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À La Une - Liberté d'expression

La Sûreté générale s'accroche au passeport d'un blogueur libanais

Imad Bazzi, l'auteur du blog Trella.org, a été interrogé jeudi.

Le blogueur libanais Imad Bazzi.

Interdit d’entrée en Égypte depuis septembre 2011 à cause de ses prises de position libérales sur les soulèvements régionaux, le blogueur libanais Imad Bazzi se trouve cette fois en confrontation avec la Sûreté générale libanaise, qui refuse sans motif clair de lui remettre son passeport afin qu’il puisse regagner Tunis où il travaille actuellement.

 

C’est seulement hier que l’activiste a révélé l’affaire, après avoir reçu – cerise sur le gâteau – une convocation pour interrogatoire par la SG aujourd’hui. « La Sûreté générale libanaise refuse de me donner mon passeport et me prie de me présenter à son siège pour subir un interrogatoire (jeudi) », a écrit l’auteur du blog trella.org sur sa page Facebook hier, avant de se murer dans le silence.

 

Face aux commentaires indignés des internautes, le principal intéressé a fini par publier, sur sa page Facebook, le message suivant : « Je vous prie de ne poster aucune de mes photos et de ne plus publier de commentaires jusqu’à la fin de mon interrogatoire. » L’Orient-Le Jour apprendra ensuite que l’avocat du blogueur lui a conseillé de s’abstenir de toute déclaration publique jusqu’à ce que l’affaire soit élucidée.

 

Le blogueur s'est de nouveau exprimé jeudi à la mi journée, à sa sortie d’un interrogatoire qui a finalement duré un peu plus d’une heure. Sur ses comptes Twitter et Facebook, Imad Bazzi écrit que la Sûreté générale refuse toujours de lui rendre son passeport. « L’un des officiers m’a dit qu’il a été remis au bureau de la Sécurité, précise le blogueur. Il semblerait, selon l’officier, qu’il y a +quelqu’un qui s’occupe de cette affaire+ ». « Il m’a dit que je dois recevoir un appel de la Sûreté générale d’ici à une semaine… Quelle attente ! », conclut-t-il.

 

La raison pour laquelle la SG garde le passeport du blogueur n'est pas claire. Après une vaine tentative de contacter les responsables du service sécuritaire, L’OLJ apprendra de source intermédiaire que la Sûreté générale assimile la manière avec laquelle elle traite avec le blogueur à « une procédure de pure routine ». Un prétexte plausible si l’on concède que la routine de renouvellement du passeport légitime l’atermoiement des autorités chargées de cette procédure. Celles-ci se seraient déjà complues par le passé à retarder pendant trois semaines la délivrance du passeport de Imad Bazzi, en usant de prétextes inopportuns, liés par exemple à son activité de blogueur, à la qualité matérielle de ses pièces d’identité ou le priant de revenir le jour suivant pour procéder à la formalité.

Cette manière de traiter pourrait encore paraître acceptable, si elle se fondait sur des motifs concrets. Or, pareils motifs n’ont jamais été donnés par la SG. Et le prétexte de « pure routine » n’est qu’un terme général propre à justifier toutes les formes d’empiètement.


Une réflexion s’impose donc sur les raisons ayant pu porter la Sûreté à ralentir une procédure de routine au détriment d’un blogueur, qui avait été classé en 2011 par le magazine Foreign Policy comme l’un des sept blogueurs les plus influents du Moyen-Orient. La réponse se dégage nettement de trella.org, qui n’épargne à aucune partie politique ses critiques virulentes. Le blogueur se moque nommément, avec une teinte d’humour imprégnée de la spontanéité du langage populaire, parfois grossier, mais surtout acerbe, de certains politiques et responsables libanais.



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Interdit d’entrée en Égypte depuis septembre 2011 à cause de ses prises de position libérales sur les soulèvements régionaux, le blogueur libanais Imad Bazzi se trouve cette fois en confrontation avec la Sûreté générale libanaise, qui refuse sans motif clair de lui remettre son passeport afin qu’il puisse regagner Tunis où il travaille actuellement.
 
C’est seulement hier que...

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