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À La Une - Résolution 1559

Roed-Larsen : Dans un État démocratique, aucun parti politique ne saurait avoir une milice

Chargé par Ban Ki-moon d’assurer le suivi de l’application de la résolution 1559, Terjé Roed-Larsen a présenté hier le seizième rapport au Conseil de sécurité, prévenant d’emblée, une nouvelle fois, de « l’absence de tout progrès tangible » en ce qui concerne l’application des principales dispositions de la résolution, « les plus difficiles à mettre en œuvre », un statu quo qui continue de menacer la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique du Liban.
« Le secrétaire général de l’ONU a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation de constater que le Liban n’était pas à l’abri de l’agitation régionale », a-t-il indiqué, évoquant la situation « peu optimiste » qui prévaut dans le pays. M. Roed-Larsen a également évoqué l’« inquiétude des diverses parties » libanaises, qui craignent des « complots visant à perturber la stabilité intérieure, en particulier dans le contexte de la prolifération des armes, de la tension croissante et de la polarisation dans le pays ». Il a rappelé l’attentat ciblé contre le général Wissam el-Hassan : « Le meurtre d’une telle personnalité-clé sunnite du 14 Mars a soulevé les dangers de conflits sectaires ainsi que les répercussions de la crise syrienne au Liban. Cet assassinat a eu lieu après des tentatives avortées plus tôt, cette année, contre Samir Geagea et Boutros Harb », a-t-il dit, avant de s’attaquer au volet politique : les demandes de démission de Nagib Mikati, l’intervention de l’armée libanaise pour calmer le jeu, les sit-in devant le domicile du Premier ministre et les efforts du président Michel Sleiman pour contenir les tensions en tendant la main à toutes les parties.

Répercussions
Terjé Roed-Larsen a aussi avisé le Conseil des difficultés que rencontre actuellement le Liban, dues en grande partie à la crise syrienne qui pourrait avoir des conséquences négatives sur le pays. « Les répercussions au Liban du conflit syrien sont très préoccupantes » a-t-il indiqué, notant que les incidents transfrontaliers, les incursions, les enlèvements et le trafic d’armes à travers la frontière syro-libanaise ont augmenté de manière significative. « La crise syrienne a posé de nouveaux défis à la sécurité et à l’autorité de l’État, en particulier les tensions internes qui ont considérablement augmenté au Liban entre des groupes de positions divergentes vis-à-vis de la crise syrienne, ce qui a conduit à des affrontements armés. Il en a profité pour saluer la politique de « distanciation » menée par les autorités libanaises tout en les « engageant vivement à poursuivre sur la même voie ». Il a relevé que le « Hezbollah serait de plus en plus actif en Syrie. Cette politique pourrait en fin de compte menacer la stabilité du Liban, ce qui est de plus en plus préoccupant ».

Exhorter encore le Hezbollah
Ensuite, comme dans chaque rapport, le représentant de Ban Ki-moon a réitéré « son extrême préoccupation » au sujet « d’importants moyens militaires de pointe » du Hezbollah échappant au contrôle du gouvernement libanais, tout particulièrement parce que cela crée un climat d’intimidation dans le pays, compromet la sécurité des civils libanais et contrarie le pouvoir exécutif du gouvernement d’avoir légitimement recours à la force. « Le Liban contrevient ainsi aux obligations de la résolution 1559, et la paix et la stabilité régionales s’en trouvent menacées ». C’est dans ce contexte, que le secrétaire général de l’ONU a « exhorté » le parti de Dieu à « s’abstenir de toute activité militaire à l’intérieur comme à l’extérieur du Liban », tout en rappelant que le drone qu’il a lancé en direction d’Israël est « un acte de provocation irréfléchi » qui pourrait conduire à une escalade dangereuse des tensions et menacer la stabilité du Liban. Le responsable onusien a appelé une fois encore les dirigeants du Hezbollah à déposer les armes et à limiter leurs activités à celles d’un parti politique, dans le respect des accords de Taëf et de la résolution 1559. Cela est d’autant plus pressant que des élections parlementaires devraient se tenir a printemps 2013. « Dans un État démocratique, aucun parti politique ne saurait avoir une milice. »

Pessimiste...
Enfin, concernant le tracé et la démarcation de la frontière commune avec la Syrie, Terjé Roed-Larsen a « déploré qu’aucun progrès n’ait été fait » sur ce plan, « car cela a des répercussions importantes sur le contrôle des frontières ». La démarcation doit être effectuée d’urgence, a-t-il dit. Il a rappelé que le gouvernement libanais doit adopter rapidement une stratégie globale des frontières pour mieux contrôler les frontières du Liban et prévenir les transferts illégaux d’armes dans les deux sens.
Le représentant de Ban a par ailleurs « déploré » qu’Israël continue de porter atteinte à l’intégrité territoriale du Liban et à l’empêcher d’exercer pleinement sa souveraineté. Il a exprimé sa préoccupation au sujet d’atteintes répétées à la sécurité survenues dans l’ensemble du Liban. Elles montrent la fragilité de la situation dans ce pays. M. Roed-Larsen a conclu : « Les faits sont là. Néanmoins je pense que cette séance du Conseil de sécurité est importante en soi pour prouver aux Libanais que nous restons vigilants face à la situation dans leur pays, et réaffirmer notre engagement pour la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban. »
Chargé par Ban Ki-moon d’assurer le suivi de l’application de la résolution 1559, Terjé Roed-Larsen a présenté hier le seizième rapport au Conseil de sécurité, prévenant d’emblée, une nouvelle fois, de « l’absence de tout progrès tangible » en ce qui concerne l’application des principales dispositions de la résolution, « les plus difficiles à mettre en œuvre », un...
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