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À La Une - Violences

Liban : Nouveaux affrontements entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, deux morts

Mikati appelle au calme ; l'armée se déploie à Tripoli.

L'armée libanaise s'est de nouveau déployée mardi 4 décembre entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, à Tripoli, au Liban-nord, où la tension est montée d'un cran. REUTERS/Omar Ibrahim 

Deux personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées mardi par des tirs de francs-tireurs entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-régime syrien) et de Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro Assad), à Tripoli (Liban-Nord), selon une source de sécurité.

 

"Un homme du quartier de Jabal Mohsen a été tué par les balles d'un tireur embusqué positionné dans le quartier (sunnite) de Qobbeh", a déclaré cette source ajoutant qu'un autre homme avait perdu la vie dans le quartier de Bab al-Tebbaneh.

 

Les magasins avaient leurs rideaux baissés sur l'avenue de Syrie qui sépare les deux secteurs, a constaté un correspondant de l'AFP. Et l'autoroute reliant Tripoli à la frontière syrienne a été coupée a cause des tirs. Selon la source au sein des services de sécurité, l'armée libanaise ripostait mardi aux tirs dans la capitale du Nord.

Le commandement de l'armée a mis en garde les belligérants contre la poursuite des affrontements.

 

Selon la "Voix du Liban" (93.3 FM), une dispute a dégénéré en conflit armé entre les habitants des deux quartiers. Les affrontements ont éclaté quand des sunnites se sont approchés de magasins alaouites à Tripoli, ont indiqué d'autres sources. Dans la nuit, des grenades RPG avaient été tirées de Bab el-Tebbaneh vers Jabal Mohsen, selon des habitants. Mardi soir, l'armée libanaise s'est déployée ente les deux quartiers.

 

Les deux quartiers s'affrontent régulièrement, surtout depuis le début de la crise syrienne. Les tensions se sont aggravées depuis la mort en Syrie de vingt-et-un jeunes sunnites libanais et palestiniens originaires de Tripoli et du Akkar, qui avaient, semble-t-il, rejoint la rébellion contre Assad. Ils sont morts dans une embuscade tendue par l'armée syrienne près de la ville de Tall Kalakh  dans la province de Homs, qui jouxte la région de Tripoli. Leurs corps auraient été enterrés dans une fosse commune.

 

Lundi, la LBC a rapporté que des habitants du quartier de Bab el-Tebbaneh ont menacé d’enlever des habitants de Jabal Mohsen pour obtenir le rapatriement des corps de leurs proches tués en Syrie. En conséquence de quoi, les habitants de Jabal Mohsen se terraient chez eux et évitaient tout déplacement, a ajouté la LBC.

 

En l’absence de nouvelles précises sur leur sort, des voix se sont élevées, lundi, avec insistance pour que l’État prenne en charge l’aspect humanitaire de l'affaire.

Sensible à cette demande, le Premier ministre, Nagib Mikati, a officiellement demandé au Comité international de la Croix-Rouge au Liban (CICR) d’intervenir auprès des autorités syriennes afin que les corps des combattants tués soient rapatriés et que des nouvelles des combattants éventuellement toujours en vie soient communiquées à leurs parents.

 

"Le CICR a indiqué être prêt à remplir son rôle humanitaire et impartial comme médiateur pour le rapatriement des corps après le consentement des parties concernées", a déclaré mardi la porte-parole du CICR à Beyrouth, Samar el-Kadi.

"Le CICR n’interviendra toutefois pas dans les négociations sur ce dossier", a-t-elle ajouté.

 

Selon des sources médiatiques, les noms de cinq des 21 islamistes ont été rendus publics. Il s’agit de Malek al-Hajj Dib, 23 ans, Abdel Karim Ibrahim, 18 ans, Abdel Rahman al-Hassan, 22 ans, Youssef Abou Arida, 26 ans, et Bilal Khodr al-Ghoul, 22 ans.

 

Le ministère syrien des Affaires étrangères aurait confirmé sa disposition à assurer le rapatriement des corps pour des "raisons humanitaires".

 

Aujourd'hui, le ministre de l’Information, Walid Daouk, a par ailleurs affirmé, à l’issue du Conseil des ministres, que l’armée et les forces de sécurité avaient pris toutes les mesures pour rétablir le calme dans le nord du Liban. "Le Premier ministre Nagib Mikati a appelé au calme et à éviter de tomber dans le piège visant à créer la discorde", a déclaré M. Daouk.

 

M. Daouk a ajouté que le Premier ministre avait aussi "exhorté toutes les parties à mettre un terme aux tiraillements politiques et médiatiques dans le but de relancer l’économie".

 

Le gouvernement a par ailleurs discuté de la polémique suscitée par la diffusion d’enregistrements du député de l'opposition Okab Sakr discutant armes avec des rebelles syriens. Aucune décision n'a toutefois été prise à ce sujet, l'affaire étant entre les mains de la justice libanaise.

 

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