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Culture - Musique

Au Centre Kennedy, à grandes orgues, grande histoire

Plus que sa performance, c’est son arrivée que l’on a salué : c’est un véritable événement qu’une salle de concert soit dotée d’un nouvel orgue. Le Centre Kennedy à Washington vient de connaître ce privilège.

La console et sa manipulation complexe.

Dans le cas de cet instrument monumental et prestigieux, on a peine à parler de petite histoire et de coulisses (lesquelles peuvent le contenir !), et pourtant, avant qu’il ne trône à sa place d’honneur, on a dû déplacer beaucoup de vent. L’un des plus illustres lieux des arts du spectacle, le Centre Kennedy, qui abrite, entre autres, l’Orchestre symphonique national, possédait un orgue de la famille des « néoclassiques », comme l’explique un spécialiste. C’est-à-dire qui excellait dans l’interprétation de Bach et de Händel, mais qui n’était pas au meilleur de sa forme dans un plus large répertoire orchestral comprenant, par exemple, du Mahler, du Respighi, du Saint-Saëns ou de grandes pièces chorales. « Le rôle d’un orgue symphonique, précise William Neil, organiste de l’Orchestre symphonique national, est de donner un surplus de force au son médium et aux basses. Et lorsque l’orgue intervient, il a besoin d’être senti autant qu’entendu. » Aptitude que n’avait pas l’instrument précédent et qui, de plus, donnait des signes d’essoufflement. Il fallait donc le remplacer par un autre, conçu à cet effet et conforme à la salle à laquelle il est destiné. C’est là toute une entreprise, et des plus coûteuses.
Néanmoins, l’aspect financier a été résolu sur-le-champ grâce à quelqu’un appelé « le roi de la Philanthropie » et qui est en même temps le président du Centre Kennedy, David Rubenstein. Sans hésiter, il y a mis le prix : deux millions de dollars. Restait le côté technique. Il a fallu deux ans pour fabriquer l’orgue dans les ateliers d’une firme canadienne de renom, Casavant. La livraison s’est faite, en août dernier, à l’aide d’un trio de camions, chacun long de 16 mètres. Puis il a fallu trois mois pour l’installer et l’accorder parfaitement. Cette dernière opération impliquait deux spécialistes qui, durant des nuits, ont réglé son et timbre : l’un à la console et l’autre grimpant jusqu’au haut des tuyaux pour l’ajustage. Il y a une semaine, l’orgue a fait ses débuts avec un concert dévoilant sa haute performance pour un éventail d’œuvres.

5 000 tuyaux
Dominant la scène du haut de ses 13 mètres, ce nouvel instrument paraît plus grand que nature. Ses 5 000 tuyaux allant de l’infiniment petit à l’infiniment grand (10 mètres de long) pèsent au total 20 tonnes. Le bois poli de la console, à la manipulation complexe, comporte 32 pédales en bois et 104 boutons d’arrêt, dont chacun contrôle une série de 61 tuyaux pour équilibrer le volume et le son.
Les orgues sont bâtis selon leurs différentes fonctions : pour églises, pour théâtres ou pour instituts académiques. Dans une salle de concert, il doit avoir un pouvoir sonore pour les besoins de l’orchestre et de la chorale. L’orgue doit jouer comme un autre instrument. Par moments donc, il faut savoir ne pas donner les grandes orgues.
Dans le cas de cet instrument monumental et prestigieux, on a peine à parler de petite histoire et de coulisses (lesquelles peuvent le contenir !), et pourtant, avant qu’il ne trône à sa place d’honneur, on a dû déplacer beaucoup de vent. L’un des plus illustres lieux des arts du spectacle, le Centre Kennedy, qui abrite, entre autres, l’Orchestre symphonique national,...
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