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À La Une - Violences

Publication de caricatures de Mahomet en France

Les manifestations contre le film islamophobe se poursuivent dans le monde.

Des échauffourées ont éclaté mardi entre des jeunes Palestiniens et la police israélienne à Jérusalem-Est lors d'une manifestation contre le film islamophobe. Ahmad Gharabli/AFP

Le procureur général d’Egypte a engagé mardi des poursuites contre sept Coptes égyptiens vivant aux États-Unis et soupçonnés d'être impliqués dans la production ou la distribution du film amateur islamophobe à l'origine d'une vague de violences dans le monde musulman.

 

Les sept hommes : Morris Sadek, Nabil Bissada, Esmat Zaklama, Elia Bassily, Ihab Yaacoub, Jack Atallah et Adel Riad, sont accusés d'"insultes à la religion islamique, insultes au prophète (Mahomet) et incitation à la haine religieuse", selon un communiqué du parquet. La date de leur procès n'a pas encore été fixée.

 

Les sept Coptes (chrétiens d’Egypte) sont accusés en lien avec le film "Innocence of Muslims" ("L'Innocence des musulmans"), un brûlot à très petit budget qui dépeint le prophète Mahomet comme un voyou aux pratiques déviantes et a offensé de nombreux musulmans.

La diffusion sur YouTube d'un extrait de ce film amateur produit par un petit groupe de chrétiens extrémistes américains a déclenché une vague de protestations anti-américaines dans une vingtaine de pays, dont l’Egypte.

 

Un imam salafiste égyptien a même lancé une fatwa appelant à tuer tous les protagonistes du film, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

 

La famille de Nakoula Basseley Nakoula, le producteur du film, a été emmenée lundi hors de la banlieue sud de Los Angeles par la police vers un lieu inconnu pour rejoindre ce dernier, disparu depuis samedi, et se cacher.

 

(Lire aussi : Les auteurs du film anti-islam, des partisans du prêtre copte Zakaria Botros)

 

La diffusion de l'extrait du film a provoqué plusieurs manifestations en Egypte, dont une le 11 septembre, au cours de laquelle des manifestants ont attaqué l'ambassade des Etats-Unis au Caire, escaladant les murs et arrachant un drapeau américain pour hisser à sa place un drapeau islamiste noir.

Suite à cet incident, le président américain Barack Obama avait appelé son homologue égyptien Mohamed Morsi pour exprimer son inquiétude après l'incident. M. Morsi, ancien responsable des Frères musulmans, a condamné les violences mais soutenu les manifestations pacifiques contre le film.

Dans les jours qui ont suivi, les forces de sécurité ont affronté les manifestants et les ont empêchés d'approcher l'ambassade.

 

Selon le Washington Post, les manifestations de protestations au Caire contre ce film ont mis un coup d'arrêt aux discussions sur un allégement de la dette égyptienne aux Etats-Unis pour un milliard de dollars.

Ces discussions visaient à apporter une aide économique cruciale au nouveau gouvernement égyptien, contrôlé par les Frères musulmans et confronté à d'immenses défis économiques après le soulèvement de 2011 qui a mis fin au règne du président Hosni Moubarak.

 

 

Une femme kamikaze à Kaboul

Dans le même temps, les violences se sont poursuivies à travers le monde en réaction à ce film. En Afghanistan, un attentat suicide visant un minibus sur une autoroute menant à l'aéroport de Kaboul a fait au moins 12 morts : neuf étrangers -dont huit Sud-Africains- et trois Afghans. L'attentat a été revendiqué par des insurgés afghans, le groupe Hezb-e-Islami.  

"L'attentat a été perpétré par une femme prénommée Fatima. Il s'agit d'une mesure de représailles à l'insulte de notre prophète", a déclaré à l'AFP par téléphone Zubair Sidiqi, un porte-parole de ce groupe, le deuxième le plus important au sein de l'insurrection afghane, après les talibans.
C'est la réponse la plus meurtrière jusqu'à présent à la diffusion du film islamophobe.


L'Afghanistan et l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé de la planète, avaient connu lundi leurs premières violences depuis le début des protestations il y a une semaine.

 

Les violences liées au film ont fait 31 morts depuis l'attaque du consulat américain à Benghazi il y a une semaine.


IntelCenter, un centre américain de surveillance de sites islamistes, a rapporté mardi qu'El-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé samedi ses partisans à "suivre l'exemple" des assaillants du consulat américain à Benghazi (Libye) et à tuer les ambassadeurs américains dans les autres pays du Maghreb.

Aqmi a qualifié la mort de l'ambassadeur américain dans l'attaque à Benghazi de "meilleur cadeau" aux islamistes radicaux à l'occasion de l'anniversaire du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, précise IntelCenter.

 

Des échauffourées ont eu lieu mardi entre des jeunes Palestiniens et la police israélienne à Jérusalem-Est lors d'une manifestation contre le film, ont rapporté la police et un journaliste témoin de la scène.

 

Des heurts ont par ailleurs éclaté au Cachemire indien entre des centaines de manifestants musulmans et les forces de l'ordre. L'Inde, qui compte environ 150 millions de musulmans, a condamné le film, le qualifiant d'"insultant".

 

Le Pakistan a d'un autre côté bloqué l'accès au site de visionnage de vidéos Youtube, après le refus du site de retirer le film jugé blasphématoire, comme demandé par le gouvernement. Le Parquet général russe a annoncé lundi son intention de faire également interdire le film en Russie. L'Arabie saoudite a menacé aussi de bloquer l'accès à YouTube dans le royaume si Google ne supprimait pas tous les liens conduisant au film islamophobe.

 

Cette vague de protestation dans le monde musulman, qui ne faiblit pas depuis la semaine dernière, risque d'être alimentée par la publication en France de caricatures de Mahomet dans un hebdomadaire satirique, Charlie Hebdo.

Ces dessins seront reproduits en page intérieure et sur la dernière page du journal.

 

Ces dessins "choqueraient ceux qui vont vouloir être choqués en lisant un journal qu'ils ne lisent jamais", a estimé son directeur, le dessinateur Charb, interrogé par la chaîne de télévision iTélé. "La liberté de la presse est-elle une provocation ?" a-t-il demandé.

 

Le gouvernement français a immédiatement regretté la décision de Charlie Hebdo. "Dans le contexte actuel", le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fait part dans un communiqué de sa "désapprobation face à tout excès" et appelle à "l'esprit de responsabilité de chacun".

 

Le sujet est d'autant plus sensible que la France abrite la plus importante communauté musulmane d'Europe, avec 4 à 6 millions de membres, et qu'une brève manifestation s'est déjà déroulée samedi dernier près de l'ambassade des Etats-Unis à Paris. En 2005, la publication de caricatures de Mahomet dans un journal danois avait provoqué un longue vague de protestation dans le monde arabe.

 

Avant même l'annonce de Charlie Hebdo, de nouveaux appels à manifester samedi à Paris et dans plusieurs grandes villes de France pour protester contre le film circulaient mardi sur les réseaux sociaux.

 

Le procureur général d’Egypte a engagé mardi des poursuites contre sept Coptes égyptiens vivant aux États-Unis et soupçonnés d'être impliqués dans la production ou la distribution du film amateur islamophobe à l'origine d'une vague de violences dans le monde musulman.
 
Les sept hommes : Morris Sadek, Nabil Bissada, Esmat Zaklama, Elia Bassily, Ihab Yaacoub, Jack Atallah...

commentaires (9)

Mille fois CENSURE ! plutôt que prémédités et dangereux remous religieux. S'ils sont fanatiques et manifestent hystériquement dans les rues, nous le sommes tout aussi et manifestons hystériquement en persistant à qualifier de liberté d'expressions les inepties d'une poignée de fanatiques extrémistes qui mettent en danger la vie des gens, je le répète, en connaissance de cause.

SAKR LEBNAN

06 h 46, le 19 septembre 2012

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Commentaires (9)

  • Mille fois CENSURE ! plutôt que prémédités et dangereux remous religieux. S'ils sont fanatiques et manifestent hystériquement dans les rues, nous le sommes tout aussi et manifestons hystériquement en persistant à qualifier de liberté d'expressions les inepties d'une poignée de fanatiques extrémistes qui mettent en danger la vie des gens, je le répète, en connaissance de cause.

    SAKR LEBNAN

    06 h 46, le 19 septembre 2012

  • D'où, bientôt, Madame Censure.... Maréchal ! Nous voilà !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 14, le 19 septembre 2012

  • Lorsque ces provocations préméditées mettent en danger des dizaines et peut-être des centaines ou plus de Chrétiens dans tout l'Orient, en connaissance de cause, n'allez pas me dire que la loi sur la liberté d'expression, d'IDIOTS PAREILS, les innocente. " PROVOCATION PRÉMÉDITÉE EN CONNAISSANCE DE CAUSE " que la Justice Française, si justice il y en a, fasse son devoir immédiatement en retirant avant tout tous les exemplaires de cette revue des kiosques et autres lieux de vente., et qu'elle condamne ces provocateurs !

    SAKR LEBNAN

    03 h 16, le 19 septembre 2012

  • Remarquez, Charlie Hébdo veut peut-être faire une nouvelle déco de son siège, voire toucher l'assurance incendie... Ils l'ont déjà fait une fois..... Il y a anguille sous roche s'ils récidivent avec les mêmes caricatures.

    Daniel Lange

    16 h 22, le 18 septembre 2012

  • Ya pas à dire, ce n'st pas les journalistes de Charlie hébdo qui vivent là où les manifs dégénèrent. Provocation inutile même si elle est légale. N'importe quoi...

    Daniel Lange

    16 h 17, le 18 septembre 2012

  • C'est rationnellement incompréhensible! Y a du mal profond voire même absolu derrière ces faits mais de l'utilisation aussi des faibles d'esprits par les 'esprit malins'

    Ali Farhat

    16 h 04, le 18 septembre 2012

  • Typique, une certaine mentalité "chréti(e)nne".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    11 h 25, le 18 septembre 2012

  • Ils sont irrémédiablement cons...y a rien à faire...çà doit être l'eau ou le climat...

    GEDEON Christian

    09 h 13, le 18 septembre 2012

  • Bravo! Protestez toujours de la sorte, et vous finirez par résoudre tous vos problèmes...et les nôtres!

    Georges MELKI

    08 h 16, le 18 septembre 2012

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