Rechercher
Rechercher

À La Une - Concert

Sting cuvée 2012 : intense et généreux

Un Sting « vintage » – pareil au vin, d’ailleurs, qui se bonifie avec le temps – a régalé ses fans libanais d’un concert ciselé comme un diamant, tout en sobriété, efficacité, émotion.

Basse Fender décontractée à l’épaule, Sting distille ses chansons aux arômes multiples. Photo AFP

Vrai, très vrai, qu’il avait l’air terriblement épanoui, Gordon Matthew Thomas Sumner alias Sting, lors de son concert beyrouthin. Il émanait en effet du chanteur pop-world planétaire et humanitaire une sérénité et une force tranquille telles que les milliers de fans (le chiffre avoisinerait les 10000) ont eu leur dose d’ondes positives.
L’ancien leader de The Police a enflammé le BIEL, avec une reprise de ses plus grands tubes pour le plus grand bonheur de ses fans qui en redemandaient. Et il en redonnait. Généreux jusqu’aux bouts des cordes de ses deux guitares basses qu’il alternait avec un naturel confondant. Ce n’est pas pour rien que sa tournée, qui marque ses 25 ans de carrière solo, s’intitulait «Back To Bass». Dans un jeu de mots signifiant le retour à son instrument de base et à ses racines. «Après avoir joué avec des orchestres symphoniques, confiait-il récemment à l’AFP, j’avais envie d’aller dans la direction opposée, de revenir à l’essentiel.»
Un show sans froufrous scéniques, donc, avec des instruments vintage, des éclairages quasi monochromes, une formation restreinte. Au final, il reste un condensé de l’essentiel, du plus important: la musique.
La seule mécanique qui a été roulée ce soir-là, ce sont les biceps et les forceps de Sting, moulés dans un top bleu à manches longues. Pour compléter la panoplie rocker: basse Fender décontractée, pantalon de motard en cuir vieilli et gilet noirs. Toujours vert, donc, malgré ses 62 ans. Une grande forme, entretenue par un régime végétarien, un jogging quotidien, une pratique assidue du yoga, le tout arrosé de thé vert et d’eau gazeuse italienne (qu’il buvait au goulot ce soir-là).
Onze années ont passé depuis ses deux concerts au temple de Jupiter dans le cadre du Festival international de Baalbeck en 2001. Sting cuvée 2012: un arôme bien dosé, entre un doigt de rock, une bonne cuillerée de jazz et un peu d’esprit new age. Entre-temps, quelqu’un a dû lui souffler que les francophones sont nombreux au Liban. Du coup, l’artiste utilise la langue de Molière pour s’adresser au public du BIEL.
Un BIEL affichant «complet», rempli d’une foule plutôt tranquille au début, à dominante quadra, voire quinqua – certains accompagnés de leurs préados –.
Retour à la basse donc, et aux fondamentaux du pop-rock, avec un quintette de pointures mondiales, dont le guitariste Dominic Miller et le batteur Vinnie Colaiuta. Sans oublier Peter Tickell au violon et à la mandoline et la magnifique Jo Lawry au chœur et au violon.
Une musique parfaitement calibrée au niveau acoustique. Une scène en configuration «intime», avec peu d’instruments, peu ou pas de jeux de lumière, un éclairage sobre centré sur le micro principal circulant pour les jam sessions uniquement. Pas de fond de scène spécifique.
Durant deux bonnes heures (trois rappels compris), il a égrené les balades pop de ses vingt-cinq années de carrière solo (If I Ever Lose My Faith In You, Englishman in New York, Desert rose), alternant avec les tubes plus nerveux de ses glorieuses années Police (1977-85): Every little thing she does is magic, Demolition Man, Wrapped around your finger.
Certains morceaux classiques revisités à la basse. D’autres ont acquis une nouvelle palette de couleurs musicales, parfois revisitées jazzy. «Roxaaaaanne», rugit Sting, une pancarte jaune et noire (en hommage aux couleurs des abeilles qui lui a valu le surnom de Sting?) est brandie: «My name is Roxanne »...
C’est à ce moment que la salle se réveille: quand Sting sort le vieux répértoire (Kind of pain, De Do do do..., Message in a bottle). Nostalgie, quand tu nous tiens...
Lui pourtant avouait récemment ne pas succomber à la «nostalgie» et écrire, au contraire, «beaucoup de nouvelles chansons».
«Avec une formation rock, vous pouvez être spontané, changer une tonalité, un refrain, alors qu’avec un orchestre vous devez vraiment vous concentrer et coller à la partition», a-t-il déclaré.
En ajoutant: «C’est mon boulot de chanter ces chansons tous les soirs avec la passion et le même sentiment de découverte que j’avais au moment de les écrire.»
Après la tournée, il compte terminer une pièce de théâtre sur laquelle il travaille depuis de nombreux mois. Située à Newcastle et intitulée The last ship (Le dernier vaisseau), elle raconte l’histoire d’ouvriers de la construction navale qui décident de construire leur propre bateau. On embarque volontiers, Mr Sting.
Vrai, très vrai, qu’il avait l’air terriblement épanoui, Gordon Matthew Thomas Sumner alias Sting, lors de son concert beyrouthin. Il émanait en effet du chanteur pop-world planétaire et humanitaire une sérénité et une force tranquille telles que les milliers de fans (le chiffre avoisinerait les 10000) ont eu leur dose d’ondes positives. L’ancien leader de The Police a enflammé le...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut