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À l’USJ, les étudiants disent non aux addictions

Une journée de sensibilisation aux dangers des addictions a été mise en place par les étudiants, pour les étudiants, lundi passé au campus des sciences médicales (CSM) de l’USJ, dans le cadre d’un vaste projet de prévention mené par l’Opération 7e jour en partenariat avec Skoun.

Les pairs-éducateurs entourant les responsables du projet, les Drs Hayat Azoury, Diane Antonios et Grace Abi Rizk, avec la comédienne Patricia Dagher.

Ils sont une douzaine, étudiants en médecine ou en pharmacie, à être animés par un double refus, le refus des addictions, à l’alcool et aux stupéfiants, et le refus de la politique des bras croisés devant les problèmes de dépendance auxquels peuvent être confrontés les jeunes libanais aujourd’hui. Léa Audi, Sarah Baghdadi, Fadi Haddad, Ramy Béchara, Georges Khoury, Noura Estéphan, Lynn Sacre, Rindala Saliba, Rita Khalifé, Sandra Berdkan, Élie Atallah et Joe Rassi participent au programme de l’éducation par les pairs mis en œuvre à l’USJ depuis 2011. « La drogue ravage de plus en plus la jeunesse libanaise et garder le silence envers ce sujet est criminel, affirme Georges Khoury, étudiant en 5e année de pharmacie. Pour pouvoir intervenir auprès de leurs pairs, les étudiants bénévoles ont suivi, au mois de février passé, une formation de trois jours.

Ambiance participative et conviviale
« On veut vous voir contents pour longtemps » est le slogan que les étudiants volontaires ont choisi pour leur première action de sensibilisation cette année, organisée sur le campus de la CSM. Plusieurs stands sont dressés pour sensibiliser les étudiants d’une manière ludique aux différents types d’addictions. Un espace est consacré aux problèmes liés à la consommation excessive d’alcool et ses effets sur la santé, les rapports sexuels non protégés et la conduite automobile responsable. À la demande des jeunes organisateurs, les étudiants visiteurs du stand ont proposé, chacun, un slogan anti-alcool. « L’alcool est perçu par la majorité des jeunes comme un moyen pour s’intégrer au groupe », regrette Ramy Béchara, étudiant en pharmacie de vingt et un an. Le jeune homme considère que le rôle des éducateurs de pairs est un facteur essentiel de l’efficacité de la prévention auprès des jeunes. « C’est également pour moi un moyen d’acquérir une expérience et de développer des compétences nécessaires pour mon futur métier de pharmacien », ajoute-il. Parmi les slogans proposés par les étudiants : « voir avant de boire », « boire ou conduire, à vous de choisir » ou encore « bois comme un héros et meurs comme un zéro ». Pascale Watwat, étudiante en économie, intervient en brandissant un pamphlet : « J’incite les jeunes à éviter de conduire après avoir consommé de l’alcool. Il est recommandé dans ce cas de se déplacer en taxi. D’ailleurs, la carte privilège que nous proposons aux étudiants leur permet de bénéficier de réductions chez différents marchands dont justement une compagnie de taxi. »
L’ambiance est festive, conviviale, riche en échanges, avec une touche d’humour apportée par la comédienne Patricia Dagher au micro. Jus et galettes sont offerts aux étudiants. Des compétitions sont proposées avec remise de prix aux gagnants. Des affiches, accrochées sur de larges panneaux de sensibilisation, expliquent les dangers des substances psycho-actives. Des brochures d’information sont également disposées dans les stands et distribuées aux jeunes visiteurs. Un des espaces les plus dynamiques est sans doute celui de Skoun. Un représentant de l’association y anime des discussions et répond aux questions des étudiants rassemblés en grand nombre autour de lui. « Si un de mes amis abuse de stupéfiants, comment je peux l’amener à se faire traiter ? », « Comment devient-on toxicomane ? » « Quand parle-t-on d’alcoolisme ? » Des questions multiples et précises pour un sujet qui préoccupe les jeunes.
Au stand du Centre de santé familiale et communautaire, Georgina Boutros, infirmière, nous explique : « Sous la direction de Mme Hyam Kaï, nous répondons, au centre, aux besoins des jeunes en matière de santé, de la vaccination aux urgences en passant par la prévention et les consultations. »

L’éducation par les pairs
« Nous sommes convaincus que par le dialogue, surtout entre jeunes, les informations passent plus facilement et les conseils sont mieux acceptés, affirme Dr Hayat Azouri, professeur en toxicologie, chef du laboratoire de toxicologie et du centre antipoison à la faculté de pharmacie et responsable du projet. Nous espérons à travers cette activité atteindre le maximum de jeunes pour les sensibiliser aux méfaits des drogues. Nous souhaitons également que ces jeunes deviennent eux mêmes éducateurs de pairs, et ainsi de suite, pour atteindre le maximum de personnes sur le territoire libanais.
Les Drs Diane Antonios, maître de conférence à la faculté de pharmacie, et Grace Abi Rizk, chef de département de médecine de famille, sont également impliquées dans le projet. « Un projet qui sera étendu aux autres facultés où des campagnes de prévention sont prévues en cours d’année », annonce Fadi Hindi, membre du comité de pilotage de l’Opération 7e jour.
« Une attention particulière devrait être portée au sujet des drogues au Liban », avertit Chantal Chedid, psychologue clinicienne, responsable du département de prévention à Skoun. La moitié des personnes arrêtées par la police en 2009 sont âgées de 16 à 25 ans, selon Chedid. « L’étude Medspad – enquête nationale menée en 2008 – révèle que la consommation de la cigarette au Liban débute dès l’âge de 13 ans et qu’une augmentation rapide de l’usage du cannabis et de l’ecstasy commence à l’âge de 16 ans, ajoute la psychologue avant de conclure : « D’où l’importance des programmes de sensibilisation et de prévention auprès des jeunes. »
Ils sont une douzaine, étudiants en médecine ou en pharmacie, à être animés par un double refus, le refus des addictions, à l’alcool et aux stupéfiants, et le refus de la politique des bras croisés devant les problèmes de dépendance auxquels peuvent être confrontés les jeunes libanais aujourd’hui. Léa Audi, Sarah Baghdadi, Fadi Haddad, Ramy Béchara, Georges Khoury,...

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