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À La Une - Justice

Arafat : Ouverture, en France, d'une enquête pour assassinat

La veuve de l'ex-dirigeant palestinien soupçonne un empoisonnement.

Photo d'achives montrant l'ancien président palestinien Yasser Arafat dans un hélicoptère jordanien avant son départ pour la France en octobre 2004.

Un juge français va enquêter sur la mort de Yasser Arafat après l'ouverture mardi d'une information judiciaire pour assassinat à Nanterre (région parisienne), alors que la veuve de l'ex-dirigeant palestinien soupçonne un empoisonnement au polonium.

 

L'ouverture de cette instruction fait suite au dépôt d'une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile le 31 juillet par Souha Arafat, après la découverte de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de l'ancien président de l'Autorité palestinienne.

Cette plainte "n'est pas prescrite puisqu'elle intervient moins de dix ans après les faits et n'a d'autre objet que d'établir la vérité", avait souligné Me Pierre-Olivier Sur, l'avocat de Mme Arafat à Paris.

 

Il n'y a jamais eu d'informations médicales claires sur les raisons de la mort du dirigeant palestinien, le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy, près de Paris. Ce décès était intervenu après une courte période de dégradation de son état de santé, qui avait conduit à son hospitalisation en France.

 

Les responsables palestiniens et les proches de Yasser Arafat sont persuadés qu'il est mort empoisonné.

 

L'Autorité palestinienne s'est félicité de l'ouverture de cette enquête. "Nous saluons cette décision", a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat, en précisant que le président Abbas a "officiellement demandé au président français François Hollande de nous aider à enquêter sur les circonstances du martyre de l'ancien président Arafat."

 

L'Institut de radiophysique de Lausanne (Suisse) avait annoncé vendredi qu'il comptait envoyer des experts à Ramallah pour examiner la dépouille de Yasser Arafat, après le feu vert de sa veuve pour rechercher d'éventuelles traces de polonium.

 

Les avocats de Mme Arafat et de sa fille Zahwa avaient alors estimé "que cet acte d'enquête doit être diligenté en collaboration avec la juridiction d'instruction française, régulièrement saisie, qui doit désigner un magistrat instructeur pour procéder aux investigations qui s'imposent".

 

La polémique sur les causes de la mort d'Arafat avait été relancée après la diffusion d'un documentaire le 3 juillet par la chaîne qatarie Al-Jazira. Il révélait que l'Institut de radiophysique de Lausanne, qui a analysé des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d'Arafat remis à sa veuve par l'hôpital français, y avait découvert "une quantité anormale de polonium".

 

A la suite de cette découverte, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a reçu début août un courrier de l'Autorité palestinienne demandant l'examen de la dépouille. Il avait alors sollicité la veuve du dirigeant palestinien pour obtenir son accord.

 

Les expert du CHUV sont prêts à se rendre en Cisjordanie "dans quelques jours", avait indiqué vendredi le porte-parole du Centre, Darcy Christen, précisant qu'il fallait agir rapidement. "Le temps presse, on peut dire que c'est une question de semaines, pas de mois, car la traçabilité du polonium diminue de moitié tous les 138 jours", avait-il insisté.

 

Le polonium a servi notamment à l'empoisonnement en 2006 à Londres d'Alexandre Litvinenko, un ancien espion russe devenu opposant au président Vladimir Poutine.

 

Le site d'informations online Slate, qui publie aujourd'hui des extraits du dossier médical de Yasser Arafat, quand il était hospitalisé en France, rapporte pour sa part que selon le Pr Marcel Francis-Kahn, ancien chef du service de rhumatologie de l’hôpital Bichat (Paris), "l’hypothèse du polonium ne tient pas la route. Tous les spécialistes savent qu’une intoxication par un produit radioactif ne donne pas les symptômes constatés chez Arafat. Ce dernier ne présentait notamment ni perte de cheveux ni leucopénie profonde [chute massive des taux de la lignée blanche du sang] comme on le voit chez les personnes qui sont intoxiquées par les isotopes. En revanche, tout collerait très bien avec un empoisonnement par une des toxines de l’amanite phalloïde ou du cortinaire des montagnes. On y trouve la facilité d’administration, les premiers symptômes retardés, la CIVD, l’évolution prolongée (jusqu’à 30 jours pour le cortinaire et ses toxines) et la défaillance hépato-rénale avec troubles de coagulation terminaux. Ce type de toxine est étudié notamment dans le centre de Nes Ziona, pas très loin de Tel-Aviv".

Un juge français va enquêter sur la mort de Yasser Arafat après l'ouverture mardi d'une information judiciaire pour assassinat à Nanterre (région parisienne), alors que la veuve de l'ex-dirigeant palestinien soupçonne un empoisonnement au polonium.
 
L'ouverture de cette instruction fait suite au dépôt d'une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile...
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