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À La Une - Citoyen grognon

Non-fumeur exaspéré !

Pour le citoyen non fumeur, la loi antitabac est une aubaine. Un miracle, dans un pays qui ne s’est jamais préoccupé du bien-être de ses habitants, encore moins de leur santé.
Depuis son adoption, en septembre dernier, c’est avec plaisir et tranquillité qu’il profite, le non-fumeur, de lieux publics fermés débarrassés de la fumée suffocante du tabac. De lieux plus sains, où l’air est respirable, où il se rend en famille avec plaisir. Où il emmène sans hésiter son petit dernier qui souffre de troubles respiratoires. Où il peut désormais convier ses vieux à la santé chancelante. Où il passe du bon temps, sans avoir dans le nez la fumée du voisin qui n’en finit pas de tirer sur son cigare.
Quoi de plus agréable pour le non-fumeur que d’aller au supermarché où plus aucun client ne déambule, cigarette au bec, dans les rayons de fromages et de charcuterie ! Quoi de plus plaisant aussi que de s’installer chez le coiffeur sans avoir la cigarette de la cliente d’à côté insolemment posée sous votre nez !
Au restaurant, il est désormais roi, le non-fumeur. Fini le temps où il devait supporter en silence les relents du narguilé de la table d’à côté, parce qu’il n’existait pas le moindre espace non-fumeur pour l’accueillir. Il ne compte plus le nombre de fois où il a quitté la table, les yeux rougis par cette tabagie à outrance, les poumons meurtris d’avoir absorbé la fumée des autres. Ces autres qui grillaient les cigarettes l’une après l’autre, indifférents à sa souffrance.
Au travail, où on le traitait d’intolérant, il savoure désormais avec soulagement l’air ambiant. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, il puait la cigarette en rentrant chez lui le soir, jusque dans ses habits, jusque dans ses cheveux.
Même dans l’administration publique, il se sent désormais plus à l’aise. Car il n’a plus à supporter l’odeur de la cendre froide, ni la saleté des mégots jetés par terre avec négligence, jusqu’à l’intérieur des locaux.
C’est donc avec contrariété, voire exaspération, que le non-fumeur observe la montée au créneau des restaurateurs et du secteur touristique, qui réclament à cor et à cri l’amendement de la loi 174. Et qui massacrent carrément cette loi, responsable de tous leurs maux, comme ils le prétendent... Depuis la baisse catastrophique de la fréquentation des établissements jusqu’au renvoi de la main-d’œuvre. Alors que tout le monde sait pertinemment bien que la situation politico-sécuritaire est au plus bas et que les pays du Golfe ont interdit à leurs ressortissants de venir au Liban.
Certes, il serait injuste, voire malhonnête, de nier les répercussions de la loi antitabac sur un secteur déjà en difficulté. Il serait aussi indécent de ne pas reconnaître que l’application de cette loi portera un coup fatal aux « bars à chicha », qui se sont implantés en force ces dernières années.
Mais il ne faut pas perdre de vue la vocation de la loi antitabac, qui est de préserver la santé de chacun, qu’il soit client ou garçon de café, qu’il soit libanais ou étranger. Alors pourquoi ne pas essayer de faire avec et s’adapter progressivement, comme ont réussi à le faire les restaurateurs et les consommateurs européens, après quelques mois de désarroi ?
Car après tout, la clientèle n’est pas uniquement composée de fumeurs... et cette catégorie entend bien se faire entendre.
Pour le citoyen non fumeur, la loi antitabac est une aubaine. Un miracle, dans un pays qui ne s’est jamais préoccupé du bien-être de ses habitants, encore moins de leur santé.Depuis son adoption, en septembre dernier, c’est avec plaisir et tranquillité qu’il profite, le non-fumeur, de lieux publics fermés débarrassés de la fumée suffocante du tabac. De lieux plus sains,...

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