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Diaspora - Distinction

Le prix Juliet Hollister honore le Liban de May Rihani

Le pays du miel et de l’encens bouillonne aujourd’hui de moult dissensions et aigreurs, alors qu’outre-Atlantique, on honore un Liban de la tolérance, œuvre de May Rihani.

May Rihani supervise l’application de ses projets éducationnels en Afrique. Ici, lors de l’un de ses déplacements sur le continent.

Et c’est un prix des plus prestigieux qui vient de lui être remis : le Juliet Hollister Award, dédié à ceux voués à conforter la compréhension des valeurs interreligieuses dans divers domaines : l’éducation, l’art, les médias, les sciences, l’écologie, la gouvernance et la justice sociale. Ce prix a déjà été offert à Nelson Mandela, au patriarche œcuménique Bartholomew de Constantinople, au dalaï-lama, au prince Hassan ben Talal et à Mary Robinson.
May Rihani sera l’une des récipiendaires de l’année 2012, en reconnaissance de son immense apport dans le domaine du système éducatif des filles et l’émancipation des femmes et leur propre prise en charge, face aux barrières culturelles et politique dressées devant elles dans certains pays. May Rihani est, depuis 1998, vice-présidente de l’agence américaine AED (Academy for educational development), et elle dirige aussi le Groupe éducationnel mondial et le Centre pour l’égalité des sexes. Les projets qu’elle a conçus et dirigés dans ces secteurs ont été d’une grande efficacité pour éclairer les failles communautaires et leur trouver des solutions. Elle a pu appliquer ces travaux, en coopération avec plusieurs secteurs de la société (des ministères, des leaders de communautés locales, des conseillers, des chercheurs, des groupes étrangers), notamment au Maroc, en Égypte, en Jordanie, au Pakistan, au Bénin, dans l’Ouganda et les Maldives. Sa planification a inclus les dessins de modèles pour des écoles innovantes dans des espaces ruraux, l’intégration dans les curriculums de matériaux environnementaux, de programmes similaires pour les garçons et les filles, et l’établissement de liens entre la santé, l’éducation et l’économie.
May Rihani privilégie « une vision d’un monde avec plus de justice et d’égalité et moins de violence et, idéalement, quoique quasiment impossible, sans guerre. Voyager fait partie de cette vision, car je crois ferme que nous sommes de l’Orient et de l’Occident ». Elle a hérité cette conviction d’un illustre oncle, le philosophe et poète Amine Rihani (1876-1940) qui avait notamment écrit : « Nous ne sommes ni de l’Est ni de l’Ouest. Il n’existe pas de frontières dans notre souffle. »

La réplique « spirituelle » des Nations unies
Une pensée qui, au-delà de la continuité rihanienne, a trouvé un écho dans le parcours de Juliet Hollister (le prix a été instauré en sa mémoire) qui a pu réaliser son rêve de visionnaire : fonder la réplique « spirituelle » des Nations unies pour que la tolérance soit la solution de base des conflits socio-religieux. Née en 1916 dans l’État de New York et décédée en 2000, elle a été la première femme à lancer ce genre d’organisme qu’elle a baptisé « Temple de la compréhension ». Et Eleonore Roosevelt avait été parmi les premières à endosser son action et l’avait mise en contact avec les leaders du monde (de Nehru au pape Jean XXIII, en passant par Nasser et le Dr Albert Schweitzer). Ce Temple continue sa mission et étend son action. Aujourd’hui, il a une place de choix au sein des Nations unies où il organise des rencontres, des ateliers et des conférences sur le thème de la liberté religieuse.
Reste à souhaiter que le Juliet Hollister Award célébrant la tolérance, qui sera remis à New York le 16 octobre prochain à May Rihani, pourrait présager d’une embellie pour son Liban actuellement soumis à des vents de force 11.
Et c’est un prix des plus prestigieux qui vient de lui être remis : le Juliet Hollister Award, dédié à ceux voués à conforter la compréhension des valeurs interreligieuses dans divers domaines : l’éducation, l’art, les médias, les sciences, l’écologie, la gouvernance et la justice sociale. Ce prix a déjà été offert à Nelson Mandela, au patriarche œcuménique...