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À La Une - Révolte

"A Gaza, 70 raids=14 martyrs. En Syrie, un raid=70 martyrs"

Les Syriens manifestent en solidarité avec Gaza, contre Assad et Israël.

Des Syriens manifestent à Alep le 16 novembre 2012. AFP PHOTO/FRANCISCO LEONG

Des milliers de Syriens ont manifesté comme chaque semaine pour réclamer le départ du régime à Damas. Mais ce vendredi, ils ont aussi exprimé leur soutien aux Palestiniens de Gaza mettant sur le même plan Israël et le régime Assad.

 

Dans la ville de Kafar Nabal, les manifestants ont souligné que le régime syrien tout comme Israël justifie ses opérations par la lutte contre le terrorisme.

Sur des photos des manifestants dans la ville de Kafar Nabal (nord) postées sur la page Facebook de la Révolution syrienne, on peut voir deux missiles, l'un frappé du drapeau syrien et l'autre de l'étoile de David, plantés dans le sol au milieu d'une fumée et ces mots : "Guerre contre le terrorisme".

"A Gaza, 70 raids = 14 martyrs. En Syrie, un raid = 70 martyrs", peut-on lire sur une pancarte brandie par un homme à Nassib, dans la province de Deraa (sud), selon une vidéo postée sur Youtube, en référence à la guerre qui ravage le pays et a fait en vingt mois 39.000 morts.

"Assad et Israël sont les deux faces de la même pièce de monnaie", explique à l'AFP un militant de cette ville Abou Ghazi, joint via internet.

Dans un dessin sur la page Facebook de la révolution, un enfant regarde deux villes en feu alors que les obus tombent du ciel. "C'est Gaza ou Damas papa?" et le père de répondre : "Mon petit c'est la même chose".

 

 

Damas bombardée

Les autorités syriennes ont, elle aussi, condamné les "atrocités" commises par Israël dans la bande de Gaza, tout en continuant de réprimer violemment la révolte sur le terrain.

 

Damas et sa banlieue proche étaient bombardés vendredi par l'armée syrienne, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) alors que des habitants de la capitale ont indiqué à l'AFP ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit en raison des pilonnages. Les combats les plus violents ont eu lieu à Tadamoun, théâtre d'une guerre urbaine, l'armée tentant de prendre rue par rue du terrain face aux insurgés qui se défendent bec et ongle, selon l'OSDH.

 

Selon des militants et l'OSDH, les bombardements visaient aussi les villes de Mouadamiya al-Cham et de Hajar al-Aswad, au sud-ouest de Damas.

 

Au sud de la capitale, les rebelles ont abattu un hélicoptère dans la région d'al-Bouwayda où se déroulent de très violents combats, a-t-on appris de même source.

La périphérie est, place forte des rebelles, a été également visée, notamment Douma et Erbine, a indiqué dans un communiqué l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni s'appuyant sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires du pays.

 

Dans la capitale, au coeur des combats depuis près de deux semaines, la vie des civils est un peu plus compliquée chaque jour. "Plus de la moitié des rues, notamment les plus petites, sont fermées à la circulation", se lamente ainsi Abou Mohammed, chauffeur de taxi. Et pour corser un peu plus l'affaire encore, les barrages se sont multipliés.

 

(Repère : Cartographie des combats à Damas et sa région)
 

A Alep, une personne a été tuée et quatre autres blessées vendredi soir dans un attentat suicide à la voiture piégée dans le nord-ouest de la ville, a annoncé la télévision officielle syrienne. Des habitants du quartier Seryan, où s'est produit l'attentat, ont déclaré à l'AFP qu'une voiture conduite par un kamikaze avait foncé sur un poste de contrôle de l'armée, près de l'hôpital français.

Début octobre, un groupe jihadiste, le Front al-Nosra, avait revendiqué un double attentat à la voiture piégée qui avait fait au moins 48 morts dans le centre d'Alep.

 

Dans la province de Homs (centre), les forces du régime ont tenté de prendre la ville de Rastane où des combats violents les ont opposées aux rebelles.

 

Selon un bilan provisoire de l'OSDH, les violences ont fait vendredi 62 morts, dont 22 civils, 29 soldats et 11 rebelles.

 

Vers une reconnaissance britannique de l'opposition

Sur le front diplomatique, quatre jours après avoir reconnu la nouvelle Coalition comme "seule représentante légitime du peuple syrien" et évoqué la nécessité de revoir l'embargo européen sur les armes pour aider l'opposition, François Hollande doit recevoir samedi le chef de la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne, Ahmad Moaz al-Khatib.

 

Jusqu'à présent, seuls la France, les pays du Golfe et la Turquie ont reconnu l'opposition remodelée comme "la seule représentante" du peuple syrien.

 

Alors que les Etats-Unis ne considèrent la nouvelle Coalition que comme "une" représentante légitime du peuple syrien, le Royaume-Uni pourrait se prononcer dans "les jours prochains" sur la reconnaissance de la Coalition de l'opposition comme seul représentant du peuple syrien.

En attendant, la Grande-Bretagne qui a accueilli vendredi Ahmad Moaz al-Khatib ne l'a reçu que par son chef de la diplomatie, William Hague. Ce dernier s'est néanmoins dit "encouragé par ce qu'il a entendu de la part des responsables de la coalition", à l'issue d'un entretien avec M. Khatib, et ses adjoints Riad Seif et Souhair al-Atassi. Il a toutefois insisté sur la nécessité pour l'opposition de respecter les minorités, de "finaliser" sa structure et de "montrer son réel engagement à respecter les droits de l'Homme". La décision de Londres devrait être une question de "jours", a précisé M. Hague.

 

Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a, par ailleurs, réitéré vendredi ses craintes de voir le conflit syrien se propager à des pays voisins, à un moment où Israël se disait prêt à intensifier sa riposte à des tirs de roquettes venus de Gaza.

"La Syrie pourrait avoir un intérêt à la propagation du conflit vers d'autres pays de la région pour diluer l'attention portée à son conflit intérieur", a affirmé M. Rasmussen devant des étudiants à l'université d'Odense (Danemark), lors d'une conférence retransmise sur internet.

 

 

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