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Technologies

Avec le boom du mobile et du wi-fi, les accessoires « antiondes » prospèrent

Les rayonnements électromagnétiques des antennes-relais font toujours l’objet de vives controverses.

Du slip renforcé de fils d’argent à la puce collée derrière le mobile, voire le lit à baldaquin isolant, la peur des ondes électromagnétiques, boostée par le développement des smartphones et du wi-fi, fait naître un marché florissant d’accessoires censés protéger le corps
humain.
«Au mieux, ces produits sont sans effet et, au pire, ils aggravent la situation», estime cependant Jean-Philippe Desreumaux, directeur fréquences et protection de l’opérateur Bouygues Telecom.
Dans le cas du téléphone mobile, il indique à l’AFP que «si on modifie la réception, en masquant par exemple l’antenne avec un étui, l’appareil reçoit moins bien, voire plus du tout le signal, et il va donc émettre encore plus fort car il n’arrive plus à joindre l’antenne relais».
«On n’a aucune garantie que ces systèmes soient protecteurs comme leurs concepteurs l’affirment», juge également Joe Wiart, responsable du laboratoire de dosimétrie d’Orange, qui parle de «gris-gris».
En 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que les radiofréquences électromagnétiques étaient «peut-être cancérigènes».
Les coques spéciales et les puces à coller au dos du téléphone sont les accessoires antiondes les plus répandus sur le marché.
La puce de marque Radisafe (commercialisée en France au prix de 19,99 euros) promet par exemple «d’absorber 99% des ondes et de réduire de 80% la chaleur du téléphone, sans bloquer les communications» grâce au minerai volcanique qui la compose.
Quant à l’étui de marque Pong, son antenne intégrée «dévie les radiations électromagnétiques vers l’extérieur du téléphone, à l’opposé du corps».
«Notre technologie est la seule brevetée au monde qui réduise l’exposition tout en optimisant le signal, en le redirigeant loin du corps et de la tête contrairement à d’autres étuis qui font “bouclier” et peuvent bloquer le signal», indique Darcy Dinga, vice-président en charge des ventes de Pong.
«Je ne connais pas aujourd’hui de système ayant la capacité d’envoyer les ondes en dehors de la tête», affirme de son côté Joe Wiart.
Aujourd’hui, «la seule chose dont on soit sûr, c’est qu’éloigner de soi le téléphone réduit l’exposition de manière mécanique. Le kit mains libres est ainsi proposé comme protection individuelle pour les gens qui se poseraient des questions», résume-t-il.
Les opérateurs assurent tous que les appareils mis sur le marché ont « tous des niveaux d’exposition conformes à ceux recommandés par la Commission européenne».
Parallèlement aux puces et étuis, d’autres produits proposés à la vente «peuvent dériver très vite sur des inepties», juge Joe Wiart.
Outre le papier peint ou la peinture antiwi-fi, on peut ainsi acheter sur Internet des lits à baldaquin aux voilages renforcés de fibres métalliques «pour dormir à l’abri des ondes», ou encore des slips tissés de fil d’argent «pour protéger la fertilité» des hommes qui rangent leur smartphone dans leur pantalon.
«On ne peut pas dire que ces matériaux soient absolument inefficaces car ils sont utilisés dans certains milieux pour recréer l’effet “cage de Faraday” mais, dans la pratique, c’est excessivement difficile de blinder une pièce car il ne faut aucune fuite ou ouverture» comme le sol, le plafond ou les fenêtres, estime M. Desreumaux.
Et, selon lui, «si le blindage est efficace et qu’on ne reçoit plus les signaux de l’extérieur (mobile, TV, FM, etc.), on ne peut alors plus émettre vers l’extérieur» avec son propre portable «dont les ondes peuvent même se réfléchir sur les parois de la pièce».
Du slip renforcé de fils d’argent à la puce collée derrière le mobile, voire le lit à baldaquin isolant, la peur des ondes électromagnétiques, boostée par le développement des smartphones et du wi-fi, fait naître un marché florissant d’accessoires censés protéger le corps humain.«Au mieux, ces produits sont sans effet et, au pire, ils aggravent la situation», estime...

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