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Moyen Orient et Monde - Maroc

En congrès, les jeunes islamistes n’ont pas ménagé leurs critiques

Plus de 2 600 jeunes du PJD ont tenu leur 8e congrès annuel, le premier depuis la nomination d’Abdelilah Benkirane à la tête du gouvernement. Photo Abdelhal Senna/AFP

Les jeunes islamistes du Parti justice et développement (PJD), réunis pendant une semaine en congrès, n’ont pas ménagé leurs critiques, dans un contexte de tensions entre le roi et le gouvernement. Dans une salle comble au cœur de Tanger, plus de 2 600 jeunes du PJD ont tenu leur 8e congrès annuel, le premier depuis la nomination par le roi Mohammad VI d’Abdelilah Benkirane à la tête du gouvernement en janvier, après des décennies dans l’opposition.
Durant leurs échanges intenses, les jeunes du PJD ont longuement traité de l’entourage du roi, accusé de faire de l’ombre au gouvernement, ainsi que des rapports, décrits comme « difficiles » par des médias marocains, entre Mohammad VI et le Premier ministre. « Qui gouverne véritablement le Maroc ? Qui détient le pouvoir, le vrai pouvoir ? Pourquoi ne pas prendre comme exemple l’expérience turque ou égyptienne ? » s’est ainsi interrogé à haute voix un jeune islamiste. « Nous sommes arrivés au gouvernement, mais pas au pouvoir. La preuve : cette cérémonie d’allégeance au roi », a ajouté un autre intervenant.
En effet, selon une vieille tradition annualisée par Hassan II, le père de Mohammad VI, chaque 30 juillet, l’anniversaire de l’accession au trône est marqué par une cérémonie d’allégeance, la Beyâa, lors de laquelle les participants, dont des responsables politiques, se prosternent devant le roi. Par le passé, des officiels du PJD avaient remis en cause cette cérémonie, jugée humiliante par certains de ses détracteurs. Cette année, en réaction à la vigueur de la polémique, le ministre des Affaires islamiques Ahmad Taoufiq, qui n’est pas membre du PJD, a, lui, justifié l’acte d’allégeance à l’égard du « commandeur des croyants », évoquant le « renouvellement de la part des Marocains de l’allégeance au roi au titre du contrat politique et religieux global ». Mais lors du congrès, les remarques ont à nouveau fusé. « Nous respectons le roi mais on ne se prosterne que devant Dieu », a lancé un participant, sous les applaudissements nourris de ses coreligionnaires.
Durant leurs échanges, les participants n’ont pas non plus toujours ménagé leur propre gouvernement, avec en première ligne de leurs revendications la lutte contre la corruption. Portant le voile, une jeune femme avance timidement et se saisit du micro : « Il ne faut pas pardonner à ceux qui ont volé l’argent public », déclare-t-elle dans une référence implicite à des propos du chef du gouvernement qui a récemment déclaré que « Dieu pardonne le passé ». Par ailleurs, la cérémonie de clôture du congrès, d’abord « interdite » par les autorités marocaines pour des raisons de sécurité, a finalement eu lieu samedi soir à Tanger en présence de M. Benkirane. « La cérémonie de clôture qui devait se tenir en plein air sur une petite place de Tanger a été transférée dans une salle couverte », a déclaré Abdelaziz Rebah, membre du bureau politique du PJD et ministre des Transports, expliquant que la police avait « craint des débordements vu le nombre élevé de participants ». Lors de la cérémonie, M. Benkirane, a appelé la jeunesse du PJD « à continuer à militer dans le cadre des fondamentaux nationaux, qui sont l’islam, l’unité du pays et la monarchie », selon M. Rebah. « Il faut poursuivre notre action pour faire face aux défis et à la crise. En dépit de cette crise, il faut être optimiste », a ajouté M. Benkirane.
(Source : AFP)
Les jeunes islamistes du Parti justice et développement (PJD), réunis pendant une semaine en congrès, n’ont pas ménagé leurs critiques, dans un contexte de tensions entre le roi et le gouvernement. Dans une salle comble au cœur de Tanger, plus de 2 600 jeunes du PJD ont tenu leur 8e congrès annuel, le premier depuis la nomination par le roi Mohammad VI d’Abdelilah Benkirane...
commentaires (2)

On dirait l'une de ces réunions des cathos de Solidarnosc à ses débuts en Pologne.....

Antoine-Serge KARAMAOUN

00 h 57, le 04 septembre 2012

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Commentaires (2)

  • On dirait l'une de ces réunions des cathos de Solidarnosc à ses débuts en Pologne.....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    00 h 57, le 04 septembre 2012

  • une belle concentration....mais comme c'est bizzare,je n'ai pas entendu le canari "printanier" pousser sa chansonnette aujourd'hui,sur l'air des "révolutions arabes" si enjoué...curieux...peut-être lui a-t-on coupé le micro,comme en Tunisie où la presse est muselée,les restos harcelés,les expos surveillées,ou comme en Egypte où les hijabées ont envahi la télé,où s'éteint le narguilé,où la danse du ventre est prohibée...où comme en Lybie tiens,où,où où on ne sait plus en fait....petit canari "printanier" ,quand reprendras tu ton chant,juste avant que les gais révolutionnaires ne te coupent la langue.....cuit cuit cuit,il est cuit le petit canari printanier,au beau plumage jaune...jaune cocu,dilux comme on dit...le cocu joyeux,en quelque sorte....cuit,cuit,cuit....

    GEDEON Christian

    13 h 20, le 03 septembre 2012

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