L'ancien président Nicolas Sarkozy est le seul à émerger du "champ de ruines" laissé par l'affrontement Copé-Fillon pour la présidence de l'UMP, estiment beaucoup d'éditorialistes mardi.
Jean-François Copé a été proclamé officiellement lundi soir président de l'UMP, en l'emportant d'un cheveu (50,03%, soit 98 voix d'avance), au terme de 24 heures d'intense suspense et d'un rude bras de fer avec son rival François Fillon, qui a "pris acte" du résultat tout en dénonçant "la fracture morale et politique" au sein du parti. Dimanche soir, à l'issue du scrutin, Fillon et Copé avaient revendiqué la victoire.
Jean-François Copé l'a emporté "à l'arraché" sur François Fillon "mais à quel prix ?", se demande Le Parisien, qui souligne que la victoire de Copé "laissera des cicatrices".
"Le parti (UMP) a, ces dernières 24 heures, offert le pire spectacle qu’une formation politique puisse proposer à ses électeurs", cingle Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro, inhabituellement virulent contre le principal parti de droite.
Classé à gauche, mais conscient aussi des limites de celle-ci, Libération qui titre en une "La foire du trône", préfère "rire en voyant les deux prétendants (...) battre le gouvernement à plates coutures en termes d’amateurisme, de couacs majuscules, de dossier mal ficelé, de déclarations contradictoires et de haines tenaces".
Dans l'Humanité (communiste), qui s'essaie aussi au jeu de mot en une : "L'UMP Copé en deux", Patrick Apel-Muller estime que "la gauche n’a aucune raison de se réjouir de cette situation" car "les déceptions accumulées risquent d’apporter du combustible aux flammes frontistes (extrême-droite)".
Analyse partagée par Dominique Quinio dans La Croix pour qui "c'est l’image de la politique qui (...) pâtit" du spectacle offert depuis dimanche soir.
La crise que vient de vivre l'UMP peut ouvrir des perspectives très favorables au Front National (FN) de Marine Le Pen qui veut apparaître comme la première opposante à François Hollande. Panne de leadership, scrutin serré, soupçons de fraudes, le FN a toutes les raisons de se réjouir de la situation. "C'est un scénario qui ne nous est pas désagréable", résumait d'ailleurs lundi le vice-président du FN, Louis Aliot.
Pour Le Monde, "la démocratie française a besoin d'une opposition solide et sérieuse. Pas d'un champ de ruines à droite".
Dans la perspective de la présidentielle de 2017, "aucun des deux prétendants ne s’est montré à la hauteur de l’enjeu", estime, pour sa part, Jacques Camus dans La République du Centre.
"En ces heures tragi-comiques, Copé et Fillon sont apparus pour ce qu’ils sont : deux sous-chefs, pas davantage", renchérit Jean-Claude Souléry dans La Dépêche du Midi.
Daniel Ruiz va même plus loin dans La Montagne en affirmant que "ni le lauréat des recomptages ni son adversaire ne seront le prochain vainqueur de la présidentielle". "L’UMP a désormais besoin urgent de se trouver un recours au tandem explosif Copé-Fillon", insiste Dominique Garraud dans La Charente libre.
Les analyses convergent vers un seul homme que Jean-Michel Helvig (République des Pyrénées) et Philippe Reinhard (Eclair des Pyrénées) présentent comme le "vainqueur par défaut" de la bataille Copé-Fillon : Nicolas Sarkozy. "Nicolas Sarkozy, reviens !", s'exclame d'ailleurs Michel Urvoy dans Ouest France, alors que Jean-Michel Servant ajoute, dans le Midi Libre : "Ils sont devenus fous !".
L'ex-chef de l'Etat, "un absent omniprésent" selon Didier Louis (Courrier picard), "sans chef largement élu, (...) redevient le recours d'une droite déboussolée", explique Patrick Pépin dans Nord-Eclair.
Jean-François Copé a été proclamé officiellement lundi soir président de l'UMP, en l'emportant d'un cheveu (50,03%, soit 98 voix d'avance), au terme de 24 heures d'intense suspense et d'un rude...
UNION d'hypophysaires.
09 h 12, le 20 novembre 2012