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Moyen Orient et Monde - Reportage

En Syrie, les militants pacifistes n’ont pas renoncé à leurs idéaux

Les militants pacifistes qui ont lancé la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad en mars 2011 n’ont pas renoncé à leurs idéaux, mais dans le tumulte du conflit qui déchire la Syrie, ils peinent à faire entendre leur voix.
« Nous avons commencé cette révolution pour que le système soit débarrassé de la violence, pas seulement pour mettre Assad dehors », explique via Internet Mohammad Qoraytem, un militant de Daraya. Selon lui, leur mouvement, qui s’est traduit par de multiples manifestations pacifiques à travers la Syrie, notamment le vendredi, était « un soulèvement basé sur des principes ». Les militants de Daraya, considérée comme le berceau du militantisme pacifiste, affirment continuer à travailler dans l’esprit non violent du printemps arabe. Mohammad Qoraytem accuse le président Assad d’avoir contraint ses opposants à prendre les armes et souligne qu’il continue à croire dans la résistance pacifique, même s’il comprend pourquoi de nombreuses personnes ont finalement choisi la lutte armée.
Les militants soulignent que, malgré les violences, des milliers de Syriens continuent chaque vendredi de descendre dans les rues, aussi bien dans les villages que dans les grandes villes devenues des champs de bataille. « Nous n’organisons pas seulement des protestations. Nous travaillons aussi avec des enfants ayant souffert de la violence, nous apportons un soutien aux familles de détenus et publions des journaux révolutionnaires », explique le militant.
Certains pensent même que le militantisme pacifiste représente une menace plus grande pour le régime que l’insurrection armée parce qu’il a le potentiel de changer la société dans son ensemble et pas seulement le régime. « Avec un soulèvement pacifique, il y a plus de chance d’arriver à la démocratie », estime Shadi Abou Karam, originaire de Damas, qui a fui la Syrie. « Quand vous tirez, vous n’avez pas le temps de penser au type de démocratie que vous voulez. Seul tuer vous préoccupe », dit-il, dénonçant les violations des droits de l’homme commises par des rebelles.
Beaucoup craignent pour l’avenir du pays. « Je sais que le régime va tomber, c’est seulement une question de temps. Mais je m’inquiète du destin de la Syrie », déclare un opposant, qui a lui aussi quitté le pays. « Maintenant, tout le monde est armé » et « armes et pouvoir sont des addictions », dénonce-t-il. Certains reconnaissent que même s’ils privilégient l’action pacifique, ils n’ont pas d’autre choix que de travailler avec les groupes armés. Par exemple, ceux qui apportent l’aide humanitaire aux familles déplacées doivent coordonner leur action avec les rebelles, note un militant de la province de Hama, constatant que « l’ironie du sort est que c’est notre pacifisme qui a provoqué l’insurrection ».
(Source : AFP)
Les militants pacifistes qui ont lancé la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad en mars 2011 n’ont pas renoncé à leurs idéaux, mais dans le tumulte du conflit qui déchire la Syrie, ils peinent à faire entendre leur voix.« Nous avons commencé cette révolution pour que le système soit débarrassé de la violence, pas seulement pour mettre Assad dehors »,...

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