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Nos Lecteurs ont la Parole

Année de la foi et nouvelle évangélisation

Par Père Dominique HÉLOU
Le mois d’octobre est marqué au même moment par l’ouverture de l’année de la foi, le synode sur la nouvelle évangélisation et le cinquantième anniversaire de Vatican II. Le pape a voulu rassembler ces trois événements dans un but de recentrage sur l’essentiel. La conviction du pape est que le christianisme a un avenir dans la mesure où il est capable de revalider ses fondamentaux. Tel est le ressort de la nouvelle évangélisation. Or la foi est au cœur du christianisme. Elle constitue son originalité profonde. Un chrétien se définit avant tout comme un croyant.
L’objectif du concile Vatican II était de rendre plus compréhensible dans un nouveau contexte culturel le trésor de la foi de l’Église. Les difficultés sont venues par la suite lorsque certains ont voulu présenter l’événement comme une rupture, selon eux nécessaire, avec le passé.
Cinquante ans après, le pape insiste au contraire sur la continuité. Le concile s’inscrit dans la grande tradition de l’Église. Il ne doit pas être compris comme un commencement absolu mais comme une étape dans la vie de l’Église et dans le développement homogène de la foi. En accueillant les textes du concile tels qu’ils sont et en les interprétant selon l’intention des Pères conciliaires qui les ont rédigés tout en faisant jouer le principe herméneutique de la « continuité », nous constatons que la croissance de la foi ne se fait jamais par manière de révolution mais par une évolution progressive, comparable à la croissance d’un être vivant.
Il y a un ADN de la foi chrétienne donné dès l’origine. Il serait suicidaire de manipuler cet ADN. La foi de l’Église n’est pas un OGM. Cependant, un organisme n’est pas le même – du point de vue de la morphologie externe – à 5 ans ou à 50 ans. La foi ne change donc pas en son essence, mais certains aspects restés d’abord dans l’ombre ont été progressivement manifestés au cours des âges. Pensons par exemple au thème controversé de la liberté religieuse malgré certaines apparences contraires, cet enseignement était virtuellement présent dans la foi de l’Église avant Vatican II. Il ne s’agit pas d’une invention pure et simple mais a été rendue possible et nécessaire dans un nouveau contexte culturel. Bref, la foi n’est ni figée ni mouvante.
La première évangélisation n’a pas été un échec. Elle a porté des fruits en son temps. Mais le processus de l’évangélisation est à reprendre à chaque génération. Or la transmission de la foi vive s’est arrêtée. Dans un premier temps, on a rêvé de raviver les braises encore chaudes de la civilisation chrétienne en faisant appel au sens des «racines», mais aujourd’hui il est clair qu’il faut reprendre les choses à la base, car la rupture des civilisations est largement consommée.
Aujourd’hui, la foi est surtout menacée par le relativisme ambiant, qui méconnaît le caractère absolu de la Vérité. Nos contemporains ont du mal à comprendre que la foi n’est pas une simple opinion parmi d’autres. Or, quand la foi est vécue sous forme d’opinion, on en prend et on en laisse. L’enseignement de l’Église devient un vaste supermarché où chacun fait ses courses en fonction de ses désirs subjectifs : je prends ce qui me plaît ou me parle... et je laisse tomber le reste. Au lieu d’accepter que la parole de Dieu donne un sens à ma vie, c’est moi qui prétends lui donner un sens acceptable! Or la foi est au contraire un accueil inconditionnel de la parole de Dieu comme vérité définitive sur Dieu et sur l’homme.
L’acte de foi est la réponse de l’homme à la parole de Dieu, communiquée à travers la prédication de l’Église. Elle n’est pas un vague sentiment sans objet, mais une adhésion de l’intelligence à un contenu intellectuel, à un ensemble de vérités qui définit qui est Dieu et quel est son projet pour l’humanité. Cette adhésion de l’intelligence engage ma personne dans toutes ses dimensions.
Vous me direz, comment entendre cette Parole de vérité qui vient d’ailleurs? Effectivement, il ne suffit pas qu’un poste de radio émette: encore faut-il que je dispose d’un récepteur qui soit sur la bonne longueur d’onde pour capter et décoder le message. La vertu théologale de foi est précisément ce récepteur qui me permet de capter la Révélation et de l’accueillir comme vraie. Dans sa confession de foi, saint Pierre ne dit pas seulement: «Seigneur, j’ai confiance!» Il affirme aussi: «Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant» (Mt 16, 16). Sa confiance le fait adhérer à un contenu objectif. Et, soulignant le rôle de la grâce dans l’acte de foi, Jésus ajoute: «Cette révélation t’est venue non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux» (Mt 16, 17).
La foi est ainsi un don de Dieu et une correspondance de l’homme. Demandons-la avec ferveur à Dieu et tâchons d’y correspondre à travers notre comportement et notre étude.
Le mois d’octobre est marqué au même moment par l’ouverture de l’année de la foi, le synode sur la nouvelle évangélisation et le cinquantième anniversaire de Vatican II. Le pape a voulu rassembler ces trois événements dans un but de recentrage sur l’essentiel. La conviction du pape est que le christianisme a un avenir dans la mesure où il est capable de revalider ses...

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