Durant leurs échanges intenses, les jeunes du PJD ont longuement traité de l’entourage du roi, accusé de faire de l’ombre au gouvernement, ainsi que des rapports, décrits comme « difficiles » par des médias marocains, entre Mohammad VI et le Premier ministre. « Qui gouverne véritablement le Maroc ? Qui détient le pouvoir, le vrai pouvoir ? Pourquoi ne pas prendre comme exemple l’expérience turque ou égyptienne ? » s’est ainsi interrogé à haute voix un jeune islamiste. « Nous sommes arrivés au gouvernement, mais pas au pouvoir. La preuve : cette cérémonie d’allégeance au roi », a ajouté un autre intervenant.
En effet, selon une vieille tradition annualisée par Hassan II, le père de Mohammad VI, chaque 30 juillet, l’anniversaire de l’accession au trône est marqué par une cérémonie d’allégeance, la Beyâa, lors de laquelle les participants, dont des responsables politiques, se prosternent devant le roi. Par le passé, des officiels du PJD avaient remis en cause cette cérémonie, jugée humiliante par certains de ses détracteurs. Cette année, en réaction à la vigueur de la polémique, le ministre des Affaires islamiques Ahmad Taoufiq, qui n’est pas membre du PJD, a, lui, justifié l’acte d’allégeance à l’égard du « commandeur des croyants », évoquant le « renouvellement de la part des Marocains de l’allégeance au roi au titre du contrat politique et religieux global ». Mais lors du congrès, les remarques ont à nouveau fusé. « Nous respectons le roi mais on ne se prosterne que devant Dieu », a lancé un participant, sous les applaudissements nourris de ses coreligionnaires.
Durant leurs échanges, les participants n’ont pas non plus toujours ménagé leur propre gouvernement, avec en première ligne de leurs revendications la lutte contre la corruption. Portant le voile, une jeune femme avance timidement et se saisit du micro : « Il ne faut pas pardonner à ceux qui ont volé l’argent public », déclare-t-elle dans une référence implicite à des propos du chef du gouvernement qui a récemment déclaré que « Dieu pardonne le passé ». Par ailleurs, la cérémonie de clôture du congrès, d’abord « interdite » par les autorités marocaines pour des raisons de sécurité, a finalement eu lieu samedi soir à Tanger en présence de M. Benkirane. « La cérémonie de clôture qui devait se tenir en plein air sur une petite place de Tanger a été transférée dans une salle couverte », a déclaré Abdelaziz Rebah, membre du bureau politique du PJD et ministre des Transports, expliquant que la police avait « craint des débordements vu le nombre élevé de participants ». Lors de la cérémonie, M. Benkirane, a appelé la jeunesse du PJD « à continuer à militer dans le cadre des fondamentaux nationaux, qui sont l’islam, l’unité du pays et la monarchie », selon M. Rebah. « Il faut poursuivre notre action pour faire face aux défis et à la crise. En dépit de cette crise, il faut être optimiste », a ajouté M. Benkirane.
(Source : AFP)
On dirait l'une de ces réunions des cathos de Solidarnosc à ses débuts en Pologne.....
00 h 57, le 04 septembre 2012