Néanmoins, l’aspect financier a été résolu sur-le-champ grâce à quelqu’un appelé « le roi de la Philanthropie » et qui est en même temps le président du Centre Kennedy, David Rubenstein. Sans hésiter, il y a mis le prix : deux millions de dollars. Restait le côté technique. Il a fallu deux ans pour fabriquer l’orgue dans les ateliers d’une firme canadienne de renom, Casavant. La livraison s’est faite, en août dernier, à l’aide d’un trio de camions, chacun long de 16 mètres. Puis il a fallu trois mois pour l’installer et l’accorder parfaitement. Cette dernière opération impliquait deux spécialistes qui, durant des nuits, ont réglé son et timbre : l’un à la console et l’autre grimpant jusqu’au haut des tuyaux pour l’ajustage. Il y a une semaine, l’orgue a fait ses débuts avec un concert dévoilant sa haute performance pour un éventail d’œuvres.
5 000 tuyaux
Dominant la scène du haut de ses 13 mètres, ce nouvel instrument paraît plus grand que nature. Ses 5 000 tuyaux allant de l’infiniment petit à l’infiniment grand (10 mètres de long) pèsent au total 20 tonnes. Le bois poli de la console, à la manipulation complexe, comporte 32 pédales en bois et 104 boutons d’arrêt, dont chacun contrôle une série de 61 tuyaux pour équilibrer le volume et le son.
Les orgues sont bâtis selon leurs différentes fonctions : pour églises, pour théâtres ou pour instituts académiques. Dans une salle de concert, il doit avoir un pouvoir sonore pour les besoins de l’orchestre et de la chorale. L’orgue doit jouer comme un autre instrument. Par moments donc, il faut savoir ne pas donner les grandes orgues.