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À La Une - Reportage

L'adieu des FSI au général Hassan

"J’appelle la justice libanaise à rendre public l'acte d'accusation dans le dossier de Michel Samaha", déclare le président Sleiman.

Dans l'enceinte du quartier général des FSI, le dernier hommage au général Wissam el-Hassan et à son chauffeur, assassinés vendredi 19 octobre 2012 lors d'un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. REUTERS/Mohamed Azakir 

Dans l'enceinte du quartier général des Forces de sécurité intérieure (FSI, police) s'élève une marche funèbre, jouée par la fanfare de la gendarmerie nationale. Deux cercueils entrent, portés par des hommes en uniforme.

Sur les murs, des portraits géants du général Wissam el-Hassan et de son chauffeur, tués lors de l'attentat à la voiture piégée perpétré vendredi après-midi place Sassine, en plein coeur de Beyrouth. L'attentat a fait une troisième victime, une mère de famille, et 126 blessés.

 

Les membres des FSI ont rendu un dernier hommage, dimanche vers 14h, au général el-Hassan, lors d'une cérémonie militaire. Sont présents les FSI, les proches des deux victimes, l'épouse de Wissam el-Hassan, ses deux fils, son père et sa mère, le chef des FSI, Achraf Rifi ainsi que le chef d'Etat-major, Jean Kahwaji. Sont également là, le président Michel Sleiman, ainsi que le Premier ministre Nagib Mikati, et les ministres de l'Intérieur et de l'Information. Les mines sont graves, l'émotion palpable.

 

A l'apparition des cercueils, le fils aîné du général enlace son petit frère, en larmes. Quelques personnes applaudissent, timidement. La fanfare joue la sonnerie aux morts.

 

Les proches du général Hassan lors de la cérémonie au QG des FSI.

Mohamed Azakir/Reuters

 

Puis Achraf Rifi prend la parole et salue, visiblement très ému, la mémoire des deux martyrs. Au général Hassan, Rifi dit : "Tu n'as jamais eu peur, ton seul but était de protéger le Liban, tu es un exemple de patriotisme".

 

"Tu as démantelé des cellules terroristes. Ta dernière découverte, 24 charges explosives, destinées à semer la mort", poursuit-il en référence à l'arrestation, en août dernier, de l'ancien ministre libanais Michel Samaha, accusé d'avoir voulu perpétrer des attentats au Liban, sur instigation des responsables syriens.

"Ton compagnon Ahmed t'a suivi jusque dans la mort", continue Achraf Rifi, difficilement.

 

"Tu es un grand martyr, un martyr de la nation, ajoute le général Rifi. Tu es parti trop vite, mais c'est le destin". "Repose en paix cher Wissam, nous ferons en sorte que la vérité soit révélée", conclut-il, la voix brisée par l'émotion.

 


Sleiman aux politiques : ne protégez pas les assassins 

C'est ensuite le président Sleiman qui prend la parole. "Nous sommes tous fiers du général Hassan", déclare le président libanais". "Cet assassinat vise l’Etat libanais et c’est pour cela que toutes les institutions sécuritaires, politiques et judiciaires doivent s’unir pour la sauvegarde du Liban", poursuit Michel Sleiman.

S’adressant aux politiciens, le président Sleiman déclare : "Ne protégez pas les assassins, faites en sorte que les crimes cessent".

"J’appelle la justice libanaise à rendre public l'acte d'accusation dans le dossier de Michel Samaha". Samedi, le président libanais ainsi que le Premier ministre Mikati avaient établi un lien entre l'assassinat de Wissam el-Hassan et l'affaire Samaha.

 

"Je suis avec vous, je suis avec la sécurité du citoyens, dit encore le président. Nous ne pouvons qu’offrir la loyauté aux martyrs et c’est pour cela que nous offrons aujourd’hui les insignes de l’Ordre national du Cèdre" au général Wissam el-Hassan. 

 

Le président Michel Sleiman face aux cercueils de Hassan et Sahyouni.

Mohamed Azakir/Reuters

 

Le cortège s'est ensuite ébranlé vers la place des Martyrs, dans le centre ville de Beyrouth, où le général sera inhumé, à la demande de Saad Hariri, dans le mausolée où repose l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, qui fut son mentor. Des milliers de personnes sont attendues dans le centre de Beyrouth pour participer aux funérailles qui doivent prendre la tournure d'une manifestation géante contre le régime syrien.

 

L'attentat de vendredi a été attribué par l'opposition libanaise et les experts au régime syrien, confronté depuis 19 mois à une révolte qu'il tente d'écraser.

 

Le général Wissam el-Hassan a joué un rôle majeur dans l'enquête sur les nombreux attentats qui ont visé entre 2005 et 2008 des personnalités libanaises anti-syriennes, dont Rafic Hariri.

Il a surtout défié le très puissant chef des renseignements syriens, le général Ali Mamlouk, en étant à l'origine du mandat d'arrêt délivré en août contre lui par la justice libanaise dans le cadre de l'enquête contre l'ancien député Michel Samaha, un partisan inconditionnel du régime de Damas, accusé d'avoir transporté des explosifs à l'instigation du général syrien.

 

Samedi, des habitants d'Achrafieh s'étaient rendus au QG des FSI pour rendre hommage au général Hassan. 

 

 

Dans l'enceinte du quartier général des Forces de sécurité intérieure (FSI, police) s'élève une marche funèbre, jouée par la fanfare de la gendarmerie nationale. Deux cercueils entrent, portés par des hommes en uniforme.
Sur les murs, des portraits géants du général Wissam el-Hassan et de son chauffeur, tués lors de l'attentat à la voiture piégée perpétré vendredi...

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Adieux vraiment émouvants . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

08 h 12, le 21 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • Adieux vraiment émouvants . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 12, le 21 octobre 2012

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