Rechercher
Rechercher

Des législatives géorgiennes sous haute tension

Les promesses populistes abondent

Le président a redoublé d’efforts pour montrer qu’il construisait une nouvelle Géorgie, en rénovant les routes et en construisant de nouveaux bâtiments.

Un passant dans une rue de Tbilissi regarde les affiches électorales à la veille du scrutin. Vano Shlamov/AFP

Grues et pelleteuses se sont activées ces derniers mois dans les rues de Tbilissi, capitale de la Géorgie, dans une course contre la montre pour achever des projets grandioses de l’État avant les législatives. Face au défi lancé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili qui mène la coalition d’opposition aux élections, le gouvernement du président Mikheïl Saakachvili a redoublé d’efforts pour montrer qu’il construisait une nouvelle Géorgie, en rénovant les routes et en construisant de nouveaux bâtiments.
«Plus pour le peuple!» est le slogan de campagne du parti au pouvoir, qui promet de créer des emplois, réduire la pauvreté et stimuler le secteur agricole, vantant un programme de 12 milliards de dollars. Celui-ci prévoit aussi de délivrer à chaque famille des allocations sous forme de bons d’achats d’un total de 500 euros sur quatre ans.
La coalition d’opposition Le Rêve géorgien de M. Ivanichvili promet de son côté d’augmenter les retraites et les allocations sociales, d’accroître les dépenses dans l’éducation et de faire bénéficier les 4,5 millions d’habitants de cette ex-république soviétique d’une assurance médicale.
Pour Giorgi Gaganidze, de l’Université économique de Tbilissi, les deux programmes contiennent des propositions assez similaires, notamment en ce qui concerne l’agriculture. Selon la Banque mondiale, 50% de la population géorgienne travaille pour ce secteur, mais sa part dans le produit intérieur brut (PIB) est tombée de 25% en 1999 à 8,4% en 2010.
La croissance économique s’est accélérée depuis que la révolution des roses a mené M. Saakachvili au pouvoir. Mais même si le PIB par habitant a plus que triplé depuis, pour atteindre 3 210 dollars en 2011, le gouvernement se voit reprocher d’avoir échoué à réduire la pauvreté dans le pays, où 9,2% de la population vit avec moins de 95 dollars par moi. Le chômage, qui s’établit officiellement à 16% de la population active – davantage, selon les opposants – est un autre problème critique. La Banque mondiale a loué les autorités géorgiennes pour avoir réduit le poids de la bureaucratie et allégé le climat des affaires, ainsi que pour le succès de leur politique de lutte contre la corruption, un fléau qui gangrène le reste de l’espace postsoviétique.
La reprise économique a toutefois été entravée par un embargo imposé en 2006 par la Russie voisine, avec laquelle la tension n’a cessé de monter, sur les vins et les eaux minérales géorgiennes, privant le pays de son plus gros marché d’exportation. Elle a été encore plus affectée par la guerre éclair entre Tbilissi et Moscou en 2008 et la crise économique mondiale. Une aide de 4,5 milliards de dollars des États-Unis et de l’Union européenne a malgré tout permis d’adoucir les effets de la chute de l’économie. En 2011, le PIB a augmenté de 7%.
Aujourd’hui, le gouvernement affirme que ses réformes ont commencé à porter leurs fruits et vont permettre d’améliorer le niveau de vie des plus pauvres. Mais pour l’opposant Bidzina Ivanichvili, le gouvernement a surtout dépensé des centaines de millions d’euros pour des projets pharaoniques tels que le nouveau Parlement dans la ville de Koutaïssi. «Ils ont créé l’illusion que le pays avait avancé de façon significative», a déclaré le milliardaire. Mais «tout est monopolisé et la verticale du pouvoir contrôle tout», a-t-il ajouté, affirmant que le secteur privé en avait pâti.

(Source : AFP)
Grues et pelleteuses se sont activées ces derniers mois dans les rues de Tbilissi, capitale de la Géorgie, dans une course contre la montre pour achever des projets grandioses de l’État avant les législatives. Face au défi lancé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili qui mène la coalition d’opposition aux élections, le gouvernement du président Mikheïl Saakachvili a...