Au moins trois Palestiniens tués dans un raid israélien en Cisjordanie occupée : jour 211 de la guerre de Gaza

Le Hezbollah a revendiqué à 20h sa quatrième attaque de la journée, contre du "matériel d'espionnage à Metoula". Cette frappe a été lancée, selon le parti, "en riposte contre les attaques israéliennes" sur les villages du Liban-Sud et les habitations civiles, notamment à Kfar Kila. 

Les dernières nouvelles du Liban-Sud :

La zone dite "d'al-Zarqa", entre Alma el-Chaab et Tayr Harfa, dans le caza de Tyr, a été ciblée par des tirs d'artillerie israéliens, selon des riverains.

Des manifestations sont attendues ce soir dans plusieurs villes d'Israël pour appeler à conclure un accord pour la libération d'Israéliens toujours otages du Hamas et critiquer l'action du gouvernement de Benjamin Netanyahu, selon le Haaretz. Le plus grand de ces rassemblements devrait avoir lieu à Tel Aviv.

Dans l'après-midi, le Hezbollah a revendiqué deux frappes contre des positions israéliennes :

- A 14h10, contre du "matériel d'espionnage sur le site israélien de Raheb", face au village libanais de Aïta el-Chaab (Bint Jbeil).

- A 15h30, contre le "site du Radar", dans les fermes de Chebaa contestées, au moyen de "roquettes". 

Le ministre israélien Benny Gantz a souligné qu'Israël n'avait jusqu'à présent reçu aucune réponse officielle du Hamas concernant la proposition de cessez-le-feu actuellement discutée au Caire par les médiateurs et le groupe islamiste palestinien, appelant "à la retenue" et à "ne pas devenir hystériques pour des raisons politiques", selon un communiqué repris par la presse israélienne. Si le Hamas publie une réponse officielle, le cabinet de guerre israélien se réunira pour en discuter, a ajouté M. Gantz.

Selon un responsable du Hamas s'exprimant sous couvert de l'anonymat, un premier round de négociations devait débuter en début d'après-midi au Caire sur une trêve avec "la présence des délégations du Qatar, d'Egypte et des Etats-Unis", les pays médiateurs. Selon cette source, plusieurs points doivent encore être réglés concernant la proposition discutée.

L'armée israélienne a tué au moins trois Palestiniens lors d'un raid mené dans la nuit dans un village proche de Tulkarem en Cisjordanie occupée, selon des responsables palestiniens et un journaliste de Reuters présent sur les lieux.

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'un des Palestiniens était décédé sur le chemin de l'hôpital après le raid à Deir al-Ghoussoun, tandis qu'un journaliste de Reuters présent sur les lieux a vu des militaires israéliens quitter le village avec deux autres corps. L'armée israélienne a déclaré qu'elle menait des "activités antiterroristes dans la région".

Plusieurs dizaines de responsables de pays musulmans ont commencé à se réunir à Banjul, en Gambie, à l'occasion du 15ème sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), où une résolution sur Gaza est attendue à la clôture demain, rapporte l'AFP.

"Le présent sommet islamique intervient dans le contexte de développement grave et sans précédent que connait la cause palestinienne, en particulier la persistance des crimes, et de la brutale agression militaire israélienne", a déclaré le secrétaire général de l'organisation Hissein Brahim Taha à la cérémonie d'ouverture. La veille, il avait appelé les pays membres de l'OCI à une "intensification des efforts et de la solidarité en faveur de la cause palestinienne" précisant qu'une "résolution sur la Palestine" doit notamment être adoptée à la clôture du sommet dimanche.

Au cours des dernières heures, Israël a lancé une série de tirs d'artillerie sur plusieurs localités du Liban-Sud, selon des résidents de ces villages :

- Deux obus sont tombés sur Aïta el-Chaab (Bint Jbeil).

- Kfar Kila, dans le caza de Marjeyoun, a été visé.

- Une forêt près de Hebbariyé (Hasbaya) a également été touchée.

Israël enverra une délégation au Caire, où est discuté un projet de trêve dans la bande de Gaza, seulement en cas d'"avancée positive" sur le "cadre" d'un possible échange d'otages contre des prisonniers palestiniens, a déclaré un haut responsable israélien cité par l'AFP. "Pour faire simple, ce qui est discuté, c'est un terrain d'entente sur le cadre d'un possible accord d'échange d'otages" retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, mais "il faut s'attendre à des longues et difficiles négociations avant un véritable accord", a expliqué ce haut responsable israélien. "Si nous envoyons une délégation au Caire, ce sera le signe d'une avancée positive autour de ce cadre", a-t-il ajouté.

De la fumée au-dessus de Tayr Harfa, au Liban-Sud, le 4 mai 2024, après un bombardement israélien. Photo AFP

Un haut dirigeant du Hamas au Liban, Oussama Hamdane, a affirmé à al-Jazeera qu'au cours des trois mois de négociations visant à mettre fin à la guerre d'Israël contre Gaza, il y avait eu "quelques avancées". "Je pense que les médiateurs, nos frères d'Égypte et du Qatar, font du bon travail. C'est pourquoi nous espérons toujours atteindre l'objectif principal, à savoir un cessez-le-feu complet et le retrait de Gaza", a-t-il déclaré.

M. Hamdane a encore estimé que la guerre pourrait prendre fin immédiatement si les États-Unis le décidaient. "Nous devons parler de la position réelle des États-Unis, car c'est la question principale qui affectera la position des Israéliens, et principalement de Netanyahu", a ajouté Oussama Hamdane.

Le point sur la situation au Liban-Sud : 

- Un drone israélien a tenté de cibler avec un missile une voiture à Bint Jbeil, sans toutefois atteindre sa cible, rapportent des habitants. Aucune victime n'est à déplorer jusqu'à présent.

- Un avion de chasse israélien a bombardé une maison de Tayr Harfa (Tyr), selon une source de sécurité. Ce tir n'a fait aucune victime.

Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé un nouveau bilan de 34.654 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. En 24 heures, au moins 32 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère qui fait état de 77.908 blessés en près de sept mois de guerre.

Des étudiants du Trinity College de Dublin protestant contre la guerre à Gaza ont construit un campement sur le campus, ce qui a contraint l'université à restreindre l'accès aux lieux et à fermer l'exposition permanente du Livre de Kells, l'une des principales attractions touristiques d'Irlande.

Le campement a été installé hier en fin de journée, après que l'union des étudiants du Trinity College a annoncé que l'université lui avait infligé une amende de 214 000 euros (230 000 dollars) pour les pertes financières subies en raison des manifestations de ces derniers mois, qui n'étaient pas exclusivement liées à la guerre à Gaza.

Ghassan Abou Sitta, le recteur de l'Université de Glasgow et un chirurgien renommé d'origine palestinienne qui a passé des semaines à Gaza après le 7 octobre, a dit avoir été refusé d'entrée en France, où il devait prononcer un discours devant le Sénat. Sur X, le médecin a écrit être "à l'aéroport Charles de Gaulle", où on l'empêche d'entrer dans le pays. "Les Allemands m'ont interdit d'entrée en Europe pendant un an", a-t-il ajouté. "La forteresse Europe réduit au silence les témoins du génocide". 

En avril, Ghassan Abou Sitta avait été refusé d'entrée en Allemagne.

La députée américaine Ilhan Omar a marqué la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée hier, en saluant les journalistes "courageux" de Gaza, "qui ont payé le prix le plus élevé, leur vie, pour partager les histoires des Palestiniens avec le monde". Dans un message sur X, Mme Omar a également appelé les gens à se souvenir du "nombre record de journalistes tués à Gaza" par l'armée israélienne.

Les journalistes palestiniens dans la bande de Gaza ont été honorés hier du Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2024.

Une délégation du Hamas est arrivée en Égypte pour des négociations sur une proposition de trêve à Gaza associée à une libération d'otages, a indiqué le média égyptien proche des renseignements Al-Qahera News.

"Des progrès significatifs ont été réalisés dans les négociations" entre le Hamas et Israël, a indiqué Al-Qahera News qui cite une "source de haut rang". Les médiateurs égyptiens sont "parvenus à une formule consensuelle sur la plupart des points de désaccord", a-t-on ajouté de même source.

Des groupes armés palestiniens, dont l'un se revendiquant du Hamas, ont dérobé le mois dernier un total de 66 millions d'euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, rapporte Le Monde, qui fait également état de saisies de fonds par l'armée israélienne.

Le quotidien français a eu accès à un document transmis par la Banque de Palestine "à certains partenaires internationaux" qui décrit des casses spectaculaires dont celui survenu dans sa principale agence dans la ville de Gaza.

Pour plus de détails, lire ici.

Et au Liban-Sud, depuis le début de la journée :

- Des tirs d'artillerie israéliens ont visé la périphérie de Jabal el-Blatt, Naqoura et Alma el-Chaab, dans le caza de Tyr, selon des habitants. 

- Israël a également lancé quatre obus d'artillerie sur la périphérie de Ramiyé, dans le caza de Bint Jbeil, rapportent des riverains.

Hier en soirée et pendant la nuit, la situation a été relativement calme le long de la frontière entre le Liban et Israël.

- Vers 21h30, un obus d'artillerie a visé Alma el-Chaab (Tyr), selon des habitants. 

- Et le Hezbollah a revendiqué une frappe menée à 00h50, contre des soldats israéliens positionnés sur le site de "Bayad Blida", face au village libanais frontalier de Blida, dans le caza de Marjeyoun, avec des tirs d'artillerie.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des sources hospitalières ont fait état à l'AFP de frappes israéliennes à Rafah mais aussi dans la ville voisine de Khan Younès, détruite après une opération terrestre israélienne et d'intenses combats avec le Hamas.

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources égyptiennes, Israël donnerait encore une semaine aux pourparlers en vue d'une trêve, sans quoi son armée lancera son offensive promise depuis des semaines sur le secteur de Rafah, situé à la lisière de l'Egypte.

L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre. Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse Israël qui insiste pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah (sud), dernier grand bastion du mouvement islamiste où s'entassent plus d'un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par les violences. 

Les médiateurs - Égypte, Qatar et États-Unis - attendent depuis près d'une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril. La délégation du mouvement islamiste avait alors annoncé quitter Le Caire, lieu des derniers pourparlers, pour se rendre au Qatar afin d'étudier cette offre de trêve tout en promettant de retourner en Égypte pour transmettre sa réponse.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois "déterminé" à obtenir "un arrêt total de l'agression" israélienne, "le retrait" des forces israéliennes et "un arrangement sérieux pour l'échange" d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens. Un haut responsable du mouvement a confirmé à l'AFP que la délégation arrivera en matinée au Caire et sera menée par Khalil al-Hayya, N.2 de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.

Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé hier soir dans la capitale égyptienne, signe que l'heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations.

Dans un communiqué publié tard hier soir, le Hamas a pourtant dit être dans un "esprit positif". "A la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Egypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions", a-t-il ajouté.

Dans la journée, une délégation du Hamas doit se rendre au Caire pour "poursuivre les discussions" afin de "parvenir à un accord" de trêve dans la bande de Gaza avec Israël, rapporte l'AFP.

"La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas", a affirmé hier soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui avait déjà qualifié d'"extraordinairement généreux" le projet de trêve proposé par Israël.

Bonjour !

Nous sommes au 211e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit également du 210e jour depuis l'ouverture d'un front au Liban-Sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

Retrouvez ici notre couverture en direct des événements dans la région.