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À La Une - Bande de Gaza

Et le blocus est brisé par... l'émir du Qatar

Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a effectué mardi une visite « historique » dans la bande de Gaza.

Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani et Ismaïl Haniyeh. Mohammad Abed/Reuters

L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a effectué hier une visite « historique » dans la bande de Gaza, la première d’un chef d’État depuis que le Hamas a pris le contrôle de ce territoire en 2007. Cette brève visite revêt d’autant plus d’importance qu’à de rares exceptions près, les personnalités qui viennent à Gaza depuis cinq ans, comme le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ou les ministres européens des Affaires étrangères, évitent tout contact avec le Hamas, boycotté par la communauté internationale pour son refus de reconnaître Israël et de renoncer à la lutte armée.


« Aujourd’hui, vous annoncez officiellement la levée du blocus politique et économique imposé à la bande de Gaza », a déclaré le chef du gouvernement, Ismaïl Haniyeh à l’intention de cheikh Hamad, lors d’une cérémonie à Khan Younès pour poser la première pierre d’un projet immobilier destiné à des familles défavorisées, qui portera le nom de l’émir. « Aujourd’hui nous abattons le mur du blocus (israélien) grâce à cette visite historique et bénie », a-t-il ajouté. L’émir a ensuite rejoint la ville de Gaza, où il a inauguré d’autres projets, avant de recevoir, ainsi que son épouse, cheikha Moza, un doctorat honoris causa à l’Université islamique.


« La division entre la Cisjordanie et la bande de Gaza est ce qui nuit le plus à votre cause et à celle de tous les Arabes », a-t-il déclaré dans un discours, soulignant que « les vents du changement qui soufflent en ce moment sur la nation arabe marginalisent l’intérêt pour la cause palestinienne médiatiquement et politiquement ». « Il est temps de tourner la page de la division palestinienne, d’ouvrir le chapitre de la réconciliation et du consensus, sur la base de ce qui a été à Doha et au Caire grâce aux efforts sincères du président palestinien Mahmoud Abbas et du chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal », a-t-il dit en référence au laborieux processus de réconciliation nationale.
L’émir est ensuite reparti avec sa délégation, comprenant son Premier ministre, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, pour le terminal de Rafah, à la frontière avec l’Égypte.


Il avait été accueilli dans la matinée par M. Haniyeh. Les deux hommes se sont tenus côte à côte pendant que les hymnes nationaux palestinien et qatari étaient joués. Puis, suivis de leurs épouses, cheikha Moza et Oum al-Abed, la femme de M. Haniyeh, vêtue d’un simple voile, dont c’était la première participation à un événement politique, ils se sont avancés sur le tapis rouge, encadrés par une garde d’honneur.
L’émir a ensuite été salué par un parterre de responsables, dont les ministres du gouvernement de Gaza, Mahmoud Zahar, un dirigeant local du Hamas, et Saleh Arouri, un cadre du mouvement basé en Turquie, venu pour l’occasion.
Cheikh Hamad était déjà venu en 1999 à Gaza, où il avait été reçu par le président Yasser Arafat. Le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dénoncé la visite, appelant les pays arabes à « ne pas poursuivre la politique d’établissement d’une entité séparatiste dans la bande de Gaza, qui sert fondamentalement les desseins israéliens ».


La diplomatie américaine a réagi très prudemment à cette visite, la qualifiant de « mission humanitaire » et dénonçant une nouvelle fois le rôle « déstabilisateur » du Hamas.

 

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