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À La Une - Environnement

Plus de 190 pays réunis chez un gros pollueur pour parler changement climatique

Ouverture à Doha de la conférence qui devra décider de l'avenir du protocole de Kyoto.

Champion du monde des émissions de gaz à effet de serre par habitant, leQatar est tenu de prouver sa capacité à faire progresser la lutte contre le réchauffement climatique, en accueillant à partir du 26 novembre 2012 la 18e conférence de l'ONU. AFP/KARIM SAHIB

Plus de 190 pays se sont réunis lundi à Doha pour le grand rendez-vous climat annuel qui devra décider de l'avenir du protocole de Kyoto et esquisser les bases d'un grand accord prévu en 2015.

Concentration record de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, risque d'un réchauffement de 4°C d'ici à 2060... Les signaux d'alerte et appels urgents se sont multipliés à la veille de la conférence de l'ONU organisée par le Qatar, champion du monde des émissions de GES par habitant.

 

A ce sujet, le Qatar a tenté de convaincre lundi qu'il était "le bon endroit" pour une conférence de l'ONU sur le climat, soulignant même que le gaz qu'il produit est "une solution" au réchauffement.

"Il ne faut pas s'arrêter sur les émissions par habitant. Quand ça part dans l'atmosphère, ça n'intéresse personne de savoir si c'est par habitant ou pas!", a répondu à la presse le président de la conférence, le vice-Premier ministre du Qatar Abdullah al-Attiya. "Il faut regarder la quantité émise par chaque pays", a-t-il poursuivi. La Chine est le premier émetteur de GES au monde, suivie des Etats-Unis.

 

(Lire aussi : Le Qatar doit faire ses preuves dans la lutte contre le réchauffement)

 

Selon lui, le richissime émirat gazier n'est pas moins fondé à accueillir le grand rendez-vous climat annuel qu'un autre pays. "C'est le bon endroit pour une conférence de l'ONU. Il y en a eu dans de nombreux autres pays, même des pays qui produisent du charbon", qui émet plus de CO2 que le pétrole et le gaz, a-t-il dit.

 

A cet égard, cette dernière source d'énergie, dont le Qatar est le quatrième exportateur au monde, est "la plus grande solution pour réduire les émissions de GES", a-t-il lancé. "C'est le bon choix, et le Qatar est un acteur important pour résoudre les problèmes des autres pays", a encore assuré Abdullah al-Attiya.

 

"C'est une conférence d'une importance vitale", avait-il déclaré plus tôt, ajoutant : "Nous devons oeuvrer avec sérieux au cours des deux prochaines semaines (...) faire preuve de souplesse et ne pas nous attarder sur les questions marginales (...) afin de parvenir à un accord sur l'acte II du protocole de Kyoto".

 

"La conférence de Doha présente un défi unique : regarder le présent et l'avenir", a déclaré, de son côté, la responsable de l'ONU pour le climat, Christiana Figueres, dans son discours d'ouverture. "Le présent, ce sont les moyens de relever le niveau d'ambition de manière urgente", c'est-à-dire que les pays prennent des engagements plus forts en matière de réduction de GES, a-t-elle détaillé.

 

Pour l'heure, les initiatives prises par les différents pays pour réduire leurs GES sont loin de permettre de contenir le réchauffement à + 2°C, objectif de la communauté internationale et seuil au-delà duquel le système climatique risquerait de s'emballer, avec des effets incontrôlables.

  

"L'avenir est le cadre qui s'imposera à tous, dans l'équité et conformément à ce que requiert la science", a-t-elle ajouté.

Elle faisait allusion à l'accord global, prévu en 2015 et devant entrer en vigueur en 2020, qui engage cette fois-ci tous les pays, dont la Chine premier pollueur mondial, répartissant entre eux les efforts pour limiter le réchauffement.

Les fondations de cet accord devraient être esquissés à Doha.

 

(Pour mémoire : Des rapports alarmants précèdent le sommet de Doha sur les changements climatiques)

 

 La signature d'une seconde période d'engagement de Kyoto, après l'expiration de la première fin 2012, sera l'un des grands dossiers, même si sa portée sera essentiellement symbolique.

Son principe a été acté à Durban, (Afrique du sud), fin 2011. A Doha, les pays devront s'entendre sur la durée de Kyoto 2, ses objectifs de réduction de GES....

Mais Kyoto 2 ne devrait porter que sur 15% des émissions de GES globales, celles de l'Union européenne et l'Australie, puisque le Canada, la Russie et le Japon ne veulent plus participer et que les Etats-Unis n'ont jamais ratifié le traité.

Les pays en développement, néanmoins, tiennent particulièrement au prolongement du seul texte contraignant qui engage les pays industrialisés à réduire leurs GES, au nom de leur "responsabilité historique" dans le dérèglement climatique.

"Le protocole de Kyoto (...) est notre seule assurance que des mesures seront prises", a déclaré l'Alliance des petits Etats insulaires et les Pays les moins avancées, dans un communiqué. "Mais pour l'heure, les engagements pris (pour réduire les GES, ndlr) sont loin de répondre aux impératifs", poursuit-elle.

La question de l'aide aux pays les plus vulnérables devrait également occuper une partie des débats.

 

A Copenhague, fin 2009, la communauté internationale a décidé de débloquer 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020, gérés par un Fonds vert, ainsi qu'une aide d'urgente de 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012.

 

"Dans un mois, l'aide urgente se termine et le Fonds vert est toujours vide", s'inquiète l'ONG Oxfam.

 

La conférence doit se poursuivre jusqu'au 7 décembre. Le 4, les négociateurs seront rejoints par plus de 100 ministres pour conclure un accord, nouvelle étape dans le laborieux processus de négociations lancé en 1995.


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