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Liban - Le commentaire

Autopsie d’une « démocratie » à la libanaise

Face aux clivages qui déchirent le pays, beaucoup ont choisi d’attendre les législatives de 2013. En y voyant un salut à la crise politique du pays, ceux-là ont oublié que les élections de 2005 et de 2009 n’ont pas résolu le problème libanais, en grande partie à cause de l’absence d’un consensus autour de la phase postélectorale, et surtout en ce qui concerne la nature du nouveau gouvernement qui sera mis en place. Voilà pourquoi il faudrait que les parties libanaises se mettent d’accord au plus tôt sur la formule démocratique à adopter.
Entre démocratie consensuelle où majorité et minorité gouvernent côte à côte au sein d’un même gouvernement, et démocratie quantitative où la majorité gouverne seule et la minorité pratique l’opposition, le Liban se perd dans les limbes des crises successives depuis des années. Il est grand temps de faire un choix. Sinon, la minorité continuera à réclamer tantôt une participation au sein du cabinet, expérience qui s’est avérée désastreuse, et tantôt de garder à la majorité le privilège de gouverner seule, comme gouverne actuellement le 8 Mars qui a pourtant férocement contesté ce privilège au 14 Mars il y a quelques années.
Naturellement, une question se pose : quelle démocratie convient vraiment au pays ? Le président Charles Hélou autrefois disait : « Dans tous les pays du monde, la majorité change, mais au Liban, la majorité n’est pas une question de nombre mais aussi de confessions, et quand la majorité est confessionnelle, elle ne peut changer que si des membres de cette majorité changent de confession, ce qui serait, le cas échéant, quasi impossible. Une telle majorité ne peut être appliquée, par ailleurs, que si elle représente toutes les confessions et toutes les régions. » Pour cela et pour éviter les mobilisations confessionnelles, et à ce propos la Constitution de Taëf a précisé les sujets qui requièrent un large consensus, et donc deux tiers du Parlement. Mais notre système démocratique n’a pas récemment réussi à calmer le jeu à cause de l’hérésie démocratique du pacte national et du consensus qui impose une participation de toutes les confessions et les communautés, aboutissant parfois à une paralysie de la vie politique et des institutions.
Dans ce Liban tiraillé par les divisions confessionnelles et le fanatisme, la vie communautaire en danger requiert des Libanais une capacité herculéenne pour préserver l’unité nationale. Si certains revendiquent un système laïc, l’ancien ministre Michel Eddé a été on ne peut plus clair : « Dans une société hétérogène comme la nôtre, la majorité pourrait user de ce système laïc pour effacer le camp de la minorité et les conflits de l’Europe qui n’accepte toujours pas l’islam en sont un exemple. » Ainsi, il semblerait qu’un choix ultime s’avère nécessaire aujourd’hui, avant les élections. Mais comment cela serait-il possible quand, par exemple, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, affirme que la nature du prochain gouvernement devrait être examinée au plus tôt, mais sans qu’il ne déclare ouvertement soutenir un gouvernement issu de la majorité comme il se doit dans un régime démocratique classique ? Attendrait-il les résultats de 2013 pour faire son choix ? Peut-être. Pour rappel, un gouvernement du 14 Mars était « haram » après la victoire de 2009, mais le 8 Mars peut gouverner tout seul en « halal » quand il arrive à opérer un changement « douteux » de majorité.
Cela mérite vraiment réflexion.
Face aux clivages qui déchirent le pays, beaucoup ont choisi d’attendre les législatives de 2013. En y voyant un salut à la crise politique du pays, ceux-là ont oublié que les élections de 2005 et de 2009 n’ont pas résolu le problème libanais, en grande partie à cause de l’absence d’un consensus autour de la phase postélectorale, et surtout en ce qui concerne la nature du...
commentaires (4)

Il n'y a qu'un seul remède a cette situation et c'est celle de l'abolition du confessionnalisme au sein des deux grandes composantes du pays. Plus de quota entre les Maronites, Catholiques, Orthodoxes, Arméniens ou autres, et plus de quota entre Sunnites, Chiites, Druzes ou autres. Seul le quota de 50% Chrétiens et 50% Musulmans se doit de rester. Alors les élections sur 128 circonscriptions électorales devient plus représentatives, le Président pourrait alors être n'importe quel Chrétien élu par le parlement et donc avec une certaine légitimité qui ne puis plus être contestée, comme le premier ministre qui lui sera aussi choisit par le parlement parmi n'importe quel musulman. Le Présidentiable ou ministrable ne peut cumuler les deux fonctions et donne automatiquement sa place au challenger de sa circonscription. Le premier ministre choisira alors ses ministres comme il lui plait respectant la parité 50-50%. La majorité gouverne et la minorité s'oppose. Ce sera la première étape avant la laïcisation. Premier but, corriger les errements de la constitution en donnant plus de prérogative au chef de l’État et limitant les pouvoirs du chef du parlement.

Pierre Hadjigeorgiou

05 h 24, le 18 décembre 2012

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Commentaires (4)

  • Il n'y a qu'un seul remède a cette situation et c'est celle de l'abolition du confessionnalisme au sein des deux grandes composantes du pays. Plus de quota entre les Maronites, Catholiques, Orthodoxes, Arméniens ou autres, et plus de quota entre Sunnites, Chiites, Druzes ou autres. Seul le quota de 50% Chrétiens et 50% Musulmans se doit de rester. Alors les élections sur 128 circonscriptions électorales devient plus représentatives, le Président pourrait alors être n'importe quel Chrétien élu par le parlement et donc avec une certaine légitimité qui ne puis plus être contestée, comme le premier ministre qui lui sera aussi choisit par le parlement parmi n'importe quel musulman. Le Présidentiable ou ministrable ne peut cumuler les deux fonctions et donne automatiquement sa place au challenger de sa circonscription. Le premier ministre choisira alors ses ministres comme il lui plait respectant la parité 50-50%. La majorité gouverne et la minorité s'oppose. Ce sera la première étape avant la laïcisation. Premier but, corriger les errements de la constitution en donnant plus de prérogative au chef de l’État et limitant les pouvoirs du chef du parlement.

    Pierre Hadjigeorgiou

    05 h 24, le 18 décembre 2012

  • Après l'autopsie : LE TRÉPASSÉ SOUFFRAIT DE DEUX MAUX AIGUS... VIRUS D'ORIGINE MARSIENNE !

    SAKR LEBNAN

    03 h 22, le 18 décembre 2012

  • Nous constatons donc, que nous sommes toujours dans une phase d'apprentissage de la démocratie ...dans notre république expérimentale..

    M.V.

    01 h 15, le 18 décembre 2012

  • Formidable,on vient de découvrir l'eau chaude!Mais quel est le rapport entre le Pacte national et l'héresie du consensus...çà ,j'aimerais bien qu'on me l'explique!Toutes les communautés peuvent être représentées au sein d'une majorité issue des elections,non?le consensus,lui,est un véritable déni de démocratie,puisqu'il s'agit,ni plus ni moins que de jouer à qui perd gagne...faudrait quand même pas mélanger les torchons et les serviettes!

    GEDEON Christian

    22 h 19, le 17 décembre 2012

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