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Moyen Orient et Monde

Des stratagèmes de sioux pour faciliter les défections

Certains attendent la nuit, escaladent les enceintes, rampent sous des barbelés. D’autres donnent des rendez-vous à l’ennemi. Ces soldats veulent déserter l’armée syrienne et nombreux sont ceux qui y parviennent. Et quoiqu’officiellement Damas se félicite de cette « purge des terroristes », si le nombre de défections augmente et que cela tourne à l’hémorragie, surtout parmi les conscrits sunnites qui forment le gros des effectifs, le régime syrien sera aux prises avec un insoluble problème.
« Abou Anas », 23 ans, a ainsi patienté huit mois dans la base radar d’el-Chaale, proche d’Alep, guettant l’instant propice. Samedi soir, il y est arrivé. « À la tombée de la nuit, avec ma kalachnikov et en uniforme, j’ai profité de la relève des gardes pour m’approcher d’un mur. Il n’était pas haut », raconte ce jeune homme chétif, en polo et petites lunettes d’étudiant, rencontré dans une base des insurgés proche d’Alep. « Puis j’ai rampé sous les barbelés et fui en courant, par un couloir sombre entre les faisceaux de deux projecteurs », poursuit-il. Il a rejoint une katiba de l’Armée syrienne libre (ASL) dans laquelle, parce qu’il est inconnu, des vérifications seront effectuées avant qu’on lui rende son arme. Il assure vouloir combattre. Ce n’est pas le cas de tous les déserteurs, qui préfèrent souvent rejoindre leurs familles ou quitter le pays.
Dans Alep, assis sur une chaise en plastique sous une arche de pierre de la vieille ville, le « commandant Khattab », 36 ans, explique qu’en cas de défection, « si le gars est connu de soldats qui nous ont déjà rejoints, ça va. Ici, tout le monde se connaît. Mais si personne ne se porte garant, on le conduit au service de sécurité de l’ASL. Il y restera deux semaines, le temps qu’on se renseigne ».
Comme tous les chefs rebelles rencontrés dans la région, Khattab assure que les candidats à la défection sont nombreux dans les rangs de l’armée régulière et qu’il a mis en place des procédures pour les aider. « Certains, grâce à des amis, des cousins, nous préviennent. On leur donne rendez-vous, la nuit, à certains points du front. Quand ils sont de garde, ils sortent, la kalach en l’air », dit-il. Un autre commandant, « Abou Obeida », dans le quartier de Seif el-Dawla dans l’est, affirme monter des attaques factices pour créer des conditions propices aux fuites. « Ils nous font un signal avec les petites lampes de leurs téléphones et on tire derrière eux, pour les couvrir. Dans certaines bases, il suffit de s’approcher des murs extérieurs sans autorisation pour se faire tirer dans le dos », dit-il.
Les rebelles assurent régulièrement, sans pouvoir en apporter la preuve, que des membres du Hezbollah ou des Iraniens sont postés en faction dans les casernes, les armes tournées vers l’intérieur. Ahmad el-Imam, 35 ans, chef d’une section rebelle dans le quartier de Bab Nasr, affirme que « les officiers alaouites ne combattent pas, ils surveillent les soldats sunnites et leur tirent dessus s’ils refusent de combattre ou s’approchent des portes ».
Certains attendent la nuit, escaladent les enceintes, rampent sous des barbelés. D’autres donnent des rendez-vous à l’ennemi. Ces soldats veulent déserter l’armée syrienne et nombreux sont ceux qui y parviennent. Et quoiqu’officiellement Damas se félicite de cette « purge des terroristes », si le nombre de défections augmente et que cela tourne à l’hémorragie, surtout parmi...

commentaires (2)

Ils vont pratiquer les stratagèmes des Apaches !

SAKR LEBNAN

14 h 36, le 12 septembre 2012

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Commentaires (2)

  • Ils vont pratiquer les stratagèmes des Apaches !

    SAKR LEBNAN

    14 h 36, le 12 septembre 2012

  • C'est malin ! Maintenant que les ruses de sioux sont dévoilées, ils vont avoir plus de mal à faire le mur.

    Robert Malek

    11 h 04, le 12 septembre 2012

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