C’est donc dans ce lieu unique et merveilleux que Caroline Solage, soprano libanaise établie en France, a offert, avec Denis Dubois au piano, un florilège de pièces sacrées allant du baroque au contemporain, en passant par le classique et le romantique. La première partie du récital est consacrée à des extraits du Magnificat de Jean-Sébastien Bach, du Gloria d’Antonio Vivaldi et de messes de Wolfgang Amadeus Mozart. Puis l’on passe à César Franck et Antonin Dvorak et, après un intermède de piano solo, la chanteuse revient avec des airs sacrés de Jules Massenet et Georges Bizet dédiés à la Vierge. La deuxième partie se concentre sur des pièces de la liturgie orientale, dont un bouleversant Ave Maria du compositeur libanais père Joseph Waked et une sublime Prière du compositeur arménien Komitas. Enfin, pour terminer et devant un public totalement conquis, Caroline Solage entame les grands «standards» des cantiques de Noël.
La voix chaude et émouvante de Caroline Solage, dont les aigus lumineux éclatent, s’élève sous les voûtes de l’église, soutenue par le piano sensible de Denis Dubois. La chanteuse et le pianiste dialoguent, parfaitement en phase, précis, échangeant parfois un coup d’œil complice pour synchroniser un départ ou poser délicatement une «fermata ».
En feuilletant ainsi les plus belles pages du grand répertoire de l’oratorio, en mêlant les époques, les genres, les langues, en présentant des pièces occidentales et orientales, en latin, italien, syriaque, arabe ou arménien, Caroline Solage nous a fait une belle démonstration de l’universalité de la musique, qui ne connaît ni barrières ni frontières.
Zeina SALEH KAYALI