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À La Une - Social

Dar el-Amal : une dignité à retrouver de toute urgence

L'association libanaise tente d’ouvrir à Choueifate un centre d’accueil pour femmes et mineures victimes d’abus pour qu’elles puissent retrouver une vie sociale normale.

C’est au sein de cette ancienne bâtisse que Dar el-Amal installera son foyer d’accueil d’urgence de nuit.

Depuis la fin des années 60, l’association Dar el-Amal (la maison de l’espoir) œuvre en faveur des enfants à risque de délinquance ou des femmes et jeunes filles victimes de violence, d’abus ou d’exploitation. Beaucoup d’entre-elles se retrouvent contraintes de se prostituer. Les centres de prévention présents à Nabaa, Sabra ou encore à Sin el-Fil ne sont que des accueils de jour.


Même si l’association leur permet de bénéficier d’une formation, et les accompagne durant la journée, ces personnes se retrouvent, le soir venu, de nouveau livrées à elles-mêmes. En effet, il n’y a que cinq centres d’accueil de nuit au Liban, et ces derniers sont souvent débordés et dépassés par la charge de travail.


Le travail de Dar el-Amal, comme l’explique sa directrice Hoda Kara, consiste « à aider ces personnes à retrouver leur dignité, quel que soit leur passé ». Aussi l’association a acquis en 2010 un immeuble à Choueifate pour accueillir de jour comme de nuit des femmes, mineures ou adultes, invitées à se reconstruire dans un lieu sûr. Pour Habib Hatem, président de l’association, « ce centre est un achèvement du travail effectué par les équipes pendant la journée ». « Ne pas l’ouvrir s’apparenterait à préparer un gâteau sans avoir un four », commente-t-il.


L’endroit situé en hauteur est très calme et donne une vue imprenable sur la mer. Un détail certes, mais qui conférera aux bénéficiaires, souvent malmenées par la vie, un sentiment de quiétude et de paix. Un cadre idéal pour se reconstruire.


Tout a été pensé pour répondre au mieux aux attentes : une aile pour mineures, entièrement séparée de celles des adultes. Le centre accueillera en tout une quarantaine de femmes, toutes ayant signé au préalable un contrat d’une durée de six mois à un an qui les engagera à respecter le plan de réinsertion de l’association. Enfin, désireuse de donner aux adultes, souvent prostituées et illettrées, de nouvelles perspectives, un restaurant sera ouvert au rez-de-chaussée dans l’ancienne oliveraie de la maison. Elles recevront donc une formation culinaire et apprendront le travail de restauration qui pourrait se révéler utile à leur sortie.


Depuis près de deux ans, le projet est malheureusement en suspens en raison d’un manque de fonds. Habib Hatem a même eu recours à ses propres deniers pour assurer la somme manquante pour l’achat du centre. Il explique que « ce projet est rentable sur le long terme pour le pays ». « Il représente un réel défi, poursuit-il. Face à l’enthousiasme général au sein des équipes, je ne pouvais pas m’opposer à son accomplissement. J’ai juste assumé l’achat. C’était ma responsabilité en tant que président de l’association. »


Hoda Kara précise pour sa part que « désormais, les travaux de réhabilitation se font pas à pas ». « Dès que nous disposons d’une somme, nous la consacrons au chantier, mais cela reste très insuffisant», ajoute-t-elle. L’association appelle donc à la générosité de tous, car il y a urgence. Tant que le foyer n’est pas ouvert, ces femmes, bien qu’elles tentent de s’en sortir dans la journée à l’aide des formations proposées, retournent la nuit à la rue. Quand aux mineures victimes d’abus, elles se retrouvent contraintes de retourner dormir dans leur famille. Hoda Kara ne cesse de répéter que tout aide bénévole ou financière pour réhabiliter le centre est la bienvenue.


Pour toute information contacter Dar el-Amal au 01-483508.

Depuis la fin des années 60, l’association Dar el-Amal (la maison de l’espoir) œuvre en faveur des enfants à risque de délinquance ou des femmes et jeunes filles victimes de violence, d’abus ou d’exploitation. Beaucoup d’entre-elles se retrouvent contraintes de se prostituer. Les centres de prévention présents à Nabaa, Sabra ou encore à Sin el-Fil ne sont que des accueils de...

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