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À La Une - Syrie

Les rebelles frappent au coeur de Damas

Brahimi bientôt à Damas ; les fiefs rebelles sous les bombes.

Un rebelle inspecte l’énorme cratère d’une bombe qui a explosé dans le village de Taftanaz. Herve Bar/AFP

L’armée syrienne a lancé hier une attaque à el-Fan, dans la province rebelle de Hama, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) en faisant état de 22 tués et précisant que le nombre de victimes risquait d’augmenter. L’agence officielle SANA a pour sa part affirmé qu’ils étaient tous membres d’un « groupe terroriste armé qui était en train d’attaquer des citoyens et des forces de sécurité ».


Dans la capitale, un attentat à la bombe a par ailleurs frappé un quartier du centre, Abou Remmaneh, abritant des bâtiments de la Sécurité et le bureau du vice-président Farouk el-Chareh, selon la télévision d’État. L’attaque a fait quatre blessés dans ce quartier résidentiel chic situé à proximité de la place ultrasécurisée des Omeyyades, a précisé la chaîne, en évoquant un attentat « terroriste ». Un groupe islamiste obscur, la « Brigade des petits-fils du Prophète », qui se présente comme proche de l’Armée syrienne libre (ALS, rébellion), a revendiqué l’attentat sur sa page Facebook, en affirmant qu’il s’agissait d’ « une réponse aux massacres à Daraya et dans les autres villes ».
À Mazzé, un autre quartier chic de la capitale, les troupes régulières ont attaqué la périphérie avec l’appui de bulldozers et ont « rasé et détruit trois commerces et cinq maisons », toujours selon l’OSDH.
À Alep, plusieurs quartiers ont été bombardés. Selon un militant se présentant sous le nom d’Oussama, « même les écoles ne sont pas épargnées par les destructions ». « Il y a toujours des files d’attente devant les boulangeries » et « parfois, il y a une pénurie totale de farine (...) Le plus dur, c’est de se procurer des médicaments, du pain et du lait pour nourrissons ». Plus au sud, l’armée a détruit la dernière boulangerie qui vendait encore du pain dans la ville rebelle de Qousseir, selon des militants.


De leur côté, les rebelles ont pénétré dans la localité de Harem, dans la province d’Idleb, après plusieurs jours de siège, a annoncé hier un commandant insurgé qui se fait appeler Abou Saïd.
Au total, les violences ont fait hier au moins 131 morts, selon un bilan provisoire de l’OSDH et les chaînes satellitaires al-Arabiyya et al-Jazira, alors que la veille, plus de 167 personnes avaient été tuées. Parmi elles, quinze civils qui ont péri dans un attentat à la voiture piégée samedi soir à Sbéné, une banlieue populaire de Damas, selon la presse officielle syrienne hier qui a imputé l’attaque à « un groupe terroriste armé ». Et ces derniers jours, les rebelles ont multiplié les attaques contre les bases et appareils de l’armée de l’air, mais sans être en mesure de stopper les bombardements des hélicoptères ou des chars sur plusieurs fronts.


Sur le plan diplomatique, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères a annoncé hier que le nouveau médiateur international en Syrie Lakhdar Brahimi serait « bientôt » à Damas. « Nous allons l’écouter et il va lui aussi nous écouter », a-t-il dit, ajoutant : « Toutes les raisons qui ont conduit à l’échec de la mission (de l’ancien médiateur international Kofi Annan) ne sont pas liées à la Syrie. La raison essentielle était l’absence de consensus au sein de la communauté internationale ». M. Makdissi a en même temps accusé « les puissants membres du Conseil de sécurité de l’ONU de vouloir décourager le dialogue » avec l’opposition syrienne.


M. Brahimi a remplacé Kofi Annan, qui a démissionné le 2 août après l’échec de ses efforts pour un règlement du conflit en Syrie en invoquant notamment un manque de soutien des grandes puissances. Dans une interview samedi à la chaîne al-Arabiya, il a appelé toutes les parties à cesser la violence, tout en jugeant que le pouvoir assumait une « plus grande » part de responsabilité dans l’arrêt des hostilités. M. Brahimi – à qui le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a fait part de son inquiétude face à la dégradation de la situation en Syrie – a aussi estimé qu’il était « trop tôt pour évoquer l’envoi de troupes arabes ou internationales en Syrie » car « une intervention militaire signifierait l’échec du processus politique ». Il a également affirmé que le changement en Syrie était « inévitable », soulignant toutefois qu’ « il est trop tôt de dire qui devrait partir et qui devrait rester ».

Lavrov cynique
Parallèlement, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé ce week-end qu’il serait « naïf » de la part des pays arabes et occidentaux d’escompter que le président syrien Bachar el-Assad soit le premier à cesser le feu et à retirer ses troupes des grandes villes puis attende que l’opposition suive son exemple. Selon M. Lavrov, une telle prétention équivaudrait à demander la « capitulation » du régime baassiste, demande que ni les Occidentaux ni les Arabes ne sont à son avis en droit de formuler.


Toujours au cours du week-end, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a écarté l’établissement sans une résolution de l’ONU de zones protégées en Syrie pour accueillir les populations qui fuient les combats, tout comme il a estimé qu’ « il n’est pas possible de créer une zone tampon sans établir une zone d’exclusion aérienne ».
Enfin, au niveau humanitaire, le ministre jordanien du Plan et de la Coopération internationale Jaafar Hassan a lancé samedi un appel à la communauté internationale en affirmant que son pays aurait besoin de 700 millions de dollars pour accueillir jusqu’à 240 000 réfugiés syriens, lors d’une conférence de presse commune avec un représentant du Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR).

 

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