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À La Une - Convention démocrate

Bill Clinton : les républicains nous ont laissé "une pagaille totale"

"Aucun président, aucun président - pas moi-même ni aucun de mes prédécesseurs, personne n'aurait pu réparer les dégâts causés en seulement quatre ans".

 

L'ancien président américain Bill Clinton lors de la convention démocrate à Charlotte, le 5 septembre 2012. Mladen ANTONOV /

L'ancien président américain Bill Clinton a enflammé la convention démocrate mercredi soir à Charlotte, qui a formellement investi Barack Obama pour représenter les couleurs du parti à la présidentielle de novembre.

 

Dans un discours d'une cinquantaine de minutes, longuement ovationné, M. Clinton a lancé un vibrant plaidoyer en faveur du président Obama, disant croire en lui "de tout cœur" et insistant sur les capacités du président sortant à redresser l'économie.

 

L'ancien président de 66 ans, toujours extrêmement populaire aux États-Unis, a une fois de plus montré qu'il était un orateur hors pair en jouant avec un public conquis d'avance tout en lançant des charges assassines contre le candidat républicain Mitt Romney et son colistier Paul Ryan.

 

"Je veux un homme qui croit sans le moindre doute que nous pouvons recréer le rêve économique américain", a affirmé Bill Clinton, dénonçant au passage "la pagaille totale" laissée par les républicains à Barack Obama il y a quatre ans, qu'"aucun homme n'aurait pu résoudre".

"Aucun président, aucun président - pas moi-même ni aucun de mes prédécesseurs, personne n'aurait pu réparer les dégâts causés en seulement quatre ans", a-t-il dit.

 

M. Obama, arrivé plus tôt dans la journée à Charlotte et qui s'exprimera jeudi soir devant la convention démocrate, est ensuite monté sur la tribune du Time Warner Cable Arena, enceinte où étaient réunis près de 6.000 délégués du Parti démocrate. Devant un public en délire, M. Clinton l'a accueilli en s'inclinant et en l'embrassant, avant que les deux hommes se retirent.

 

Alors que les républicains martèlent depuis des jours un argument qui avait déjà été utilisé par Ronald Reagan contre le démocrate Jimmy Carter en 1980, "Etes-vous dans une meilleure situation qu'il y a quatre ans?", M. Clinton leur a réservé une réponse claire et nette.

"Sommes-nous là où nous le souhaitons? Non. Est-ce que le président est satisfait? Non. Mais sommes-nous dans une meilleure situation que quand il a pris ses fonctions, avec une économie en chute libre, qui perdait 750.000 emplois par mois? La réponse est oui!", s'est écrié l'ancien président.

Quant à M. Obama, il a "posé les bases d'une économie plus moderne, plus équilibrée, qui produira des millions de nouveaux emplois, de nouvelles entreprises dynamiques, et beaucoup de nouvelles richesses pour les innovateurs", a-t-il dit.

 

En fin de soirée, les démocrates ont procédé au vote, Etat par Etat et par ordre alphabétique, en faveur de M. Obama, une procédure longue et totalement cérémoniale puisque le président était le seul candidat.

 

M. Obama tentera le 6 novembre de conserver la Maison Blanche face à M. Romney, quatre ans après le début d'une crise économique aiguë qui a coûté plus de huit millions d'emplois.

 

Président de 1993 à 2001, M. Clinton avait lui dirigé les États-Unis en période de forte croissance, de chômage faible et de surplus budgétaires, malgré une politique fiscale moins avantageuse pour les riches que celle défendue par les républicains, un fait que rappelle souvent M. Obama pour argumenter en faveur de ses propres projets.

 

Dans une campagne âpre qui reflète le faible écart des sondages, le camp de M. Romney a assuré que M. Obama, sous qui la dette publique a crû de plus de 5.000 milliards de dollars, ne pouvait pas décemment se réclamer de M. Clinton.

 

Le discours d'Obama jeudi n'aura pas lieu comme prévu dans un stade découvert de 73.000 places, mais dans le même "Time Warner Cable Arena", une enceinte cinq fois plus petite, en raison d'un risque de violents orages.

 

La convention, censée montrer au grand public une image d'unité, a connu un "couac" mercredi lorsque des délégués ont bruyamment manifesté leur désaccord avec la réintroduction dans le programme démocrate, à la demande de M. Obama selon son équipe, de la mention de Jérusalem comme "capitale d'Israël".

 

 

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