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À La Une - Syrie

Damas, la rebelle, résiste au rythme des canons

Alep toujours bombardée ; au moins 161 personnes ont été tuées.

Un combattant de l’Armée syrienne libre, en costume, dans les rues de la vieille ville d’Alep. Phil Moore/AFP

L’armée, appuyée par des hélicoptères et l’artillerie lourde, a lancé hier une offensive d’envergure à Damas qu’elle affirmait pourtant totalement contrôler et combattait les rebelles à Alep, deuxième ville de Syrie. Au moins 161 personnes ont été tuées dans les violences hier, selon la chaîne satellitaire al-Jazira. L’armée a ainsi lancé une vaste opération à Kafar Soussé, dans l’ouest de Damas, et dans sa banlieue, faisant au moins 24 morts tandis qu’un attentat à la voiture piégée a tué trois personnes à Doummar, tout près de la capitale, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des combats acharnés se déroulaient dans les quartiers de Tadamoun et Jobar, alors que les autorités avaient affirmé il y a quelques semaines avoir repris le contrôle de toute la capitale et chassé les rebelles.

Nouveaux massacres
L’OSDH a en outre fait état de la découverte de dizaines de cadavres de personnes tuées par balles, dans le quartier de Qaboun, dans le sud de Damas. L’OSDH a par ailleurs accusé les troupes gouvernementales d’avoir tué 42 civils mardi à Maadamiyat al-Cham, à 6 km de Damas, dont certains auraient été sommairement exécutés. Elles ont notamment tiré sur une procession funéraire.
À Alep, l’armée de l’air a bombardé des secteurs rebelles du sud de cette grande métropole du nord où les insurgés opposent une résistance farouche aux troupes depuis plus d’un mois.
L’armée a tiré des obus sur des quartiers de l’est de la cité et des combats faisaient rage dans plusieurs autres secteurs, selon l’OSDH. La veille, armée et rébellion avaient toutes deux affirmé avoir gagné du terrain à Alep.
À la frontière irakienne, les insurgés ont affirmé avoir pris le contrôle de secteurs de la ville de Boukamal, a indiqué l’OSDH tout en faisant état d’un déploiement massif des troupes.
Les villes de Homs, d’Idleb et de Deraa, où les rebelles continuent de résister, ne sont pas non plus épargnées par les attaques aériennes et terrestres.
D’autre part, un journaliste du quotidien officiel Techrine, Moussab al-Odallah, qui était partisan de l’opposition, a été abattu à son domicile à Damas, selon ses proches. Le fils d’un ancien chef rebelle des guerres de Tchétchénie, Roustam Guelaïev, a par ailleurs été tué en combattant au côté des forces rebelles, a annoncé hier le site islamiste tchétchène
Kavkazcenter.com.

Ban en Iran
Face au blocage diplomatique, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a décidé, malgré le mécontentement de Washington, de se rendre à Téhéran fin août à l’occasion du sommet des pays non-alignés, pour « discuter franchement » du conflit en Syrie. Son porte-parole a ajouté que M. Ban estimait que l’Iran devait faire partie de la solution à ce conflit alors que les États-Unis, qui lui auraient conseillé de ne pas se rendre à Téhéran, ont accusé l’Iran d’être « un pays qui viole toutes sortes de règles de l’ONU et qui a été une force déstabilisatrice ».
Cette visite intervient alors que Téhéran fournit apparemment des armes au régime syrien, ont indiqué les Nations unies, une accusation qui corrobore les affirmations de responsables occidentaux. Selon les insurgés syriens, l’Iran envoie également des gardiens de la révolution et des combattants du Hezbollah se battre aux côtés des troupes gouvernementales.

France, Qatar, Russie
Le président français François Hollande et l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, ont décidé de leur côté, lors d’une rencontre à Paris, de coordonner leurs efforts pour une « transition politique » à Damas. « Le président de la République et l’émir du Qatar ont constaté la convergence de leurs vues et ont décidé de coordonner leurs efforts afin qu’une transition politique ait lieu en Syrie de manière ordonnée et dans les plus brefs délais », a déclaré la présidence française dans un communiqué. Le président français, selon l’Élysée, « a souligné qu’il ne peut y avoir de solution politique sans le départ de Bachar el-Assad » et rappelé « l’engagement de (la France) en faveur d’une Syrie libre, démocratique, respectueuse des droits de l’homme et de chacune de ses communautés ».
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault avait réaffirmé vouloir « arriver » à un départ de Bachar el-Assad du pouvoir, précisant que la France avait envoyé des moyens « non létaux » de protection et de communication à l’opposition syrienne.
Parallèlement, le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron « se sont félicités de leur accord complet » sur la crise syrienne lors d’un entretien téléphonique, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.
Pour sa part, la Russie ne pense pas que la Syrie ait l’intention d’utiliser des armes chimiques et la croit capable de protéger son arsenal, a rapporté le journal Kommersant citant un responsable du ministère russe des Affaires étrangères. L’article semble traduire la volonté de Moscou de rassurer l’Occident après les propos tenus lundi par le président Barack Obama, selon qui le recours aux armes chimiques, ou leur déploiement par Damas, équivaudrait à franchir une « ligne rouge ».
Enfin, le fabricant de cigarettes Japan Tobacco (JT) a reconnu hier faire l’objet d’une enquête de l’Union européenne (UE) concernant un possible non-respect des sanctions économiques européennes contre le régime syrien, ce que dément le groupe japonais.

 

Analyse

« C’est trop tard, il ne peut plus y avoir de dialogue avec tous ces massacres »

 

Reportage

Des milliers de Syro-Arméniens se réfugient sur leur terre ancestrale

L’armée, appuyée par des hélicoptères et l’artillerie lourde, a lancé hier une offensive d’envergure à Damas qu’elle affirmait pourtant totalement contrôler et combattait les rebelles à Alep, deuxième ville de Syrie. Au moins 161 personnes ont été tuées dans les violences hier, selon la chaîne satellitaire al-Jazira. L’armée a ainsi lancé une vaste opération...

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