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À La Une - Proche-Orient

Deux roquettes tombent près de Tel-Aviv, 16 morts en deux jours

Les Palestiniens sont impatients de se lancer dans le jihad, affirme Mechaal ; le Premier ministre égyptien se rend vendredi à Gaza.

Une Israélienne manifestant contre l'offensive de l'armée israélienne à Gaza. Gali Tibbon/

Huit Palestiniens ont été tués jeudi dans des raids de l'aviation israélienne contre la bande de Gaza et trois civils israéliens par un tir de roquette dans le sud d'Israël, selon des sources palestiniennes et israéliennes.

 

Au total, 16 Palestiniens ont péri, dont deux mineurs et une femme, et au moins 150 ont été blessés depuis le début de l'opération "Pilier de Défense" déclenchée mercredi après-midi avec l'assassinat ciblé du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari, selon des sources médicales.

 

Cinq des Palestiniens tués jeudi étaient des membres de la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, a précisé ce groupe. Les deux autres sont un homme de 60 ans de Beit Lahiya (nord du territoire) et un enfant qui a succombé à ses blessures à Khan Younès (sud), a indiqué Achraf al-Qoudra, porte-parole des services de santé du Hamas, au pouvoir à Gaza.

 

L'armée israélienne a effectué "environ 150 frappes sur Gaza" depuis la mort d'Ahmad Jaabari, et les frappes continuaient à un rythme soutenu à la mi-journée, selon les correspondants de l'AFP.

Les funérailles d'Ahmad Jaabari se déroulaient dans la matinée en présence de milliers de personnes, dont des dizaines de militants armés du Hamas, a constaté l'AFP. Mais aucun dirigeant important de la formation radicale n'était visible.

 

Jihad al-Masharawi, employé de la BBC en langue arabe, transportant le

corps de son enfant de onze mois, tué mercredi dans un raid israélien à Gaza.

Mohammed Salem/Reuters

 

En Israël, trois personnes ont été tuées en début de matinée par une roquette tirée sur la ville de Kyriat Malachi (sud d'Israël), à 30 kilomètres de la bande de Gaza, a indiqué la police.

"Trois personnes ont été tuées et deux autres légèrement blessées par un tir de roquette Grad contre un immeuble d'habitation à Kyriat Malachi", a précisé à l'AFP le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld.

Plus tard, les médias israéliens ont évoqué six blessés, dont deux bébés. Les victimes, dans cette petite ville pauvre, sont un homme et son épouse âgés d'une trentaine d'années ainsi qu'une femme de 20 ans, ont ajouté ces médias.

La télévision a diffusé des images d'un appartement dévasté, au dernier étage d'un immeuble touché de plein fouet par un projectile.

 

Dans la soirée, une roquette tirée de la bande de Gaza est tombée sur Tel Aviv sans faire de victime, a annoncé la radio militaire israélienne. Un peu plus tard, l'armée a précisé que la roquette est tombée en mer.

Les habitants de la plus grande ville du pays se sont précipités dans les abris lorsque les sirènes se sont déclenchées.

A Gaza, le Jihad islamique a revendiqué ce tir.

Selon les médias israéliens, c'est la première fois que l'agglomération de Tel Aviv est touchée par des projectiles depuis les missiles Scud tirés par l'Irak en 1991.

Un peu plus tôt, une autre roquette s'était abattue à 15 km au sud-est de la métropole israélienne, sans faire de blessé ni de dégât majeur.

Selon les experts, le projectile - qui a atterri dans une zone inhabitée - pourrait être une roquette Fajr-5, de fabrication iranienne, qui a une portée maximale de 75 km.

 

La police a fait état de salves de roquettes tirées de Gaza sans discontinuer sur le sud d'Israël, notamment sur les villes d'Ashdod, Ashkelon, Gan Yavné, Kyriat Gat et Beersheva, la capitale de Néguev, à 40 km du territoire palestinien, causant des dégâts matériels. Selon un bilan de l'armée à la mi-journée, près de 200 roquettes se sont abattues sur le territoire israélien depuis le début de l'attaque israélienne, dont 48 ont été interceptées par le système antimissile Iron Dome.

 

Dans ce contexte, les cours dans les écoles ont été suspendus dans toutes les agglomérations du sud d'Israël situées dans un rayon de 40 km de la bande de Gaza. La Défense passive a également appelé la population à rester à proximité des abris et à éviter tout rassemblement jusqu'à nouvel ordre.

 

Israël appelle la population à s'éloigner des installations du Hamas

Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué avoir visé dans la nuit de mercredi à jeudi "une centaine de roquettes à moyenne et longue portée et des infrastructures", endommageant ainsi "de façon significative les capacités du Hamas à tirer des roquettes ainsi que ses dépôts de munitions".

"L'aviation a en outre visé divers groupes qui s'apprêtaient à tirer des roquettes contre le sud d'Israël. Des chars ont aussi ouvert le feu", a ajouté l'armée.

"Les sites de roquettes Fajr-5 du Hamas ont été très sérieusement touchés, de même que ses installations de production d'armements et ses dépôts d'armes", a de son côté indiqué à l'AFP la porte-parole de l'armée israélienne, Avital Leibovich.

 

Une roquette, tirée de Gaza vers Israël, le 15 novembre 2012, au deuxième

jour de l'opération militaire israélienne "Pilier de Défense". Amir Cohen/Reuters

 

 

Alors que mercredi soir, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu avait évoqué, en des termes à peine voilés, la possibilité d'une offensive terrestre, ("Et si cela est nécessaire les forces de défense israéliennes sont prêtes à élargir l’opération. Nous continuerons de tout faire pour protéger nos citoyens"), le ministre israélien de l'Éducation Guidéon Saar, proche de M. Netanyahu, a indiqué à la radio publique israélienne qu'"aucune décision n'a été prise pour le déclenchement d'une opération terrestre contre la bande de Gaza". "Une telle opération n'est pas exclue et l'armée y est prête", a-t-il néanmoins ajouté.

 

Le Hamas réagit

En voyage au Soudan, Khaled Mechaal, le chef en exil du Hamas a affirmé qu'Israël ne l'emportera jamais à Gaza.

"Les Palestiniens et les Palestiniennes continueront à résister", a-t-il lancé lors d'une conférence réunissant à Khartoum des islamistes soudanais, assurant que "des femmes et des hommes (guerre sainte) et le martyre".

"J'appelle mes frères qui ont le doigt sur la gâchette à mener cette bataille avec sagesse et courage", a-t-il ajouté, assurant que "la guerre contre l'ennemi va se poursuivre même après que Jaabari nous a quittés".

 

"Nous ne nous laisserons plus abuser par les duperies de l'occupation. Nous considérons que discuter d'une trêve en ce moment reviendrait à fournir une couverture supplémentaire à la poursuite de l'escalade contre Gaza", a pour sa part déclaré Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas, lors d'une conférence de presse à Gaza.

 

Soutien égyptien au Hamas

L’Égypte, qui avait contribué à l'accalmie observée la veille après trois jours d'affrontements, a, de son côté, rappelé son ambassadeur en Israël en signe de protestation.

Le Premier ministre égyptien Hicham Qandil doit se rendre vendredi dans la bande de Gaza. Il sera accompagné de plusieurs ministres, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement du Hamas, Taher al-Nounou.

"Nous saluons cette visite et apprécions cette position courageuse", a-t-il ajouté, estimant qu'elle "confirmait le soutien de la direction, du gouvernement et du peuple égyptiens au peuple palestinien qui subit la guerre israélienne contre la bande de Gaza".

 

"Les Israéliens doivent réaliser que cette agression, nous ne l'acceptons pas et qu'elle ne peut mener qu'à de l'instabilité dans la région", a déclaré jeudi le président Mohamed Morsi, un ancien cadre des Frères musulmans, dont le Hamas est issu.

 

Des secouristes palestiniens tentent de rescussiter un homme touché par

un raid israélien à Gaza. Marco Longari/AFP

 

 

A Washington, la Maison Blanche a affirmé jeudi qu'il n'y avait "aucune justification pour la violence" du Hamas, qui "ne fait rien pour aider les Palestiniens".

Mercredi soir, l'ambassadrice américaine Susan Rice avait réaffirmé, à l'ONU, le soutien ferme des États-Unis à l'État hébreu face aux attaques "brutales" du Hamas.

Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni en urgence dans la nuit de mercredi à jeudi pour discuter des raids israéliens contre la bande de Gaza, mais sans finalement prendre de décision ni publier de communiqué.

 

Le président américain Barack Obama s'est, de son côté,  entretenu par téléphone avec Benjamin Netanyahu et le président égyptien Mohamed Morsi pour réaffirmer le droit d'Israël à l'auto-défense, a annoncé la Maison blanche. "Le président a demandé au Premier ministre Netanyahu de faire tout son possible pour éviter des victimes civiles. Les deux ont été d'accord pour dire que le Hamas doit cesser ses attaques sur Israël pour permettre de désamorcer (la crise)", lit-on dans le communiqué de la Maison blanche. "Le président s'est aussi entretenu avec le président Morsi compte tenu du rôle central de l’Égypte dans la préservation de la sécurité régionale. Lors de leur conversation, le président Obama a condamné le tir de roquettes à partir de Gaza vers Israël et réaffirmé le droit d'Israël à l'auto-défense", précisent les services du président.

 

Côté français, Le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, a déclaré à la radio RTL qu'Israël, "bien sûr, a droit à se défendre mais on n'arrive à rien en pratiquant un regain de violence". Le ministre a lancé un appel à une "désescalade et à la retenue" entre Israéliens et Palestiniens.

 

Le Premier ministre du Qatar Hamad Ben Jassem Al-Thani a, pour sa part, averti pour sa part qu'Israël ne devrait pas rester impuni après ses raids meurtriers sur Gaza.

Le Qatar vient de promettre des investissements de 400 millions de dollars pour la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par l'opération israélienne "Plomb durci" en décembre 2008-janvier 2009.

Ces investissements avaient été annoncés lors de la visite "historique" que l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, avait effectuée le 23 octobre à Gaza, la première d'un chef d’État depuis que le mouvement islamiste Hamas a pris le contrôle du territoire en 2007.

 

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