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À La Une - proche-orient

Israël annonce une opération à Gaza, le Hamas promet l'"enfer"

Plus de 20 raids aériens, sept Palestiniens tués dont le chef militaire du Hamas ; La Ligue arabe prépare une réunion d'urgence.

Des civils palestiniens fuient leurs maisons après le lancement par Israël d'une opération militaire à Gaza, le 14 novembre 2012. MOHAMMED ABED/AFP

Le chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari, a été tué mercredi à Gaza par un raid de l'armée israélienne qui a lancé une opération contre les groupes armés du territoire palestinien.

Ahmad Jaabari, tué dans l'après-midi avec son garde du corps par un raid aérien visant une voiture dans la ville de Gaza, est le plus important chef militaire palestinien à avoir été frappé par une "élimination ciblée" depuis la fin de la dévastatrice offensive israélienne de janvier 2009.


Une vingtaine de raids israéliens ont ensuite frappé la bande de Gaza. Les raids ont fait au total sept morts, dont Ahmad Jaabari, et 60 blessés, selon des sources médicales.

Mais selon le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, neuf personnes ont été tuées dans les raids israéliens, et "ce chiffre va augmenter".

 

Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué avoir visé des "sites (de lancement) de roquettes de longue portée (plus de 40 kilomètres) opérés par le Hamas", estimant avoir porté "un coup significatif à la capacité de lancer des roquettes et aux entrepôts de munitions" du Hamas et d'autres groupes armés de la bande de Gaza.

 

En représailles, au moins sept roquettes tirées de Gaza se sont abattues sur le territoire israélien sans faire de blessé ni de dégât majeur, tandis que 13 autres ont été interceptées par le système de défense anti-missile "Dôme de fer", selon la police.

 

Ces frappes interviennent au lendemain d'une journée d'accalmie, après trois jours d'affrontements pendant lesquels sept Palestiniens, quatre civils et trois combattants, avaient été tués, et huit Israéliens, dont quatre soldats, blessés.

 

Une opération militaire annoncée quelques minutes après le raid contre la voiture du chef militaire du Hamas. "Après les tirs de roquettes de ces derniers jours contre Israël, le chef d'état-major a décidé d'autoriser une opération contre les organisations terroristes de Gaza, le Hamas, le Jihad islamique et d'autres organisations", a déclaré la porte-parole de l'armée israélienne.

 

L'armée israélienne s'est même dite prête à lancer une opération terrestre dans l'enclave palestinienne "si nécessaire".

"Toutes les options sont sur la table", a déclaré un porte-parole militaire sur son compte officiel Twitter.

 

"Aujourd'hui, nous avons adressé un message clair au Hamas et aux autres organisations terroristes, et si cela devient nécessaire nous sommes prêts à étendre l'opération", a pour sa part déclaré mercredi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse télévisée.

 

La voiture du chef militaire du Hamas visé par un raid israélien mercredi à Gaza.

MAHMUD HAMS/AFP

 

 

Israël a "ouvert les portes de l'enfer"

Après l'assassinat de son chef, la branche armée du Hamas n'a pas tardé à réagir, promettant dans un communiqué une riposte massive à Israël. Les Brigades Ezzedine al-Qassam déclarent "porter le deuil d'un de leurs principaux chefs, Ahmad Jaabari t s'engagent à continuer sur le chemin de la résistance", selon le texte, assurant que "l'occupant a ouvert sur lui-même les portes de l'enfer".

Avant même l'annonce officielle de la mort, des centaines de membres des Brigades Ezzedine al-Qassam s'étaient rassemblés en criant vengeance autour de l'hôpital Al-Chifa, ou avait été conduit leur chef.

 

Le porte-parole du gouvernement du Hamas à Gaza, Taher al-Nounou, a déclaré à l'AFP qu'"Israël portait la responsabilité de ces crimes et de leurs graves conséquences". "Nous demandons à la communauté internationale d'arrêter le massacre de notre peuple, qui a le droit de se défendre", a-t-il plaidé.

 

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré pour sa part à l'AFP qu'"il semblait qu'Israël préparait une agression globale dans la bande de Gaza, malgré les efforts égyptiens pour parvenir à une accalmie".

Selon des témoins palestiniens, des dizaines de chars israéliens étaient stationnés à l'extérieur de la bande de Gaza, près de la barrière de sécurité entre Israël et le territoire palestinien.

 

La Ligue arabe prépare de son côté une réunion d'urgence, a indiqué une source de la Ligue au Caire, après que le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et le président Mahmoud Abbas ont tous deux appelé à une telle réunion.

 

L'Egypte, qui joue les intermédiaires entre le Hamas et Israël à chaque flambée de violences dans la bande de Gaza, a rappelé de son côté son ambassadeur en Israël, selon la présidence égyptienne.

Et Damas a condamné les "crimes sauvages" commis par Israël dans la bande de Gaza, appelant la communauté internationale à faire pression sur l'Etat hébreu.

Aux Etats-Unis, le Pentagone a indiqué "surveiller de près la situation" à Gaza, affirmant le droit d'Israël à se "défendre contre le terrorisme". Lors d'une conversation téléphonique avec le président américain Barack Obama, le chef de l'Etat israélien Shimon Peres lui a "expliqué les motivations" de l'opération, selon un communiqué de son bureau.

 

La France, "extrêmement préoccupée", a appelé pour sa part Israéliens et Palestiniens à "s'abstenir de toute escalade de la violence", selon le ministère français des Affaires étrangères.


 

 

Ahmad Jaabari, chef de la branche armée du Hamas.

REUTERS/Hamas Office/Handout

 

 

Jaabari, apparu en public le 18 octobre 2011 lors de la remise du soldat israélien Gilad Shalit aux médiateurs égyptiens, a rejoint le Hamas lors de sa détention par Israël après son arrestation en 1982 pour planification d'opérations anti-israéliennes.

 

Officiellement lieutenant des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, Mohammad Deïf, Ahmad Jaabari tait connu à Gaza comme "le général", ou "le chef d'état-major".

En 2003, il est devenu, de fait, le chef exécutif de la branche armée du Hamas à la suite d'un raid israélien au cours duquel Mohammad Deïf a été blessé.

 

Lui-même n'avait pas été épargné par les tentatives d'assassinat israéliennes, dont un raid aérien en 2004 avait coûté la vie à son fils aîné, son frère et plusieurs de ses cousins.

Le chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari, a été tué mercredi à Gaza par un raid de l'armée israélienne qui a lancé une opération contre les groupes armés du territoire palestinien.
Ahmad Jaabari, tué dans l'après-midi avec son garde du corps par un raid aérien visant une voiture dans la ville de Gaza, est le plus important chef militaire palestinien à avoir été...
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