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À La Une - Syrie

Premier bombardement aérien sur Damas

L’ASL revendique l’assassinat d’un général de l’armée de l’air ; au moins 80 morts hier.

Un champignon de fumée couvre le ciel de Damas après le premier bombardement aérien sur la capitale, hier. Shaam News Network/Reuters

Damas a été la cible hier, pour la première fois depuis le début du conflit en Syrie, d’un raid d’un chasseur-bombardier contre un quartier rebelle de la capitale, qui connaît une recrudescence de violences. « Pour la première fois, la capitale a été la cible d’un chasseur-bombardier qui a largué hier après-midi quatre bombes sur le quartier de Jobar, dans l’est de Damas », a ainsi indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le bruit, terrifiant, a été entendu dans toute la ville, selon une journaliste à Damas. Jusqu’à présent, le régime n’utilisait que les hélicoptères pour mitrailler certains quartiers de la capitale. Les appareils militaires ont également bombardé Douma, faisant « des dizaines de morts et de blessés » selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Et un nouveau raid aérien sur Maarret el-Noomane, ville stratégique sur la route Damas-Alep, a coûté la vie à quatre enfants et trois civils.


Au moment où hélicoptères et chasseurs-bombardiers sont devenus la principale arme du régime, le général Abdallah Mahmoud al-Khalidi, membre du commandement général de l’armée de l’air, a été assassiné dans le nord de Damas. L’homme, « un des meilleurs experts en matière d’aviation militaire en Syrie », selon la chaîne officielle syrienne, a été tué lundi par balle par des « terroristes », a rapporté l’agence SANA. L’Armée syrienne libre (ASL) a revendiqué, dans un communiqué sur Facebook, le meurtre de cet officier « chargé de l’entraînement de l’armée de l’air », en même temps que celui d’un sergent-chef des redoutables services de renseignements de l’armée de l’air.


Toujours à Damas, des affrontements ont opposé des rebelles à des combattants palestiniens du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d’Ahmad Jibril, allié indéfectible et de longue date du régime syrien, ont indiqué une ONG et des militants de l’opposition. Selon ces militants, l’armée régulière est venue prêter main forte au FPLP-CG dans le camp de réfugiés de Yarmouk, au sud de la capitale, où vivent quelque 148 500 Palestiniens. Le porte-parole du FPLP-CG, Anwar Raja, a indiqué que l’organisation cherchait à « empêcher que le camp soit pris en otage et devienne un champ de bataille ».

 « Permis de tuer »
Dans le reste du pays, armée et rebelles s’affrontaient dans un quartier de Homs et à Rastane, une localité proche, ainsi qu’à Alep où les insurgés ont attaqué sur trois fronts dans le nord de la ville. Les violences ont fait hier au moins 80 morts, selon diverses sources.


Face à la dégradation de la situation, l’émissaire international Lakhdar Brahimi s’est rendu hier en Chine, après s’être rendu en Russie, deux alliés de Bachar el-Assad. A Pékin comme à Moscou, M. Brahimi tente une nouvelle fois de convaincre les dirigeants de lever leur opposition à une action du Conseil de sécurité de l’ONU. Lundi, le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe a reconnu que la situation ne faisait qu’empirer, estimant : « Si ce n’est pas une guerre civile, je ne sais pas ce que c’est. » De son côté, le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, a estimé hier que la Syrie vivait une « guerre d’extermination » contre le peuple syrien « avec un permis de tuer en premier lieu du gouvernement syrien, mais en second lieu de la communauté internationale », paralysée par ses divisions. Parallèlement, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a rejeté l’appel de son homologue russe, Sergueï Lavrov, aux pays de la région à ouvrir un dialogue avec le président Assad. « Cela n’a aucun sens de dialoguer avec un régime qui a continué un tel massacre contre son propre peuple durant la fête » du Sacrifice (l’Aïd al-Adha), a dit M. Davutoglu, ajoutant que son pays ne s’engagerait dans aucune initiative qui pourrait avoir pour conséquence de « légitimer le régime en place ». « Les déclarations du ministre turc des Affaires étrangères sont une fuite en avant car il refuse, malgré son échec patent, de remettre en cause sa politique destructrice dont l’objectif est de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité de son voisin direct », a réagi le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi.


Enfin, quelque 2 000 dirigeants politiques et économiques venus d’Europe, du Maghreb et du Moyen-Orient débattront du conflit en Syrie ainsi que de la situation au Sahel et au Mali, du 14 au 17 novembre, lors d’un forum à Tanger (nord du Maroc), ont indiqué hier les organisateurs de ce sommet. S’agissant de la Syrie, l’opposition sera représentée par les activistes Oussama Monajed et Randa Kassis. Les conséquences du printemps arabe, au sens large, seront également abordées.

 

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