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Campus

Bienvenue au pays des câlins !

Depuis quelques semaines, des nuées de jeunes arpentent les rues de la capitale, offrant des myriades de câlins à des passants médusés.

Les jeunes participants.

«C’est la première fois que j’organise un événement de la sorte, que je suis responsable d’un groupe de jeunes, que je dois coopérer avec les membres de la police nationale et que je réalise à quel point un acte simple peut bouleverser les gens. Mais aussi, c’est la première fois que je m’aperçois qu’avec peu d’effort, par la simple chaleur d’un câlin, nous pouvons raviver la flamme dans un couple.» C’est dans ces termes que s’exprime Nazir Halawani, jeune ingénieur de 26 ans, sur son blog dédié à la première édition de Free Hugs au Liban.
C’est grâce à une vidéo postée sur la Toile vers la mi-mai que Bilal Kamoon, 18 ans, découvre la version originale de Free Hugs en provenance de Sydney. Il décide alors, avec son ami Natheer, de lancer une première campagne de câlins au Liban. Une page sur Facebook baptisée Free Huggers permet de mobiliser les « câlineurs ». « Malgré l’apparence d’une grande motivation sur les réseaux sociaux, notre première tentative a reçu un accueil plutôt timide. C’est sur place que notre entrain et notre enthousiasme ont déclenché une superbe interaction sociale », confie Nazir.

Une boule urbaine d’humanité
Sur le terrain, les réactions sont contrastées, allant des moqueries de jeunes excédés par cette «boule urbaine d’humanité» au soutien inconditionnel de personnes comprenant l’intérêt et le but de l’action, en passant par les « non merci » polis et les timides sourires donnés de loin. Et si quelques curieux sortent des restaurants ou magasins pour recevoir un câlin, d’autres ne décollent plus une fois serrés dans les bras. « Une femme à Jbeil a pleuré d’émotion, explique Nazir. Elle ne voyait dans son pays, qu’elle quitte pour les Émirats, que les aspects négatifs, et les Free Hugs lui ont insufflé un brin d’espoir.»
«Lorsqu’on a tendu un billet à une mendiante, elle a refusé et réclamé un câlin», raconte Khaled, un participant. «Certains pensent que c’est stupide, mais dans un pays embourbé dans le stress, un câlin ne peut que resserrer l’étau social », ajoute-t-il.
La politique des Free Hugs est claire : mixité des groupes, port de pancartes avec les mots Free Hugs et attribution de câlins uniquement après consultation. En cas d’insulte, les « huggers » sont tenus de ne pas réagir car le mouvement se veut pacifique.
À l’avenir, le groupe, qui s’est manifesté à Hamra, Jbeil, Beirut Souks et Achrafieh, tient à étendre le mouvement à des lieux plus improbables comme Tripoli ou Saïda.
«C’est la première fois que j’organise un événement de la sorte, que je suis responsable d’un groupe de jeunes, que je dois coopérer avec les membres de la police nationale et que je réalise à quel point un acte simple peut bouleverser les gens. Mais aussi, c’est la première fois que je m’aperçois qu’avec peu d’effort, par la simple chaleur d’un câlin, nous...
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