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À La Une - La situation

Hollande au Liban, une visite riche en symboles

Le président François Hollande à son arrivée à l’aéroport Rafic Hariri tôt hier matin. Sharif Karim/Reuters

Qu’un chef d’État occidental, en route pour le Moyen-Orient et l’Asie, décide de faire brièvement escale à Beyrouth et d’y passer quelques heures en compagnie de son homologue libanais ne pouvait, en termes de résultats concrets, prêter à grande conséquence.
De fait, on explique sans ambages, dans les milieux autorisés, que la visite matinale de François Hollande, hier, à Michel Sleiman ne comportait pas en elle-même des éléments majeurs susceptibles de faire date dans les relations libano-françaises et que le chef de l’État français est venu au Liban dans une démarche plus introspective que porteuse d’initiatives politiques précises.
Pourtant, en ce qu’elle recèle de symbolique forte, cette visite finit par revêtir une incontestable importance aux yeux de ces mêmes milieux autant que des observateurs de tout poil. En effet, comme le souligne notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, il faut bien que l’on soit particulièrement préoccupé à Paris par la situation qui prévaut actuellement au Liban pour que l’on amène le président français à se lever à 2 heures du matin et s’aménager cette escale beyrouthine.


En réalité, au-delà de l’aspect anecdotique de l’effort nocturne ainsi consenti, la décision d’entreprendre une visite de soutien au Liban au plus haut niveau de l’État français semble avoir été prise aussitôt après l’attentat du 19 octobre contre le général Wissam el-Hassan. Il ne restait qu’à attendre l’occasion qui se présenterait à François Hollande.
Mais l’importance de la démarche est ailleurs. Elle réside dans un certain nombre d’éléments qui, pour être symboliques, n’en sont pas moins très significatifs sur les plans diplomatique et politique.


Tout d’abord, il convient de noter que M. Hollande effectue son premier déplacement au Moyen-Orient depuis son accession à la présidence, en mai dernier. Qu’il ait décidé de faire escale au Liban avant de se rendre en Arabie saoudite confirme, une fois de plus, l’axiome selon lequel Beyrouth est et doit rester la porte d’accès de la France au Proche et Moyen-Orient.
Le deuxième élément est étroitement lié au premier. Il s’agit de souligner le rétablissement en quelque sorte de la « tendre mère », c’est-à-dire la France, dans son rôle de puissance de référence pour le Liban, à présent que le recul de l’influence syrienne dans ce pays s’est confirmé, sans que cela n’implique une quelconque similarité entre les deux rôles.
Un troisième point est incarné par la volonté délibérée des dirigeants français d’exprimer ostensiblement leur soutien à la position et l’action du président Michel Sleiman, et notamment à ses efforts en vue d’une reprise du dialogue entre les protagonistes libanais. Sur ce plan, il est clair que la démarche de Paris, comme d’ailleurs d’autres capitales influentes, continue de diverger de celle du 14 Mars, toujours déterminé à obtenir la chute du gouvernement en place avant de s’asseoir à la table de dialogue.

 

(Lire aussi : Hamadé et Pharaon au campement de Riad el-Solh : Le masque du gouvernement est tombé)


Soucieuse par-dessus tout d’éviter que la crise syrienne ne déborde au Liban, la France considère que seuls le dialogue et le maintien de l’unité entre Libanais peuvent empêcher un tel débordement. Pour autant, il est clair que M. Hollande n’a guère cherché hier à donner le sentiment qu’il défendait le maintien du gouvernement Mikati.

 

(Lire aussi : Le bilan « déplorable » du cabinet Mikati...)


Officiellement, la question gouvernementale n’était même pas au menu des discussions. Mais officieusement, on a appris que le président français a évoqué, de manière introspective, les perspectives d’un changement de cabinet et que l’éventualité d’un retour à la formule d’union nationale a été examinée.

 

 

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