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À La Une - Droits de l'Homme

Le prix Sakharov à Jafar Panahi et Nasrin Sotoudeh, deux opposants iraniens

Le prix accordé par le parlement européen est "non très clair au régime iranien".

Le cinéaste iranien Jafar Panahi et sa compatriote l'avocate Nasrin Sotoudeh ont reçu le prix Sakharov, accordé par le Parlement européen. AFP/ATTA KENARE/ARASH ASHOURINIA

Le cinéaste iranien Jafar Panahi et sa compatriote l'avocate Nasrin Sotoudeh, condamnés à de lourdes peines dans leur pays, ont été désignés vendredi lauréats du Prix Sakharov du Parlement européen, une distinction qui survient alors que l'Union européenne vient de renforcer ses sanctions contre Téhéran.

L'attribution de ce prix, décidée à l'unanimité des groupes politiques du Parlement, doit être interprétée comme un "non très clair au régime iranien", qui "ne respecte aucune des libertés fondamentales", a souligné le président de l'institution, Martin Schulz, devant les députés réunis en plénière à Strasbourg.

"Nous voulons par ce choix exprimer notre admiration pour une femme et un homme qui résistent à l'intimidation dont sont victimes les Iraniens", a expliqué l'élu allemand, observant que les lauréats ont "placé au-dessus de leur sécurité personnelle le sort de leur pays".

 

Ni l'entourage ni les avocats de Nasrin Sotoudeh et Jafar Panahi n'ont pu être joints immédiatement par l'AFP à Téhéran.

 

Le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit, doté de 50.000 euros, récompense chaque année un défenseur des droits de l'Homme et de la démocratie. L'an dernier, il avait été décerné à des militants du "Printemps arabe".

 

La France a salué l'attribution du prix "à deux militants des droits de l'Homme en Iran". "Cette récompense constitue un message de solidarité et d'encouragement pour tous ceux qui s'engagent en Iran pour la défense des libertés", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

 

M. Schulz a appelé les autorités iraniennes à "tout faire pour faciliter le voyage" à Strasbourg des deux lauréats, en vue de la cérémonie de remise du prix prévue le 12 décembre. Or, l'une des récipiendaires est en prison, l'autre est assigné à résidence.

 

Distingué par les plus grands festivals internationaux mais interdit en Iran où ses satires sociales grinçantes lui ont valu d'être considéré comme subversif par les autorités, le cinéaste Jafar Panahi, 52 ans, a été arrêté alors qu'il préparait un film sur les manifestations contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Assigné à résidence à Téhéran, il a été condamné en octobre 2011 à six ans de prison et 20 ans d'interdiction de réaliser ou écrire des films, voyager ou s'exprimer, pour "propagande contre le régime".

 

Le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, a fait part de sa "grande satisfaction", estimant que ce Prix "renforce le combat" du cinéaste iranien.

 

De son côté l'avocate Nasrin Sotoudeh est l'une des grandes figures de la défense des droits de l'Homme en Iran où elle a été condamnée en janvier 2011 à 11 ans de prison et 20 ans d'interdiction d'exercer son métier d'avocate pour son action notamment aux côtés du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi.

 

M. Panahi et Mme Sotoudeh ont été préférés aux deux autres nominés pour le Prix 2012: les trois jeunes femmes du groupe russe contestataire Pussy Riot d'une part, et le dissident bélarusse Ales Beliatski, d'autre part.

 

Cette distinction octroyée par les eurodéputés survient alors que l'Union européenne vient de nettement renforcer l'arsenal de ses sanctions financières et commerciales contre l'Iran.

 

Elle survient également à la veille d'une visite controversée en Iran d'une délégation de cinq eurodéputés écologistes et de gauche, qui selon ses promoteurs s'inscrit dans le "volet dialogue de la double approche de l'UE vis-à-vis de l'Iran, faite de sanctions et de dialogue".

Ce voyage, fustigé par le Congrès juif européen (CJE), est également critiqué au sein du Parlement européen. Le chef de file des conservateurs britanniques à Strasbourg, Martin Callanan, a dénoncé vendredi dans l'hémicycle une initiative "honteuse" qui selon lui va être utilisée comme "un cadeau de propagande" par le régime de Téhéran.

Le président Schulz lui a répondu que la délégation chercherait à rencontrer les lauréats du Prix Sakharov. Si elle en était empêchée, "elle rentrera sur le champ", a-t-il affirmé.

Le cinéaste iranien Jafar Panahi et sa compatriote l'avocate Nasrin Sotoudeh, condamnés à de lourdes peines dans leur pays, ont été désignés vendredi lauréats du Prix Sakharov du Parlement européen, une distinction qui survient alors que l'Union européenne vient de renforcer ses sanctions contre Téhéran.
L'attribution de ce prix, décidée à l'unanimité des groupes...

commentaires (6)

Pardon: dessein pas dessin, vous l'aurez compris!

Ali Farhat

16 h 21, le 28 octobre 2012

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Commentaires (6)

  • Pardon: dessein pas dessin, vous l'aurez compris!

    Ali Farhat

    16 h 21, le 28 octobre 2012

  • Il n'y a rien de plus trompeur que quelques vérités serties dans un vilain dessin pour le rendre crédible. C'est tout l'art de la guerre, très chers!

    Ali Farhat

    15 h 33, le 28 octobre 2012

  • Certains PRIX, tel le Prix Nobel de Paix , et le Prix Sakharov " de la liberté, je crois" et suite... ne sont plus qu'au service de la politique des grands. Le dénier, c'est se rire de soi-même...

    SAKR LEBNAN

    08 h 02, le 28 octobre 2012

  • Ce prix a egalement ete discerné a des meritants comme Nelson Mandela, Leila Zana de Turquie, Aung San Su de Burma et plus recemment a titre posthume a la pauvre victime qui s'etait immolee en Tunisie, Mohammad BouAzizi. Je ne vois aucun parti-pris dans ce prix, simplement celebrer la "Libre pensee" et la "Liberte de l'etre humain".

    Fady Challita

    04 h 20, le 28 octobre 2012

  • Rien de plus normal... Il faudra s'étonner du contraire! Ces prix sont nés pour servir de récompenses aux opposants aux gouvernements que les occidentaux, teneurs de la morale planétaire n'est-ce pas, n'apprécient pas ou combattent. Compliments à Jaffar et à Nasrin! Le parlement Européen vous aime et vous utilisera au bon moment, même pour le compte d'un TIERS (...). Généralement on se les passe comme des... hein? Mais vous déchanterez innocentes artistes en quête logique de prix quand/si vous serez grand et lorsque vous prendrez conscience que vous n'êtes pas les premiers; il y a eu avant vous des viets, des Iraquiens, des palestiniens, d'autres Iraniens, des Libanais, des sud américains etc. etc...

    Ali Farhat

    09 h 55, le 27 octobre 2012

  • Les pauvres, ce n'est pas un cadeau, ils vont être traqués et harcelés tant que ces régimes lâches et arriérés seront en place.

    Robert Malek

    21 h 19, le 26 octobre 2012

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