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À La Une - Société

Liban : Des restaurants « jouent » avec la loi antitabac

Quelques restaurants ne respectant pas la loi reçoivent peu, voire pas d’avertissements de la part de la police.

Certains restaurants libanais prennent des libertés et créent des espaces fumeurs non conformes à la loi antitabac.

De plus en plus de restaurants jouent sur des situations ambiguës pour laisser leurs clients fumer le narguilé. Pourtant, la loi reste claire : il est interdit de fumer dans un espace fermé, c’est-à-dire un espace avec un toit et plus de deux murs. C’est pourquoi, afin de ne pas perdre leur clientèle, les restaurants ouvrent désormais leurs baies vitrées sur au moins deux côtés. La pratique, devenue courante et conforme à la loi, est apparemment acceptée par la police. Cependant, certains restaurateurs prennent des libertés et n’ouvrent parfois qu’un seul côté, légèrement le toit, ou seulement les fenêtres pour laisser passer un courant d’air.


Hier en début d’après-midi, sur la rue Monnot, les espaces où il est possible de fumer étaient bien plus remplis que les espaces non-fumeurs, totalement vides. Directeur dans un restaurant de cette rue, Ricardo affirme qu’ici « tout le monde vient pour fumer la chicha ». Deux petits espaces fumeurs ont été aménagés, avec seulement un côté ouvert vers l’extérieur. Sur l’un des deux, on ouvre également les fenêtres pour que s’échappe un courant d’air. Techniquement, cette situation n’est pas légale. Mais Ricardo explique que la police est déjà passée plusieurs fois et n’a jamais lancé le moindre avertissement.


Idem dans un restaurant voisin. On n’ouvre qu’un seul côté pour l’espace fumeurs. Le toit est également ouvert à moitié, sauf en cas de pluie. Ici, la police n’est jamais passée. Et si une amende devait tomber, cela ne changerait rien. « On préfère payer et garder nos clients », explique l’un des serveurs.

« Il s’agit de faire respecter la loi »
L’hiver approchant, ce genre de cas risque de se multiplier. En cas de pluie forte, les restaurants refermeront peu à peu leurs baies vitrées tout en laissant les clients fumer. La police, qui au départ faisait appliquer la loi de manière efficace, agit beaucoup moins, sous la pression des manifestations, et tout particulièrement celle de mercredi dernier. Selon la vice-présidente du Tobacco Free Initiative, Rania Baroud, les infractions à la loi se sont multipliées ce week-end depuis que quelques patrons de restaurants ont publiquement affirmé qu’ils n’allaient plus respecter la loi.


Le président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, déplore « un relâchement des mesures pour faire appliquer la loi » et « un laxisme de la part de plusieurs ministères ». Rappelant que la loi fut votée à l’unanimité par les députés, il dénonce le « vide au niveau du gouvernement ». « Les autres entreprises du secteur privé appliquent la loi à la lettre », dit-il.


Représentant le TFI et le Tobacco Control Citizen Watch, une association regroupant des citoyens et des membres d’ONG qui veillent à l’application de la loi, Rania Baroud participait hier à une réunion avec le ministre du Tourisme. Elle a insisté sur le fait que la loi devait continuer à être respectée, précisant que le ministre lui a affirmé son engagement dans ce sens. « Il ne s’agit pas seulement de la loi antitabac, il s’agit de faire respecter la loi tout court », a-t-il souligné. Elle rappelle que le 17 octobre dernier, dix-sept présidents de syndicat, cinq présidents d’université et près de cent ONG ont dit non à un possible amendement lors d’un séminaire. Étaient également présents cinq présidents de bloc parlementaire : Sethrida Geagea, Michel Aoun, Fouad Siniora, Walid Joumblatt et Samy Gemayel.

 

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