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À La Une - Jordanie

"Abdallah, il faut réformer ou partir", crient des milliers de manifestants à Amman

Washington relève une "soif de changement", à l'instar du Printemps arabe.

Dans la nuit du 15 au 16 novembre, des Jordaniens ont de nouveau manifesté, à Amman, contre la hausse des prix de l'essence et du gaz. Le mouvement a débuté mardi. REUTERS/Muhammad Hamed 

Des milliers de Jordaniens ont manifesté vendredi à Amman, certains réclamant le départ du roi Abdallah II, une revendication inédite, tandis que la police les empêchait de s'approcher du palais royal pour protester contre une importante hausse des prix de l'énergie.


"Le peuple veut la réforme du régime. Liberté, à bas le roi Abdallah", ont scandé près de 10.000 manifestants, dont des islamistes, de militants de gauche et des mouvements de jeunesse. "La liberté vient de Dieu. Abdallah, ton temps est révolu", ou "Le peuple veut la chute du régime. Abdallah, il faut réformer ou partir", ont-ils encore crié devant la mosquée Housseini, dans le centre d'Amman.


Les appels au départ du roi et insultes contre sa personne sont rares en Jordanie, où de tels propos sont illégaux et ceux qui les tiennent risquent la prison. "Ceci est la vraie révolte contre la corruption", pouvait-on lire sur une banderole, et "jouer avec les prix, c'est jouer avec le feu" sur une autre.


Selon Zaki Bani Rshied, un dirigeant du parti d'opposition des Frères musulmans, "le nombre de ceux qui réclament la chute du régime et en train d'augmenter à cause des politiques erronées qui ne tiennent pas compte des exigences du peuple". "Cela ne peut pas et ne doit pas être ignoré. Le régime doit mener des réformes avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il averti.


Une nouvelle manifestation était prévue en fin d'après midi près du ministère de l'Intérieur.

Des manifestations similaires mais de moindre ampleur ont eu lieu ailleurs dans le pays, notamment dans le sud, à Tafileh, Kerak et Maan, ainsi qu'à Irbid et Jerash dans le nord.

 

Les troubles ont débuté mardi soir après l'annonce par le gouvernement de hausses d'environ 53% pour le gaz domestique et 12% pour l'essence. Au cours des dernières 48 heures, la police a relevé à travers le pays une centaine d'incidents allant du vol à l'émeute. Les violences ont fait depuis mercredi un mort et 71 blessés.
Ce mouvement de contestation survient deux mois avant des élections législatives prévues le 23 janvier, un scrutin boycotté par les Frères musulmans, principale force politique de l'opposition.

 

 

"Une soif de changement"

Commentant ces développements, la diplomatie américaine a jugé jeudi que les manifestations étaient le signe d'une "soif de changement", à l'instar du Printemps arabe dans des pays voisins.


"Le peuple jordanien a des inquiétudes économiques et politiques et a des aspirations. Nous pensons que la feuille de route du roi Abdallah II pour des réformes y répond. Mais, comme on l'a vu ailleurs, il y a une soif de changement" en Jordanie, a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Mark Toner.
Le diplomate américain a reconnu que la "situation économique était difficile" en Jordanie et a dit "respecter les droits des protestataires, où que ce soit, de manifester de manière pacifique".


Dans la foulée du Printemps arabe amorcé en Tunisie en décembre 2010, la Jordanie a été touchée par des manifestations, petites mais régulières, appelant à des réformes économiques et politiques.
Le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine a plaidé pour un "processus politique élargi qui puisse favoriser la sécurité, la stabilité et le développement économique" en Jordanie.

 

L'Arabie saoudite a pour sa part conseillé à ses ressortissants d'éviter rassemblements publics et universités en Jordanie.

 

Pour mémoire

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Des milliers de Jordaniens ont manifesté vendredi à Amman, certains réclamant le départ du roi Abdallah II, une revendication inédite, tandis que la police les empêchait de s'approcher du palais royal pour protester contre une importante hausse des prix de l'énergie.
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commentaires (8)

Ce n’est pas du tout du même calibre que les Manifestants Sains Syriens houspillant l'Assadiot Baassdiot à Damas ainsi qu’à travers Tout le pays !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 24, le 17 novembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Ce n’est pas du tout du même calibre que les Manifestants Sains Syriens houspillant l'Assadiot Baassdiot à Damas ainsi qu’à travers Tout le pays !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 24, le 17 novembre 2012

  • Attention à un nouveau Septembre noir des années soixante. ! Prenez en compte les Bedouins...

    SAKR LEBNAN

    06 h 53, le 17 novembre 2012

  • C'est la sanction de toute personne qui a collaboré et qui échoue, de la part de ceux qui l'ont mis là.On en a un paquet chez nous, on taira les noms.

    Jaber Kamel

    05 h 59, le 17 novembre 2012

  • Tous ceux qui ont serré la patte des sionistes auront une fin tragique car à ceux-là, leurs peuples ne leur pardonneront rien. Le tour du King hachémite n'est plus très loin. Les seuls qui resteront et qui partiront par les urnes sont ceux qui n'ont jamais perdu boussole en direction de la Palestine et de Jérusalem et aidé la résistance légitime de nos frères Palestiniens, malgré leurs grosses erreurs.

    Ali Farhat

    12 h 26, le 16 novembre 2012

  • Toute L'ASTUCE de ces Israéliens est de POUSSER ce qui reste comme Palestiniens de CISJORDANIE en TRANSJORDANIE....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 59, le 16 novembre 2012

  • Prochain affrontement programmé entre les bédouins et les palestiniens de Jordanie...et là cer sera sans pitié.

    GEDEON Christian

    10 h 56, le 16 novembre 2012

  • Le VIRUS n'a plus de frontières !

    SAKR LEBNAN

    10 h 44, le 16 novembre 2012

  • "Ceci est la vraie révolte contre la corruption", c'est ce que scandaient les protestataires en Jordanie. Mais, afin que ces mouvements de protestations ne degenerent pas eventuellement en une revolution dramatique, il faudrait que la Societe Civile (les NGOs) puisse rapidement prendre la releve et s'addresser directement aux Autorites en exigeant des mesures claires et precises qui seraient susceptibles de rassurer et satisfaire les protestaires. C'est la le veritable role des NGO. Malheureusement elles ne le savent pas, parceque personne ne les a formees dans ce sens. Cette remarque s'applique tout aussi bien a la majeure partie de nos NGOs locales qui ne savent pas, ou ne veulent pas savoir comment jouer les "pompiers locaux" et agir en veritables "representants" des citoyens en colere. A bon entendeur salut pour ceux qui liront ces remarques et feront semblant de ne pas comprendre.

    George Sabat

    08 h 58, le 16 novembre 2012

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