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Moyen Orient et Monde - France

Des apprentis jihadistes venus « de nos quartiers »

Le pays est sous le choc après la découverte d’une cellule islamiste radicale.

Le suspect tué à Strasbourg, Jérémie Louis-Sidney, a fait feu au Magnum 357 sur les policiers qui ont riposté, le touchant mortellement.  Vincent Kessler/Reuters

Le démantèlement samedi d’une cellule islamiste radicale soupçonnée d’une attaque antisémite en septembre confirme une préoccupation ancienne des policiers et experts : en France, le premier risque terroriste n’est pas importé, mais posé par des jeunes qui y ont grandi. « C’est toute la difficulté... Il ne s’agit pas de réseaux terroristes qui viennent de l’extérieur, il s’agit de réseaux qui sont dans nos quartiers. Il ne s’agit pas d’étrangers, il s’agit de Français convertis, de Français musulmans », a expliqué samedi soir le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. « Il y a un antisémitisme qui est né dans nos quartiers, dans nos banlieues », avait mis en garde en juillet le ministre, dénonçant ceux qui « considèrent le juif comme l’ennemi ».


Jérémy Louis-Sidney, un converti de 33 ans, tué l’arme à la main samedi à Strasbourg, est soupçonné d’avoir jeté une grenade défensive dans un supermarché casher de Sarcelles en banlieue parisienne le 19 septembre. Samedi, une liste de lieux israélites en région parisienne a été retrouvée lors des perquisitions.


Onze personnes ont été placées en garde à vue. « C’est une opération très sérieuse, d’envergure, qui est lancée déjà depuis plusieurs semaines et qui vise à démanteler des réseaux terroristes », a commenté depuis Lille le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Les onze sont français, plusieurs sont convertis. Comme Louis-Sidney, certains étaient jusqu’alors connus pour des faits de droit commun. Un profil de délinquants radicalisés qui rappelle celui de Mohammad Merah, auteur en mars dernier du meurtre de trois militaires et quatre juifs dont trois enfants. La dérive de Louis-Sidney semble avoir été plus rapide : quand Merah était dans les fichiers des Renseignements dès 2006 comme frayant avec un groupuscule salafiste, Louis-Sidney n’était apparu qu’au printemps sur leurs radars comme possible apprenti jihadiste.

 

Cette porosité entre délinquance et islamisme radical est loin d’être nouvelle : au milieu des années 1990, Khaled Kelkal et les membres du « Gang de Roubaix », pour la plupart des convertis, présentaient un pedigree semblable. Ancien chef du service renseignement de sécurité de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Alain Chouet esquisse le portrait de gens « borderline », « qui ne se sentent pas bien dans leur peau, comme Merah et qui essaient de rationaliser leur mal-être », qui « manifestent leur colère en s’en prenant aux juifs ». Combien sont-ils susceptibles de verser dans l’action terroriste ? Selon Alain Chouet, « cent à deux cents en France ». Mais surveiller une personne 24 heures sur 24 nécessite « une quinzaine de policiers ». Si un séjour en prison peut constituer une étape de radicalisation, c’est moins le cas que dans les années 1990 et 2000, explique M. Chouet selon qui « ces dernières années le prosélytisme a baissé car l’administration pénitentiaire a pris des mesures pour sélectionner les imams qui interviennent en prison ». De plus, sans que ce soit dit, « les prisonniers musulmans sont, autant que faire se peut, séparés dans les prisons », poursuit Alain Chouet.

Radicalisation
Selon les premiers éléments de l’enquête, Louis-Sidney ne s’est pas forcément radicalisé pendant sa période de détention après sa condamnation dans une affaire de stupéfiants en 2008. Il s’était converti à l’islam et s’est radicalisé progressivement en allant rencontrer des imams dans des pays du Maghreb. Il partageait sa vie entre deux « épouses », l’une à Cannes et l’autre à Strasbourg. Il critiquait le mode de vie à l’occidentale de sa compagne cannoise en montrant en exemple l’attitude de celle qui vivait à Strasbourg, selon une source policière. Les enquêteurs sont persuadés que Jérémie Louis-Sidney, qu’ils décrivent comme « très déterminé », voulait « mourir en martyr ».


Son groupe est « une cellule de gens qui communiquent entre eux et qui se sont radicalisés au sein de la mouvance salafiste dans les lieux de prières et sur les forums jihadistes », analyse Jean-Claude Brisard, enquêteur privé et spécialiste du terrorisme islamiste. Lors des perquisitions de samedi, a été retrouvé un exemplaire d’Inspire, la revue anglophone d’el-Qaëda dans la péninsule Arabique (AQPA), notamment destinée à inciter au jihad les musulmans occidentaux. Le président François Hollande a annoncé hier une « mobilisation totale de l’État pour lutter contre toutes les menaces terroristes ». Il a reçu dans la matinée les représentants de la communauté juive inquiète d’être à nouveau la cible d’actions terroristes. M. Hollande leur a annoncé que la sécurité allait être renforcée autour des lieux de culte, alors qu’une synagogue a été visée par des tirs à blanc samedi soir à Argenteuil en pleine période de fêtes juives. De son côté, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a assuré la communauté juive de sa solidarité « fraternelle » et exprimé son inquiétude face aux « amalgames » visant les musulmans.

Le démantèlement samedi d’une cellule islamiste radicale soupçonnée d’une attaque antisémite en septembre confirme une préoccupation ancienne des policiers et experts : en France, le premier risque terroriste n’est pas importé, mais posé par des jeunes qui y ont grandi. « C’est toute la difficulté... Il ne s’agit pas de réseaux terroristes qui viennent de...

commentaires (3)

tout le monde se cachait la réalité.Des djiadistes français il y en a depuis l'Afghanistan. Il y a eut des attentats dans les années 90. Mais en France, c'est la même mentalité : non pas en France, c'est des désoeuvrés. Cela va pas m'arrivé non. C'était la tolérance, ils ont laissés la place à des imams salafistes sans rien faire, comme cela le pays sera tranquille. Je vais vous dire les français qui ont été arrêté à l'AIB, et expulser vers la France, presque personne n'est au courant et cela n'est pas passer aux infos !!!!! Mais, au faites , aurait-il été condamné car ils se battaient "pour la démocratie en Syrie et renversé un dictateur ", mais c'est donc des GENTILS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Talaat Dominique

04 h 45, le 08 octobre 2012

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Commentaires (3)

  • tout le monde se cachait la réalité.Des djiadistes français il y en a depuis l'Afghanistan. Il y a eut des attentats dans les années 90. Mais en France, c'est la même mentalité : non pas en France, c'est des désoeuvrés. Cela va pas m'arrivé non. C'était la tolérance, ils ont laissés la place à des imams salafistes sans rien faire, comme cela le pays sera tranquille. Je vais vous dire les français qui ont été arrêté à l'AIB, et expulser vers la France, presque personne n'est au courant et cela n'est pas passer aux infos !!!!! Mais, au faites , aurait-il été condamné car ils se battaient "pour la démocratie en Syrie et renversé un dictateur ", mais c'est donc des GENTILS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Talaat Dominique

    04 h 45, le 08 octobre 2012

  • Dans les pays européens comme la France, la Belgique, la Grande Bretagne et d'autres, des hallucinés, dits "prédicateurs", prêchent -un peu vaguement, il est vrai- "le jihad en vue de la conquête par l'islam de ces pays et de toute l'Europe". Des dizaines de vidéos circulent dans Internet sur ces individus, leurs prédications, leurs pensées, leurs dires insensés, leurs hallucinations. Un des plus célèbres parmi eux est Anjem Shoudary, en Grande Bretagne, qui annonce "le règne de l'islam bientôt au palais de Buckingham et à la Maison Blanche". On peut facilement imaginer la grande influence de ces "prédicateurs" sur des jeunes musulmans européens et comment ils leur détournent la tête. Or ces individus grotesques ne sont pas du tout dérangés dans leur "tâche", au nom d'une liberté très déplacée dans de tels cas. Ce sont de tels individus qui doivent être éliminés des sociétés européennes par expulsion immédiate, sans crainte de plaintes contre "les amalgames" de la part de qui que ce soit. La passivité des autorités européennes en ce doamine a trop duré et finit par contribuer au surgissement, en réaction, de l'islamophobie. Ce qui finit aussi par porter préjudice à l'islam même.

    Halim Abou Chacra

    22 h 58, le 07 octobre 2012

  • Avec tout ce qu'on entend, on a l'impression que c'est plus pour faire plaisir à la communauté juive que pour protéger l'ensemble des Français.

    Robert Malek

    19 h 58, le 07 octobre 2012

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