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À La Une - Syrie

Homs, Alep et Damas sous le feu de l’armée de Bachar

Poutine inflexible sur sa position ; Hollande et Cameron sur la même longueur d’onde ; au moins 130 morts.

D’un côté (à g.), les combattants de l’ASL se préparant au combat dans le quartier de Seif el-Dawla à Alep, de l’autre les soldats de Bachar brûlant le drapeau pré-Baas de l’opposition.  Youssef Bouldal / Reuters / AFP

De violents combats ont opposé hier des soldats et miliciens prorégime à des rebelles qui ont attaqué des barrages dans la région de Homs, Damas et Alep étant également le théâtre d’affrontements meurtriers. À travers le pays, les violences ont fait hier au moins 130 morts, selon la chaîne satellitaire al-Arabiya.

Dans la province de Homs, au moins neuf soldats et quatre membres de « comités populaires » armés ont ainsi été tués et des dizaines de combattants prorégime blessés dans des combats dans la région du Krak des Chevaliers, qui abrite le célèbre fort croisé, ainsi que dans Wadi el-Nassara (la Vallée des chrétiens), qui regroupe des villages chrétiens, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les « comités populaires » sont des groupes de civils qui déclarent prendre les armes pour défendre leurs quartiers et leurs villages contre les rebelles. « Quand vous avez des combats entre civils armés anti et prorégime, c’est une guerre civile », a déclaré le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, en prévenant que ce phénomène était en augmentation.

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Dans la banlieue sud-est de Damas, de « violents combats » opposaient les forces syriennes aux rebelles à un barrage de l’armée près de l’une des entrées du tombeau de Sayyida Zeinab, un important lieu de pèlerinage chiite. Des affrontements ont également eu lieu dans le quartier sud de Qadam, où deux civils, frères d’un chef rebelle, ont été découverts morts hier après avoir été enlevés mercredi soir à un barrage tenu par l’armée. Une vidéo amateur postée sur YouTube par des militants montre les cadavres ensanglantés de deux hommes, dont l’un a la tête en partie explosée.
Dans le nord du pays, l’armée a repris le pont Barkoum, à 20 km au sud d’Alep, dont les rebelles s’étaient emparés il y a trois semaines, selon une source militaire. Situé sur l’autoroute Alep-Damas, ce pont contrôle l’accès à la région rurale du sud d’Alep. Trois tentatives des rebelles pour le reprendre ont depuis échoué. Dans la ville même d’Alep, théâtre d’une bataille cruciale depuis la mi-juillet, l’armée cherche à asphyxier les insurgés en bombardant chaque jour leurs lignes d’approvisionnement. Une dizaine de personnes ont par ailleurs été tuées tard dans la nuit par la chute d’obus de mortier pour la première fois dans un quartier à majorité kurde.
Outre Alep et Damas, les bombardements par les forces du régime touchaient les provinces de Deraa, de Deir ez-Zor, d’Idleb et de Hama.

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Au lendemain de l’appel à cesser « immédiatement » les violences lancé au régime syrien par les pays arabes, le président russe Vladimir Poutine a appelé les pays qui participent à la recherche d’une solution en Syrie à « modifier leur position ». « Pourquoi la Russie seule devrait-elle réexaminer sa position ? » s’est-il ainsi interrogé, en soulignant que les événements des dernières années montraient « que toutes les initiatives de nos partenaires ne (s’étaient) pas terminées comme ils l’avaient souhaité », citant l’Afghanistan et l’Irak.
Suite aux déclarations de M. Poutine, les États-Unis ont assuré que leur relation avec la Russie était « forte », malgré des « désaccords ». Les relations américano-russes « sont bonnes » et cela a permis d’en « retirer d’importants dividendes », a ainsi déclaré le porte-parole adjoint du département d’État, Patrick Ventrell. Il n’a pas voulu polémiquer avec la presse qui l’interrogeait après que le Kremlin eut annoncé que M. Poutine rencontrerait brièvement la secrétaire d’État Hillary Clinton lors du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), samedi et dimanche à Vladivostok.
Parallèlement, le président français François Hollande s’est dit hier à Londres en « plein accord » avec le Premier ministre britannique David Cameron pour « accélérer la transition politique ». « Nous avons le devoir d’aider de toutes les façons l’opposition syrienne », a-t-il insisté, évoquant « l’aspect humanitaire » mais « aussi la capacité qui peut être la sienne à mener un certain nombre d’actions ».
Ces déclarations interviennent alors que l’Union européenne tiendra une réunion de ses ministres des Affaires étrangères vendredi et samedi à Chypre, pour réfléchir en particulier aux moyens de soutenir les efforts du nouvel émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi. Les 27 veulent aussi « augmenter leur aide au peuple syrien et aux réfugiés tout en contribuant à la préparation d’une transition politique », selon la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

Noyés
Sur le plan humanitaire, en Jordanie, qui a déjà accueilli 185 000 Syriens, le Premier ministre Fayez Tarawaneh a déclaré que le flux croissant de réfugiés commençait à dépasser les capacités d’accueil, évoquant « un énorme poids » pour son pays. Par ailleurs, le naufrage d’un bateau chargé de migrants clandestins au large de la côte ouest de la Turquie a fait au moins 61 morts, dont des Palestiniens et des Syriens, et pour moitié des enfants. Le gouverneur du district côtier de Menderes, dans la province d’Izmir, a précisé que 46 personnes avaient pu être secourues après le naufrage, qui s’est produit à l’aube, à seulement quelques dizaines de mètres du rivage. Selon les médias turcs, ce très lourd bilan s’explique par le fait que les femmes et les enfants étaient enfermés dans un compartiment de la partie basse de l’embarcation.

 

 

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