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Des législatives géorgiennes sous haute tension

Saakachvili, le chouchou des Occidentaux, accusé d’autoritarisme

Mikheïl Saakachvili doit en principe quitter le pouvoir à la fin de son deuxième mandat présidentiel en 2013. Éric Feferberg/AFP

Le président géorgien Mikheïl Saakachvili, chouchou des Occidentaux à son arrivée au pouvoir en 2004 après la révolution de la rose, est aujourd’hui critiqué pour certaines dérives autoritaires par ses opposants qui rêvent d’ébranler son pouvoir aux législatives.
La révélation récente d’un scandale de torture dans une prison de Tbilissi, condamné par la communauté internationale, a terni l’image du gouvernement et placé son parti dans une situation délicate, à quelques jours du scrutin en Géorgie. M. Saakachvili doit en principe quitter le pouvoir à la fin de son deuxième mandat présidentiel en 2013, mais de nombreux Géorgiens pensent que s’il traverse avec succès l’épreuve des législatives, il pourrait rester encore longtemps une force politique majeure dans le pays.
Alors que ses détracteurs l’accusent d’être devenu un autocrate, les sondages indiquent qu’il reste un des hommes politiques les plus populaires de la petite république du Caucase. À 44 ans, ce brun à la carrure imposante agit avec la même énergie et la même confiance que lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Ambitieux, impulsif, ce juriste charismatique formé aux États-Unis et en France, qui parle cinq langues, donne un nouveau souffle à la Géorgie lorsqu’il chasse du pouvoir le président Édouard Chevardnadze, ancien apparatchik et ministre des Affaires étrangères de l’Union soviétique, accusé de fraudes électorales. L’image du jeune révolutionnaire qui entre au Parlement en novembre 2003, une rose à la main, fait alors le tour du monde. Élu peu après, à 36 ans, avec 96% des voix, il devient le plus jeune chef d’État européen et incarne le rêve démocratique dans l’ex-URSS.
Chouchou des Occidentaux et surtout des États-Unis, il s’attache à moderniser son pays, en proie à la pauvreté et à la corruption, en engageant des réformes économiques et en courtisant les investisseurs étrangers. Mais en 2007, son image est ternie: manifestations de l’opposition dispersées au gaz lacrymogène, télévision d’opposition prise d’assaut, état d’urgence décrété. Fin tacticien, ce fils d’un médecin et d’une historienne né à Tbilissi le 21 décembre 1967 réussit toutefois à reprendre l’initiative en convoquant à la surprise générale une présidentielle anticipée, qu’il remporte.
Alors que la tension avec la Russie voisine ne cesse de monter, il décide de reprendre le contrôle du territoire séparatiste prorusse d’Ossétie du Sud le 8 août 2008, jour de l’ouverture des Jeux olympiques à Pékin, une opération qui lui coûtera cher. La Russie intervient et occupe une grande partie de la Géorgie. Tbilissi perd cette guerre éclair de cinq jours à la suite de laquelle Moscou reconnaît l’indépendance de l’Ossétie du Sud et aussi de l’Abkhazie, un autre territoire séparatiste géorgien.
Même si l’Europe condamne l’intervention russe en Géorgie, elle prend ses distances avec l’offensive de Tbilissi. Les États-Unis et l’Union européenne accordent toutefois une aide de 4,5 milliards de dollars pour soutenir la Géorgie, ce qui permet au parti de M. Saakachvili de dominer aux élections locales qui suivent le conflit.
En 2011, sa réputation subit un nouvel accroc, avec la mort de deux personnes dans la dispersion violente d’une manifestation. Peu après, le Parlement durcit la loi sur les rassemblements. Selon ses détracteurs, Mikheïl Saakachvili a échoué à enrayer la pauvreté, mais ses partisans observent que le produit intérieur brut (PIB) par habitant a plus que triplé depuis son arrivée au pouvoir.

(Source : AFP)
Le président géorgien Mikheïl Saakachvili, chouchou des Occidentaux à son arrivée au pouvoir en 2004 après la révolution de la rose, est aujourd’hui critiqué pour certaines dérives autoritaires par ses opposants qui rêvent d’ébranler son pouvoir aux législatives.La révélation récente d’un scandale de torture dans une prison de Tbilissi, condamné par la communauté...