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« Ciel, mon pays... mon paradis ! » Une invitation à transcender la laideur de la ville

Quand l’aquarelle suit docilement les lignes des toits en tuiles rouges, les clochers, les fontaines et les montagnes verdoyantes du village libanais, elle peint aussi le paradis. Rencontre avec Pierre Mouhanna, peintre, designer et professeur à l’Université Saint-Esprit de Kaslik, dans le cadre de son exposition qui se poursuit à l’USEK jusqu’au 25 janvier.

Pierre Mouhanna.

« Ciel ! Mon pays... mon paradis ! » est le titre de votre exposition. Pouvez-vous nous expliquer ce choix à construction ternaire et au sens double ?
Il faut aborder le titre de l’exposition de deux manières différentes, en effet. D’une part, c’est toute mon affectivité qui s’exprime en avouant que le ciel, représentation concrète de l’aspiration humaine à l’au-delà, fait écho à l’idée du pays perçu comme un paradis vivant, aux couleurs dansantes. D’autre part, le titre laisse entendre des accents ostentatoires. « Ciel ! » n’est autre que l’exclamation qui s’échappe de nos bouches une fois notre regard posé sur un paysage rustique de notre montagne libanaise.

Le thème que vous avez choisi s’éloigne un peu de votre tendance artistique fantaisiste. Pourquoi ?
J’ai toujours été conscient du lien intrinsèque qui existe entre l’art et l’identité. Mon enfance était marquée par de longs séjours dans mon village natal où vibrionnent mes souvenirs. C’est la messe du dimanche, les veillées au clair de la lune, les légendes des vieux et les pinèdes qui s’étendent à perte de vue qui m’ont procuré l’inspiration pour peindre en aquarelle les lieux où j’ai découvert ma vocation pour l’art. Donc, oui, je rends hommage à cette montagne qui m’a longtemps bercé et qui, malheureusement, se trouve défigurée par les tonnes de bétons.

Pourquoi avez-vous opté pour cette technique de peinture, l’aquarelle ?
Il est à noter que nos villages libanais se caractérisent par leurs couleurs pastel. Peindre à l’acrylique, c’est profaner la beauté pure des paysages de mon enfance. Les couleurs criardes estompent les nuances subtiles des couleurs claires de nos villages et balaient tout effet de nostalgie suscité par les panoramas que je peins.

Une unité dimensionnelle caractérise vos tableaux. Les cadres sont partout en forme de carré de 54 cm de côté. Pourquoi ?
En géométrie, le carré est une des formes les plus parfaites grâce à l’isométrie de ses côtés et de ses angles. Or pour pérenniser l’image traditionnelle que projettent encore nos villages – avant que les bulldozers viennent tout mouliner –, il faut choisir le cadre parfait et sans failles. J’ai opté pour le carré parfait parce que c’est la forme la plus pure et la plus éloignée de la convention. J’imagine mon pays à ma manière. Et, donc, loin des cadres rectangulaires classiques.
Au centre de l’expo, une chaise à la forme avant-gardiste. Prix : 22 000 dollars...
C’est une pièce unique, cette chaise. Son dossier est peint en aquarelle dans un mélange impressionniste de couleurs. Elle représente le socle de l’identité vu que ses couleurs entrent en osmose avec celles des tableaux renvoyant aux villages libanais.

Est-ce votre première exposition à l’USEK ?
J’y ai déjà exposé en 2006 un mélange de formes géométriques et abstraites, exécutées en acrylique sur bois. J’y suis revenu en 2012 avec un thème plus classique, mettant en exergue des paysages bien de chez nous et chantant la beauté de la montagne libanaise.
L’USEK est une vraie matrice pour ses élèves aussi bien que pour ses professeurs. C’est une université où l’art est hautement encouragé.

Le site Web de l’artiste : www.pierremouhanna.com
« Ciel ! Mon pays... mon paradis ! » est le titre de votre exposition. Pouvez-vous nous expliquer ce choix à construction ternaire et au sens double ? Il faut aborder le titre de l’exposition de deux manières différentes, en effet. D’une part, c’est toute mon affectivité qui s’exprime en avouant que le ciel, représentation concrète de l’aspiration humaine à l’au-delà,...
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