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À La Une - crise

Journée de colère en Europe contre l'austérité

Des centaines de milliers de manifestants dans les rues en Espagne, en Italie, en France, au Portugal et en Grèce.

Manifestation à Rome lors d'une journée de mobilisation contre l'austérité, le chômage et la précarité, le 14 novembre 2012. FILIPPO MONTEFORTE/

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues mercredi à travers l'Europe, pour une journée de mobilisation contre l'austérité, le chômage et la précarité.

 
En Italie, une grève de quatre heures a été organisée à l'appel de la principale confédération syndicale, la CGIL.

La mobilisation a été ponctuée de quelques incidents, un policier ayant été grièvement blessé dans des heurts en marge des manifestations. C'est à Turin, dans le nord du pays, que les affrontements les plus sérieux ont éclaté, lorsque des autonomes ont roué de coups un policier, brisant son casque et lui cassant un bras.
"L'Europe se réveille aujourd'hui, de Rome à Madrid et Athènes", lançait Mario Nobile, un étudiant italien de 23 ans.


Alors que la croissance dans la zone euro devrait rester au point mort (+0,1%) en 2013, selon la Commission européenne, le Fonds monétaire international a lui-même averti récemment que les politiques d'austérité risquaient de devenir "politiquement et socialement intenables".

 

 

Heurts entre manifestants et policiers à Rome... FILIPPO MONTEFORTE/AFP

 


A Madrid, des centaines de milliers de manifestants, selon des estimations de l'AFP, ont défilé mercredi soir contre la politique d'austérité menée par le gouvernement de droite, les coupes budgétaires dans la santé et l'éducation ou la hausse de la TVA.

Une immense marée humaine, répondant à l'appel des syndicats dans le cadre d'une journée européenne, était massée sur les avenues du centre de la capitale espagnole sous le slogan: "Ils nous privent de notre avenir, il y a des coupables, il y a des solutions".


"Une nuit magnifique à Madrid", a lancé le secrétaire général du syndicat Comisiones Obreras (CCOO), Ignacio Fernandez Toxo, prenant la parole devant la foule, en assurant que "plus d'un million de personnes" participaient à la manifestation dans la capitale.


Pendant que le défilé syndical avançait lentement sur les grandes avenues, des centaines d'autres manifestants, rassemblés à l'appel de la mouvance des indignés, étaient massés face au barrage de la police anti-émeutes qui bloquait l'accès à la Chambre basse du Parlement, dans un face-à-face tendu.
A plusieurs reprises, les policiers sont sortis à l'extérieur du barrage, tentant de repousser les manifestants, parmi lesquels des jeunes, le visage masqué avec des écharpes.


Des dizaines de milliers d'autres personnes ont manifesté à Barcelone, la deuxième ville d'Espagne, selon un journaliste de l'AFP. Environ 120 manifestations étaient prévues à travers le pays.


Depuis le matin, l'Espagne vivait au ralenti pour la deuxième grève générale depuis l'arrivée au pouvoir il y a moins d'un an du gouvernement de Mariano Rajoy.

Dans la journée, la police anti-émeutes a dispersé à coups de matraques, tirant en l'air des balles en caoutchouc, des centaines de manifestants dans la capitale espagnole. 

 

 

 

... ainsi qu'à Madrid. DOMINIQUE FAGET/AFP

 

 

Depuis la dernière grève du 29 mars, les manifestations se succèdent contre la politique d'austérité menée par le gouvernement, qui prévoit 150 milliards d'euros d'économies d'ici à 2014 et frappe durement les plus modestes.


Le Portugal lui aussi tournait au ralenti, avec les trains et métros à l'arrêt et de nombreux avions cloués au sol, lors de cette journée de protestation.
Plusieurs milliers de personnes ont également manifesté dans le centre de Lisbonne pour protester contre les mesures d'austérité du gouvernement, à l'occasion d'une grève générale qui a principalement affecté les transports et services publics.

 

"Ils ont privatisé l’eau, ils nationalisent la faim", "Dehors le gouvernement, fin de l’austérité", "A bas le gouvernement, traître à la nation", pouvait-on lire sur quelques unes des banderoles agitées par les protestataires, réunis à l'appel du principal syndicat portugais, la CGTP, à l’origine de la grève générale.
"Cette grève est une des plus grandes jamais réalisées au Portugal. C’est la grève générale de l’indignation !", a lancé le secrétaire général de la CGTP, Armenio Carlos.


Des personnes appartenant au mouvement des "Indignés", des travailleurs précaires, et des dockers, en grève depuis plusieurs semaines, ont également participé au défilé qui a s'est terminé devant le siège du Parlement. De nombreux dockers clamaient leur exaspération et faisaient exploser des pétards.

 


Manifestation contre l'austérité à Lisbonne. PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP

 

 

En France, des milliers de salariés sont descendus dans la rue "pour l'emploi, la solidarité en Europe et contre l'austérité", dans le cadre de la journée de mobilisation syndicale européenne.
Des défilés étaient organisées dans 130 villes de France à l'appel de cinq confédérations syndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa). A Paris, les manifestants ont défilé en scandant "L'austérité nuit gravement à la santé".


Cette journée est "un acte fort qui doit être entendu par tous les chefs d'Etat européens", a déclaré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, qui s'en est pris au "politiques d'austérité" en Europe et en France.
"Dès lors que l'on a le gel des salaires, l'annonce d'augmentation d'impôts, la baisse des dépenses publiques, c'est une politique d'austérité", a-t-il dit, faisant allusion aux restrictions budgétaires et aux hausses d'impôt décidées par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

 

Son homologue de la CFDT (réformiste) François Chérèque, a adressé un message "à tous les chefs d'Etat des pays européens", et "j'y inclus le chef d'Etat de la France" François Hollande. "Hier il nous a dit qu'il était capable d'infléchir la situation européenne, eh bien puisqu'il est capable, qu'il relaie notre appel".
François Hollande a affirmé mardi devant la presse que les manifestations ne mettaient en "pas en cause" sa politique, mais plutôt la soutenaient.

 

(Lire aussi: "Opération séduction" globalement réussie pour Hollande, selon la presse)

 

 

Manifestation à Paris "pour l'emploi, la solidarité en Europe et contre l'austérité"

FRED DUFOUR/AFP

 

Les leaders du Parti communiste et de la gauche radicale ont participé à la manifestation parisienne.
L'austérité "ne marche nulle part, ça ne sert qu'à une chose, prendre et prendre toujours plus de richesse pour récompenser la finance, c'est absurde", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, candidat à la dernière élection présidentielle (11%).


Le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent a appelé les citoyens à s'engager "en faveur de choix politiques alternatifs, "si on veut que la victoire contre (Nicolas) Sarkozy au printemps dernier ne débouche pas sur une nouvelle impasse et un nouvel échec qui ne serviraient que la droite et l'extrême droite".

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues mercredi à travers l'Europe, pour une journée de mobilisation contre l'austérité, le chômage et la précarité.
 En Italie, une grève de quatre heures a été organisée à l'appel de la principale confédération syndicale, la CGIL.
La mobilisation a été ponctuée de quelques incidents, un policier ayant été...
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