militaires ont été envoyés à Daraya, une localité que l’armée tente de reprendre depuis des semaines. L’armée a ainsi avancé, resserrant son étau sur Mouadamiyat al-Cham et Daraya, dans le sud-ouest, où les opérations militaires et les raids meurtriers se sont récemment multipliés, a précisé l’OSDH. Le réseau de militants antirégime de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS) a expliqué, pour sa part, que Mouadamiyat al-Cham était « bombardée quotidiennement parce qu’elle se trouve sur la route de l’aéroport » international de Damas. Et le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, a de son côté assuré hier matin que l’armée avait « remporté (jeudi) la bataille contre les terroristes à Daraya et détruit leurs derniers repaires ».

L’OSDH a recensé hier au moins 92 morts, selon un bilan provisoire, dont 51 à Damas et sa périphérie. Toujours selon cette ONG, Hossam Ghazalé, un membre de la famille du général Rustom Ghazalé (chef de la sécurité politique), a été tué dans la province de Deraa, son père grièvement blessé et un cousin enlevé. La télévision d’État a également rapporté l’information, sans toutefois évoquer le lien de parenté avec le général Ghazalé. Jeudi, 191 personnes avaient été tuées au total, dont près de 90 à Damas et dans sa périphérie et 5 combattants étrangers (un Palestinien, un Turc, un Saoudien et deux Libyens).

Attentat
En outre, dans la nuit de jeudi à vendredi, un attentat à la voiture piégée a fait 11 morts, dont des enfants, à Massaken Barzé, un quartier du nord de Damas où vit une importante communauté alaouite, a encore rapporté l’OSDH.
De son côté, l’agence SANA a rapporté qu’un « attentat terroriste à la bombe » avait visé une « station d’essence près de l’hôpital Hamiche à Barzé » faisant « plusieurs morts et de nombreux blessés parmi les civils ». Le CGRS a également rapporté cette attaque à la voiture piégée, affirmant que des tirs nourris ont ensuite été entendus lorsque les troupes du régime se sont déployées massivement dans le quartier, tandis que l’autoroute qui le traverse était coupée. Les attentats se sont multipliés ces derniers mois dans la capitale, la ville pourtant la plus sécurisée du pays, et dans sa périphérie, visant le plus souvent des bâtiments gouvernementaux et de la sécurité.

Parallèlement aux violences, comme chaque vendredi depuis mars 2011, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions du pays à l’appel des militants antirégime. Cette semaine, les protestataires ont apporté leur soutien à Homs, dont la vieille ville est assiégée depuis six mois par l’armée. Sur leur page Facebook, les militants ont affirmé que ce siège plongeait « quelque 420 familles musulmanes et chrétiennes, dont 210 enfants de moins de 12 ans et 34 nourrissons », dans une grave crise humanitaire.

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