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À La Une - Liban

Sayyed : Samaha a dit au juge que je ne sais rien de l’affaire des explosifs

Le général Jamil Sayyed a décidé de répondre « aux fuites » le concernant dans le dossier Michel Samaha par une conférence de presse. Il a ainsi affirmé que l’ancien ministre a assuré au juge qu’il n’avait lui-même rien à voir dans l’affaire des explosifs. Citant son fils, l’avocat Malek Sayyed, qui a, selon lui, posé directement la question à Michel Samaha en présence du juge, Sayyed a précisé que l’ancien ministre a déclaré : « Jamil Sayyed n’a à aucun moment et à aucun lieu été informé des détails de l’affaire, dont le transport des explosifs. » Il a ajouté : « Le fait de prétendre que j’étais avec Samaha dans sa voiture au moment où il transportait les explosifs est une façon d’insinuer que j’ai joué un rôle dans cette affaire. Ce qui n’est pas le cas, d’après ce que dit Samaha lui-même. » Jamil Sayyed est revenu sur le fait qu’il n’est pas acceptable que la branche des renseignements des FSI mène l’enquête préliminaire avec Samaha alors qu’il y a un contentieux entre ce dernier et le chef de cette section ainsi qu’avec le général Rifi.


Le général Sayyed est revenu sur le déroulement de l’affaire rappelant qu’en principe, Samaha a dû transporter les explosifs le 7 août, c’est-à-dire deux jours avant son arrestation à Beyrouth. « La branche des renseignements a aussitôt laissé entendre que j’étais avec lui dans la voiture », a déclaré Sayyed. La seconde fuite a été donnée par la LBC. Sayyed a alors demandé à Rifi et Hassan de donner les éléments en leur possession au juge et non à la presse. En vain, puisque quelques jours plus tard, Rifi a donné les procès-verbaux de l’interrogatoire de Samaha au quotidien al-Joumhouriya. À cet égard, Sayyed a demandé au ministre de la Justice ce qu’est devenue l’enquête dont il a demandé l’ouverture au sujet des fuites. Il a aussi précisé que le juge doit convoquer Rifi et Hassan à ce sujet puisque la violation du secret de l’enquête est une infraction pénale susceptible d’entraîner l’emprisonnement de son auteur.


Sayyed a encore révélé que Samaha a enregistré ses conversations téléphoniques depuis près de deux ans « et certaines d’entre elles montrent clairement son souci d’éviter que j’apprenne l’affaire des explosifs », a-t-il dit. Il a demandé au colonel Hassan qui détient désormais ces enregistrements de les remettre au complet au juge sans chercher à effacer les conversations qui ne lui conviennent pas et qui innocentent Sayyed. « Si ces conversations sont tronquées, Rifi et Hassan seront punis car c’est un crime de manipuler les preuves », a déclaré Sayyed.


L’ancien chef de la Sûreté a déclaré que le même procédé utilisé dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri est repris aujourd’hui et les mêmes personnes sont soucieuses de convaincre l’opinion publique pour faire pression sur le juge.
Sayyed a rapporté une conversation entre le chef de l’État et l’ancien Premier ministre Saad Hariri. Sleiman aurait dit à Saad Hariri : « Vous ne pourrez pas échapper au dossier des faux témoins » et le second aurait répondu : « Je suis en train de conclure un compromis, donnez-moi du temps. » Il a reproché au président Sleiman d’avoir félicité la branche des renseignements et le chef des FSI, ajoutant que lorsqu’on ne peut pas punir des fonctionnaires qui commettent des infractions, on ne peut pas les féliciter quand ils font une action positive. Il a aussi affirmé que le président Sleiman lui aurait dit qu’il ne peut pas muter Rifi, Hassan et Mirza. Il a aussi ajouté avoir entendu le Premier ministre dire au ministre de l’Intérieur au moment de la formation du gouvernement qu’il faut écarter Rifi et Hassan car ce sont « des voyous ». Selon lui, le chef de l’État, qui est le seul à prêter serment sur la Constitution, devrait chercher à obtenir le retour au Liban du témoin à charge Milad Kfoury (dans l’affaire Samaha). Sayyed a répété que sans Kfoury, l’enquête n’a pas de valeur et en attendant son retour au Liban, il faudrait mettre Samaha en résidence surveillée.

 

Il s’est aussi demandé pourquoi, puisque la branche des renseignements des FSI était au courant de l’affaire, les explosifs n’ont pas été confisqués à la frontière et pourquoi Milad Kfoury a été autorisé à les prendre ? Il a insisté sur la nécessité de ramener Kfoury au Liban, car c’est dans la confrontation entre lui et Samaha que la vérité apparaîtra. Il s’est aussi demandé pourquoi Kfoury a été envoyé à l’étranger alors qu’il n’y a aucun risque pour lui au Liban. Tout en répétant qu’il n’y a pas de contentieux personnel entre lui et le général Rifi et le colonel Hassan, Sayyed a accusé les deux officiers de profiter de leurs fonctions, alors qu’ils sont, selon lui, coincés et qu’ils savent que leur dossier est vide. Sayyed a encore affirmé qu’il est prêt à se rendre chez le juge s’il est convoqué, mais il refuse une convocation par voie de presse.


Enfin, en réponse à une question, il a affirmé que si les élections ont lieu à la date prévue, il sera candidat indépendant sur la liste d’Amal et du Hezbollah dans la Békaa-Nord.

 

Lire aussi, le billet de Ziyad Makhoul : (D)échéances

 

et

L’avocat de Samaha écarte l’innocence de son client...

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