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À La Une - La femme de la semaine

Rose Hudson-Wilkin, la prêtre qui pourrait ne pas devenir évêque

"La réputation de l'Eglise est en lambeaux", dénonce la vicaire de l’église anglicane qui a voté contre l'ordination des femmes évêques.

Rose Hudson-Wilkin, l'une des premières femmes à avoir été ordonnée prêtre par l'Eglise d'Angleterre en 1994. Carl COURT/

Rose Hudson-Wilkin, l'une des premières femmes à avoir été ordonnée prêtre par l'Eglise d'Angleterre en 1994 et qui était pressentie pour devenir évêque, a fustigé mercredi le vote contre l'ordination des femmes évêques.


"Nous avons privé l'Eglise de tout ce que les femmes pouvaient lui apporter en assumant des responsabilités", a déclaré à l'AFP celle qui est également l'aumônier de la reine Elizabeth II depuis 2007 et du Parlement britannique depuis 2010.
"La réputation de l'Eglise est en lambeaux. Nous ne pouvons pas avoir une société dans laquelle les femmes représentent plus de 50% de la population mais où elles ne peuvent pas diriger l'Eglise", a ajouté cette quinquagénaire charismatique,  aux cheveux courts et au sourire radieux.


Bien que pressentie pour être l'une des premières bénéficiaires du vote de l'Eglise, s'il avait été positif, cette mère de trois enfants, également vicaire de deux églises dans des quartiers pauvres de l'est de Londres, a confié ne pas avoir demandé à devenir évêque, n'ayant "jamais eu de grandes ambitions".
"Ce n'est pas une carrière, c'est une vocation", dit-elle, d'une voix qui a conservé le rythme doux de la Jamaïque, presque 30 ans après son départ de l'île pour la Grande-Bretagne.


"Personnellement, je ne vais pas rester assise à attendre qu'on me nomme évêque. Je pense qu'aucune femme ne va faire ça". Si finalement l'éventualité d'être évêque se présentait, "je devrais alors me demander si c'est ce que Dieu attend de moi", ajoute-t-elle.


Née à Montego Bay en Jamaïque il y a 51 ans, Rose Hudson-Wilkin est venue en Grande-Bretagne en 1985. Elle dit avoir toujours voulu devenir prêtre, mais a dû attendre jusqu'en 1994 l'autorisation de l'Eglise d'Angleterre.
"L'histoire chrétienne est pleine d'attente", confie-t-elle, fataliste, estimant que les partisans de l'ordination de femmes évêques vont désormais devoir patienter quatre années supplémentaires avant de pouvoir remettre le sujet à l'ordre du jour. "Mais je suis convaincue que l'Eglise de Dieu va avancer", souligne-t-elle.


Quant au projet rejeté mardi, elle rappelle qu'il était loin d'être parfait. Le texte prévoyait notamment que les paroissiens traditionalistes refusant l'autorité d'une femme évêque auraient pu s'adresser à un confrère homme.
Ce projet "n'aurait pas été idéal. Beaucoup de sacrifices avaient été consentis. Et au final, il fallait vraiment se demander si ça en valait la peine", dit-elle.


Evoquant la congrégation de sa paroisse, dans l'est de Londres, qu'elle présente comme "un endroit difficile", elle rapporte qu'ils ont été déçus par le vote de mardi: "ils ont honte de l'Eglise".
Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter ses églises, dit-elle, imputant en partie cette popularité à la crise économique qu'affronte  le pays. "Je crois qu'aujourd'hui les gens cherchent de l'espoir là où ils peuvent", a-t-elle conclu.

 

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